Quel devenir pour la nouvelle agence d'études et de promotion de l'Isère ?

Après la discorde, la réconciliation. Quelques mois après la menace du président de la métropole grenobloise de recruter et constituer sa propre agence, une nouvelle agence d'études et de promotion de l'Isère (AEPI) a finalement vu le jour. Explications.
(Crédits : Par Milky2 ; Architecte:Tomasini design — Milky2, CC BY-SA 3.0, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?curid=10525554)

Le déménagement a eu lieu en fin d'année, dans les locaux de l'Espace Auvergne Rhône-Alpes de Grenoble. Les 12 salariés de l'Agence d'Etudes et de Promotion de l'Isère (AEPI), sont désormais intégrés au sein d'une nouvelle entité, l'Agence régionale de développement économique du Conseil Régional Auvergne-Rhône-Alpes.

Créée officiellement en mai 2017, en vertu du Schéma régional de développement économique, d'innovation et d'internationalisation (SRDEII), c'est Cécilia Téjédor, ancienne directrice générale adjointe de la Région, qui a été chargée d'en prendre les rênes.

"En vertu de la loi NOTRe, les structures de développement économique départementales étaient appelées à disparaître. Mais la Région ne souhaitait pas que le travail fourni soit perdu et a donc choisi de conserver ce maillage territorial", rappelle Cécilia Téjédor, directrice de la nouvelle AEPI.

Transformées en antennes de l'Agence, l'AEPI et ses voisines auront des champs de compétences définis par le SRDEII tels que le développement économique, l'innovation, l'attractivité, l'emploi et formation et l'international.

Afin de répondre à la crainte que tout soit dirigé de Lyon, chaque antenne locale s'est vue confier la responsabilité de l'un des piliers du développement économique de la nouvelle entité. En Isère, l'AEPI dirigera ainsi la politique commune (8 agences et 130 salariés au total) sur les enjeux liés à l'international. "Cela donne un rôle fort aux antennes locales", estime Cécilia Téjédor.

Un accord à la grenobloise

De son côté, le président de la métropole grenobloise, Christophe Ferrari, est également satisfait. Il a recruté récemment sept anciens employés de l'ex-AEPI pour qu'ils intègrent le service économique de la métropole. L'objectif ? Internaliser certaines compétences clés.

Si la question a fait, durant quelques semaines, l'objet de vives tensions entre la Région et la Métropole, les deux partenaires ont finalement trouvé un accord.

"Nous avons recruté sept agents spécialisés dans l'international, l'attractivité et la promotion car cela correspondait à des missions complémentaires aux nôtres. Nous ne souhaitions pas créer des couches supplémentaires mais arrimer ces compétences avec celles de notre équipe", explique le président de la métropole, Christophe Ferrari.

"Cela a nécessité une petite adaptation de fonctionnement mais nous essayons de nous adapter à chaque territoire, la flexibilité est dans notre ADN", justifie Cécilia Téjédor.

D'ailleurs, l'équipe métropolitaine, Invest in Grenoble Alpes Isère, sera chargée d'une mission spécialement taillée pour elle : prendre la direction des questions liées à l'attractivité à l'échelle du département. "Ces ressources travailleront conjointement avec notre équipe responsable de ce pilier au niveau régional et qui est basée à Clermont-Ferrant", indique la directrice de l'agence.

"L'un des points qui nous reste à déterminer est le protocole de coordination qui sera conclu entre la Région et la Métropole au printemps. Le différent provenait davantage de la latitude laissée par la loi Macron. Il a fallu trouver un mode de fonctionnement collectif", estime Christophe Ferrari.

Quels objectifs pour la nouvelle agence ?

Du côté du financement, les choses ont été mises sur la table : la nouvelle AEPI, intégrant les sept employés de la métropole au service de la Région, représente un budget global de 2,4 millions d'euros, financé à parts égales entre la Région, la Métropole et le Département, qui, malgré la perte de compétences de la loi NOTRe, a accepté de continuer à contribuer.

"Pour leur donner une tribune, la Région a créé un organe de gouvernance, les comités de développement territoriaux (CDT). En Isère, ce comité, qui est en cours d'installation, va être coprésidé par un élu régional et un élu de la métropole, tandis que le département aura une vice-présidence", souligne Cécilia Téjédor.

Pour couper court aux critiques qui ont pu transparaître au cours des derniers mois, cette dernière rappelle que l'agence régionale "n'a pas de couleur politique et se veut comme un fil rouge qui accompagne toutes les entreprises du territoire".

D'ailleurs, l'une des priorités sera de faire émerger des pépites régionales, conformément à l'engagement du SRDII.

"Nous nous sommes fixés l'objectif d'accompagner 10 000 entreprises par an, et de favoriser l'implantation de 150 nouvelles entreprises par année", indique la directrice.

A ce titre, son prochain objectif sera d'ailleurs d'identifier 300 entreprises régionales à haut potentiel qui seront accompagnées par une convention cadre de la Région pour passer à l'étape supérieure, sur l'ensemble de la durée du mandat. "L'idée est de lancer ce dispositif d'ici la fin de l'année", ajoute-t-elle.

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