Article mis en ligne le 01/02/2018 à 14h31, mis à jour le 12/06/2018 à 14h41 avec des précisions sur l'avancée de la ligne E et le trafic.

Difficile de passer à côté de l'événement au vu des centaines d'affiches placardées dans toutes les lignes : le métro fête ses quarante ans en 2018 dans la Métropole de Lyon. L'occasion pour le Sytral (Syndicat Mixte des transports pour le Rhône et l'agglomération lyonnaise) de dresser un bilan de ses différents projets de création de lignes ou de rénovations de rames prévus après 2020.

De la mise en site propre de la ligne C3 au prolongement du métro B jusqu'aux hôpitaux Sud en passant par l'extension de la ligne 6 du tramway de Debourg aux Hôpitaux Est, sans compter l'achat de nouvelles rames de métro et le renouvellement de quelques équipements existants, les chantiers majeurs du Sytral prévus entre 2015 et 2020 sont déjà sur les rails. L'avenir d'autres projets plus ambitieux reste malgré tout incertain.

La très attendue ligne E

En matière de mobilité, les attentes sont nombreuses. "En 15 ans la fréquentation de notre réseau a augmenté de 24 %. Il est aujourd'hui une véritable alternative au tout automobile et nous devons encore l'améliorer", a expliqué Fouzia Bouzerda, présidente du Sytral lors de cérémonie des vœux du Sytral, en février 2018. L'organisme prévoit notamment 1,2 milliards d'euros d'investissement dans son plan de mandat 2015-2020 et mène plusieurs études, dont celle très attendue de la ligne de métro E.

Le tracé de cette nouvelle ligne reliant Vieux Lyon ou Gorge de Loup jusqu'à Etoile d'Alaï (Lyon 5e, Tassin) devrait être dévoilé cette année. Pour autant, compte tenu des très nombreuses étapes réglementaires et techniques qu'il reste à franchir avant d'envisager de pouvoir inscrire cette infrastructure au plan de mandat, la patience semble de mise avant de pouvoir se rendre dans le 5ème arrondissement en métro.

Trafic accéléré et service prolongé

Avant cela, le Sytral va augmenter la capacité de trois lignes de métro existantes aux heures de pointe. Ce projet à horizon 2023, budgété à 430 millions d'euros, prévoit une densification du trafic de 50% sur la ligne B, 28% sur la ligne D et 12% sur la ligne A.

Les cinq rames de la ligne C seront, elles, simplement rénovées à compter de la fin de l'année pour prolonger leur durée de vie de dix ans. Pour la A, le matériel sera progressivement renforcé dès 2020 jusqu'à atteindre l'objectif prévu l'année suivante.

Du côté de la ligne B, l'ensemble du matériel roulant sera renouvelé et automatisé. Trente nouvelles rames composées de deux voitures communicantes, accessibles et climatisées seront mise en place. Le remplacement se fera progressivement entre 2020 et 2023, mais des "trains longs" pouvant accueillir 650 passagers viendront renforcer le parc aux heures de pointe dès 2021.

Dix nouvelles rames similaires seront mises en circulation sur la ligne D en 2023. Dès 2020, deux à trois rames supplémentaires seront mises en service durant les heures de pointe, offrant une fréquence à 1'30 et une capacité supplémentaire de 17%.

Le service de l'ensemble des lignes de métro sera également étendu les vendredis et samedis jusqu'à 2h du matin à partir de la fin de l'année prochaine. Les différents chantiers du métro devraient donc être achevés dans les délais prévus au début du mandat.

Le tram T6 à la Doua

La ligne de tramway T6 sera mise en service à la fin de l'année 2019. Elle ralliera Debourg à Hôpitaux Est en passant par le centre de Villeurbanne. Pour permettre ces travaux, les lignes T2 et T5 seront coupées entre Grange Blanche et les Essarts-Iris dans les deux sens de circulation jusqu'au 31 août. Des bus relais assureront la desserte de ces arrêts le temps des travaux.

La ligne T4 sera également perturbée entre le 1er juillet et la fin du mois d'août : la circulation se limitera à la portion La Doua - lycée Lumière. Pour continuer à desservir la quinzaine de stations concernée, des navettes circuleront entre Hôpital de Feyzin et le lycée Lumière.

Par ailleurs, pour faire face aux trois millions de voyages supplémentaires attendus chaque année dans les trams à l'horizon 2020, le Sytral a prévu d'investir 60 millions d'euros pour augmenter les capacités d'accueil des lignes T1, T2 et T4. Une quinzaine de rames longues ont notamment été achetées pour accueillir plus de voyageurs.

Cap sur l'innovation

En marge des infrastructures, le Sytral entend aussi innover pour apporter plus de services aux usagers de ses lignes. "Nous nous dotons d'une cellule innovation", annonce Fouzia Bouzerda. Cette entité devrait tout autant travailler sur le matériel que sur les services.

Ainsi, une nouvelle phase d'expérimentation de bus électriques va voir le jour très vite. D'autres nouveautés sont à venir notamment en matière de billettique.

Autant de projets qu'il faudra bien évidemment financer.

"Je suis déterminée à poursuivre la maîtrise des dépenses de fonctionnement pour continuer à pouvoir investir", a assuré la présidente.