Mona Nemer : "la région représente de belles opportunités de collaborations"

La conseillère scientifique de Justin Trudeau, Mona Nemer, a fait un arrêt par Grenoble vendredi dernier, pour découvrir les installations du CHU de Grenoble Alpes, ainsi que le Synchrotron et l'Institut Institut Laue-Langevin. Une occasion de réfléchir aux partenariats possibles en matière de recherche entre les deux pays.
La conseillère scientifique de Justin Trudeau, Mona Nemer, a fait un arrêt par Grenoble vendredi dernier, et estime que les collaborations en matière de recherche pourraient encore être renforcées.
La conseillère scientifique de Justin Trudeau, Mona Nemer, a fait un arrêt par Grenoble vendredi dernier, et estime que les collaborations en matière de recherche pourraient encore être renforcées. (Crédits : DR)

Dans quel cadre s'inscrivait votre visite ?

C'est à l'invitation du vice-président de la région Auvergne Rhône-Alpes Yannick Neuder, que j'avais rencontré en octobre dernier au Canada à l'occasion des Entretiens Jacques Cartier, que cette visite a été planifiée.

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En tant qu'ancienne vice-présidente de la recherche de l'Université d'Ottawa, j'avais moi-même déjà entrepris des collaborations avec la Région Rhône-Alpes, mais plutôt avec les villes de Lyon et Saint-Etienne. C'était une occasion de voir ce qu'il se faisait sur Grenoble, qui est connue pour ses installations en matière de recherche et de science. Nous nous trouvons également, du côté du Canada, dans une phase d'ouverture sur la communauté scientifique et l'innovation à l'international, deux sujets qui sont devenus une priorité pour le gouvernement.

 Qu'avez-vous retenu de Grenoble ?

J'ai notamment visité le CHU et son centre de traumatologie, ainsi que l'institut Laue-Langevin, avec lequel plusieurs universités canadiennes ont déjà des collaborations, ainsi que l'installation européenne du Synchrotron, avec laquelle quelques-uns de nos chercheurs ont déjà collaboré.

La science ne connait par principe pas de frontières mais nous voyons de plus en plus la nécessité d'avoir accès à des installations majeures comme celle-ci, à une large échelle. Si l'on veut avancer, je crois qu'il faut mutualiser les collaborations entre différents pays, et ne pas avoir de redondance.

On peut toujours apprendre les uns des autres. A Grenoble plus particulièrement, j'ai été très impressionnée par la collaboration entre universités et secteur privé. Je crois que c'est cela qui est à l'origine de l'aspect si innovant de cette région.

La collaboration avec le secteur privé se déroule-t-elle de manière différente au Canada ?

Nous avons développé les choses différemment, avec notamment, beaucoup de startups qui commencent au sein du monde universitaire au Canada. Il existe des choses qui se font ici au niveau des universités de manière très dynamique en matière de valorisation et de transfert.

Mais une fois que ces startups ont démarré, il faut aussi un milieu propice pour qu'elles demeurent dans la région et grandissent : c'est ce qui est en train de se passer à Grenoble et à Lyon, où l'appui de la Région et de l'écosystème permet la pérennisation de ces petites entreprises qui démarrent. J'ai pu observer également le quartier de la Presqu'île à Grenoble, où ces startups peuvent se développer aux côtés de l'institut de physique tout en bénéficiant d'une belle densité de transports.

Quelles sont les priorités actuelles de votre gouvernement en matière de recherche ? Et les axes qui pourraient s'avérer communs avec la France ?

Le dernier budget du gouvernement canadien a été centré sur l'innovation et la science, pour lesquels des enveloppes supplémentaires ont été allouées. Mais nous nous penchons actuellement sur une autre question, qui est de savoir si nous avons les programmes de recherche et les installations les plus appropriés, et dans quel contexte nous pourrions partager certaines choses à l'international.

C'est donc un moment pour nous très propice à ce genre de visites, afin de mettre de nouveaux programmes en place. Nos axes de recherche prioritaires demeurent la santé, mais aussi les biosciences et l'environnement, avec les recherches sur les cleantechs et les nouveaux matériaux.

Envisagez-vous de nouveaux partenariats avec la France ou la région à la suite de cette visite ?

Je suis certaine qu'il existe des possibilités de collaborations ou d'amplification de partenariats existants, à la fois concernant l'apprentissage des étudiants, mais aussi des partenariats avec le secteur privé.

Il est fort possible que certaines recherches ou innovations canadiennes puissent trouver preneur dans la région de Grenoble ! Une visite du président français est prévue au Canada d'ici deux semaines avant le G7 et des discussions vont porter sur les actions communes à mener en matière de recherche et d'innovation. Les présidents des grandes universités françaises, dont Grenoble et Lyon font partie, sont aussi attendus en novembre prochain au Canada.

J'ai également promis aux acteurs grenoblois que nous referons une visite plus longue où l'on espère avoir la possibilité de rencontrer des startups et d'observer la dynamique du secteur privé. La région Auvergne Rhône-Alpes représente un énorme potentiel et de très belles opportunités de collaboration avec les acteurs canadiens.

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