"Nous sommes toujours la première banque du territoire", Gérard Ouvrier-Buffet (Crédit Agricole Loire Haute-Loire)

Le directeur du Crédit Agricole Loire Haute-Loire, Gérard Ouvrier-Buffet, dévoile les résultats 2018. Une année marquant enfin la remontée du produit net bancaire.
(Crédits : DR)

Vous venez de publier vos résultats 2018, comment les interprétez-vous ?

Nous sommes dans un contexte général depuis quelques années de baisse des taux, de renégociation des crédits, etc. Cela a entraîné, dans la plupart des banques, une chute des PNB (Produit Net Bancaire). Mais cette année, nous repartons à la hausse, avec un PNB à 277 millions d'euros, en progression de 2,9% par rapport à 2017. Les taux d'intérêt sont bas mais les volumes sont bons en crédit, en assurance, en services. Cela a permis à notre PNB de reprendre des couleurs, même s'il est encore dans de basses eaux comme c'est le cas pour l'ensemble de notre secteur d'activité. Nous avons globalement maintenu nos parts de marché, nous sommes toujours la première banque sur le territoire, aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises.

40 millions d'euros ont été investis ces deux dernières années dans la rénovation de votre réseau d'agences. Pourquoi vous placer ainsi à contre-courant de bon nombre de vos concurrents ?

Aujourd'hui, la plupart des opérations courantes se font par internet. Mais a contrario, la complexité des situations des ménages aujourd'hui fait que la demande de conseils est en progression... Le choix que nous faisons est donc de garder un dispositif très en proximité, avec le même niveau de services partout. Si on additionne nos agences, les points verts et les petits camions itinérants que nous avons mis sur les routes depuis début 2018, nous sommes finalement présents dans presque une commune sur deux de la Loire et Haute-Loire. Nous sommes attachés à des solutions de proximité pour la ruralité.

Où en est la reconstruction de votre siège social ?

Nous n'avons pas pris de retard pour l'instant. Nous avons désormais signé tous les bons de commande, avec une très forte présence d'entreprises locales, Blanchet par exemple. Je suis satisfait car je n'espérais pas réussir à avoir autant de prestataires du territoire. L'emménagement est programmé pour la rentrée 2020. 

Vous avez enregistré une progression de 8,3% de vos produits assurance, la progression est importante !

Notre PNB crédit s'affaiblissant, nous avons réfléchi à d'autres façons de nous développer. Nous pouvions encore faire du chemin sur la poche assurances. Nous faisons de l'assurance depuis 27 ans, mais nous avons effectivement fortement accéléré sur ce point oui, ces deux dernières années. Aujourd'hui, presque 40% de notre clientèle particuliers dispose d'une assurance Crédit Agricole (habitation, voiture etc).

Côté crédits, quelle a été la tendance ?

Nous avons débloqué presque 1,5 milliard de nouveaux crédits dont la moitié de crédits habitat, 170 millions de prêts à la consommation ce qui fait de 2018 une très grosse année en la matière, et le reste pour l'artisanat, l'agriculture et les PME. Soit près de 40% pour les professionnels, les entreprises et l'agriculture. L'encours global a progressé de 5,6%, de façon assez homogène.

Les entreprises ont donc investi en 2018 ?

Oui, nous avions déjà eu une bonne année sur le sujet en 2017, cela s'est poursuivi en 2018. Et ce, dans presque dans tous les secteurs d'activité. Nous avons depuis quelques mois des renouvellements nombreux de machines et d'équipements. Cela a pris un peu de temps mais le upgrading technologique est enfin en train de se faire. J'ai remarqué néanmoins que nos entreprises étaient confrontées à un facteur limitant, le facteur humain. Les machines dernière génération demandent bien souvent de nouvelles compétences dont les entreprises ne disposent pas forcément. Du coup, dans leur renouvellement d'outils, elles n'optent pas toujours pour la dernière génération disponible. Je m'interroge, est-ce que les investissements matériels actuels prennent bien en compte les enjeux technologiques actuels ? Je l'espère !

Il y a deux ans, le Crédit Agricole Loire Haute-Loire avait lancé un dispositif complet autour de l'accompagnement à l'innovation, avec une fondation, un fonds d'investissement et le lancement du Village by CA Saint-Etienne. Quel bilan aujourd'hui ?

Le Village est presque complet avec 18 startups hébergées, aux activités très diversifiées. Nous avons réussi à cristalliser l'écosystème stéphanois autour de ce dispositif et nous sommes fiers de l'attirer vers le réseau national des Villages. La fondation fonctionne parfaitement également et prend son rythme. Du côté du fonds d'investissement, nous avons déjà investi 775 000 euros pour accompagner les startups CBlue, Avantage Business, Nov'In ou encore Lactips.

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