Auvergne-Rhône-Alpes : l'économie régionale confirme sa reprise en 2017

L'économie de la région a poursuivi sa reprise, débutée en 2015, dans la majorité des secteurs d'activité. L'agriculture accuse toutefois une année difficile et la baisse du chômage reste contrastée.
(Crédits : DR)

Au diapason de la conjoncture nationale, la reprise amorcée il y a trois ans en Auvergne-Rhône-Alpes s'est confirmée et renforcée en 2017, d'après le bilan économique régional de l'Insee. L'économie française a connu, l'année passée, la croissance la plus forte depuis 2007, portée par les échanges extérieurs et l'investissement.

L'emploi salarié privé a augmenté partout dans le pays et, sur ce point, la région fait mieux que le niveau national avec une augmentation de 1,9% des embauches dans ce domaine.

Tous les départements sont concernés par cette croissance et le taux de chômage est également en net recul (7,6%) par rapport à fin 2016.

Baisse du chômage contrastée

Ce recul du chômage est toutefois à mettre en perspective puisqu'il ne concerne que les hommes et les moins de 50 ans. Par ailleurs, toutes catégories confondues, le nombre de chômeurs augmente entre 2016 et 2017, sauf dans le Cantal.

En incluant les actifs qui cumulent une situation d'emploi et de chômage (activité réduite, catégories B et C), le nombre de personnes inscrites à Pôle Emploi est en hausse de 2,5% sur un an, alors qu'il s'était stabilisé l'an passé.

Pour deux catégories d'actifs, le taux d'inactivité s'est même largement intensifié depuis décembre 2007, dernière année d'amélioration du chômage avant la crise de 2008. Le nombre de demandeurs d'emploi de 50 ans ou plus a plus que triplé en dix ans tandis que celui des 25-49 ans a quasiment doublé.

La construction reprend, le tertiaire au plus haut

Le secteur de la construction reprend un peu de vigueur en 2017 avec une croissance de 1,9% (- 5,6 % en 2016). La construction de logements progresse pour la deuxième année consécutive, avec 56 900 logements commencés l'année passée. Des chiffres qui se rapprochent du haut niveau constaté en 2011.

La construction de locaux progresse également. Avec des carnets de commandes en hausse modérée, les travaux publics voient leur activité repartir. Une situation qui profite peu à l'emploi salarié de ce secteur, mais l'intérim et les créations d'entreprises progressent. Si cette conjoncture favorable dynamise le secteur, le tertiaire reste le moteur de la région en termes d'emploi.

Le secteur tertiaire marchand continue de porter l'emploi régional et concentre près de 88% des créations d'emplois. En 2017, les deux tiers des salariés de la région travaillent dans le secteur tertiaire marchand. Ils sont 32 700 de plus qu'un an auparavant, soit une progression vigoureuse de 2.5%.

Une tendance plus rapide qu'à l'échelle nationale (+ 2%) et qui concerne tous les départements.

Une année difficile pour le secteur agricole

De fortes gelées tardives, un été chaud et un automne sec ont pénalisé le secteur agricole en 2017. En outre, la qualité des céréales ne compense pas la faiblesse des prix, déjà bas, qui baissent encore de 10 % pour le blé et le maïs sur un an. Une décote qui s'explique par une offre et des stocks mondiaux importants, ainsi que par un euro relativement fort par rapport au dollar.

Pour le secteur viticole, la production de vin, de bonne qualité, est la plus faible depuis 60 ans. Malgré tout, les exports de vins français sont en hausse de 5% sur un an et les imports restent stables. Le Beaujolais bénéficie, lui, d'une belle progression à l'export sur la même période (+ 13% en volume et + 20% en valeur).

Seul le secteur laitier semble au beau fixe. Après la crise laitière de 2015 et 2016, le prix du lait de vache atteint 0,38€ par litre en novembre, soit une augmentation de 15,5% sur un an. Le beurre industriel passe a vu son prix augmenter de 2 euros/kg au cours de l'année, avec un pic à 7,2 euros/kg en octobre. Cette évolution s'explique par une demande mondiale accrue, une offre limitée et un marché soutenu du fromage et de la crème.

Fréquentation touristique record

La fréquentation touristique de la région continue de progresser et dépasse 36 millions de nuitées, niveau record de la décennie. Elle augmente de manière importante dans les campings, en lien avec une météo favorable, et reste stable dans les hôtels après deux années de hausse.

Auvergne-Rhône-Alpes devient la deuxième région métropolitaine en nombre de nuitées (23,7 millions), loin derrière l'Île-de-France (68 millions) mais juste devant Provence-Alpes-Côte d'Azur (22,8 millions).

La progression de la clientèle d'affaire a poussé le marché à s'étendre en 2017, si bien que le secteur hôtelier a été le premier en terme de construction de nouveaux locaux.

Signe que la clientèle d'affaire est dominante : les hôtels classés 4 et 5 étoiles affichent la plus forte hausse en termes de nuitées (+ 8,4%), comme les années précédentes. Ces hôtels de luxe représentent 22% des nuitées de la région, à l'inverse des hôtels classés 1 à 2 étoiles, pour qui la diminution est plus marquée (- 4,9%).

Malgré quelques secteurs laissés à l'écart, l'amélioration conjoncturelle observée en 2017 concerne la quasi-totalité des secteurs d'activité. Pour les années à venir, les indicateurs seraient également bien orientés, selon les experts de l'Insee.

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