Tensions entre la Métropole de Lyon et la Région autour du contrat de plan

Alors que le premier vice-président de la Région devait prendre la parole sur les négociations en cours avec la Métropole de Lyon concernant la clause de revoyure du contrat de plan Etat Région, il a finalement annulé sa conférence de presse. De son côté, David Kimelfeld, président de la Métropole de Lyon, joue l'apaisement en posant toutefois un point de non retour : les sommes destinées à l'économie.
(Crédits : Laurent Cerino / ADE)

Signés jusqu'en 2020, les contrats de plan Etat Région (CPER) prévoient une clause de revoyure. En Auvergne-Rhône-Alpes, elle se négocie encore, près de deux après l'arrivée de Laurent Wauquiez aux manettes de la Région.

Pas sous les meilleurs auspices, si l'on en croit le cafouillage orchestré par la Région sur ce dossier. Après avoir annoncé une conférence de presse sur ce sujet pour le début d'après-midi, le rendez-vous a finalement été annulé ce vendredi midi sans explication.

Pendant ce temps, David Kimelfeld a, en marge de la présentation du compte administratif de la Métropole, donné sa vision de ce dossier.

"Nous avons quelques points de désaccord avec la Région, mais il faut simplement que l'on continue de discuter" a temporisé le président de la Métropole.

L'économie à préserver

Parmi les points qui, selon David Kimelfeld, stigmatisent les tensions : les travaux de la rue Garibaldi, l'atelier de la danse et surtout le soutien à l'économie.

"Les premières versions de la clause de revoyure prévoyaient une participation de la Région aux travaux de la rue Garibaldi, cette participation n'est plus inscrite au CPER. Sur l'atelier de la danse, la Région s'était engagée à contribuer à hauteur de 2 millions, cette somme n'est pas non plus inscrite aujourd'hui", commente David Kimelfeld qui se fait plus incisif sur le volet économique.

"Dans le CPER que nous avons signé avec l'ancienne majorité régionale, il est prévu 15 millions d'euros pour l'action économique. La Région souhaite amputer ce montant de 5 millions d'euros. Ce n'est pas acceptable car cela ampute des actions de proximité décisives pour le développement économique de la Métropole. Actions qui bien souvent ne sont pas portées directement par la Métropole, mais par ses partenaires. Nous ne pouvons pas aller chercher ces 5 millions ailleurs », estime David Kimelfeld qui cite notamment des dispositifs comme Pépite, que cette baisse de la contribution régionale pourrait menacer.

Apaisement

Pour autant, à ce stade, le patron de la Métropole calme le jeu et balaye d'un revers de main les potentielles accusations portées à son encontre.

"Je n'entre pas dans ce jeu là visant à savoir qui accepte de discuter. Nous sommes sur une négociation, il est normal que chacun ait des priorités, mais il faut donc continuer de discuter pour trouver un accord. Tout le monde à intérêt à trouver cet accord car il ne s'agit pas d'une bataille politique, mais d'actions de proximité", martèle David Kimelfeld.

Reste que pour l'heure, l'accord semble encore loin. Plutôt bien parties jusqu'à l'automne dernier, les négociations de cette clause auraient été polluées par l'épisode CVAE et d'autres tensions politiques plus récentes.

Lire aussi : Budget : le conflit métropole de Lyon - Région Auvergne-Rhône-Alpes s'invite à l'Assemblée

En attendant, le CPER qui a été signé en 2015 entre Gérard Collomb et Jean-Jack Queyranne, alors respectivement président de la Métropole de Lyon et président de la Région Rhône-Alpes, continue de s'appliquer.

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