La mobilisation citoyenne Nuit Debout s'organise aussi à Lyon

Le phénomène Nuit Debout prend de l'ampleur. Après Paris, il s'installe désormais à Lyon. Alors qu'hier le rendez-vous avait dans un premier temps été donné place Mazagran, les forces de l'ordre ont finalement barré l'accès. Les quelques 200 manifestants se sont donc finalement rassemblés sous le pont de la Guillotière pour échanger sur leur vision d'une société nouvelle.

"Messieurs les CRS, venez manifester avec nous. Vous aussi vous faites des heures supplémentaires !" Comme une bonne centaine d'autres personnes, Sylvain est présent place Mazagran (Lyon 7e) à l'appel de la déclinaison lyonnaise du mouvement national Nuit Debout. Cette mobilisation citoyenne est née à Paris au soir de la grande manifestation contre le projet de loi travail du 31 mars.

Pour cette deuxième édition lyonnaise, les participants s'étaient initialement donné rendez-vous sur cette place vers 18 heures. Mais l'accès leur a été interdit : "Nous avons été accueillis par sept bus de CRS", raconte Sylvain, des pancartes à la main, sous la pluie battante. Avec son anorak bleu électrique et son mètre 90, il passe difficilement inaperçu. La raison invoquée par les forces de l'ordre est que la déclaration préfectorale a été déposée trop tard.

Libérer la parole

Dans un premier temps, les irréductibles se sont repliés sous les stores du bar situé à l'angle de la place. Mais un nouveau point de rendez-vous se transmet rapidement façon téléphone arabe. Direction le pont de la Guillotière, quelques centaines de mètres plus loin. Une dispersion qui se veut a priori discrète. Mais le bruit se répand rapidement jusqu'aux CRS.

Sylvain se met en marche. Le nez sur le téléphone, il dit échanger grâce à des messageries cryptées avec les autres membres de Nuit Debout. Pour l'instant à Lyon, le mouvement est un rassemblement de plusieurs initiatives citoyennes. "Il n'existe pas d'initiateur précis. Nous souhaitons seulement avoir un moment festif de libération de la parole", explique-t-il.

Repenser la société

Arrivés sous le pont de la Guillotière, ils sont déjà une centaine à s'être rassemblés. Au sec cette fois. Les CRS répondent eux aussi à l'appel, mais ils n'interviennent pas.

Le mouvement s'organise, avec la mise en place de commissions. Les participants s'installent en cercles pour échanger sur des sujets qui ne se résument pas uniquement à la loi travail. Si cette dernière est à l'origine du rassemblement qui s'est d'abord formé à Paris avant de se répandre aux différentes villes de France, dont Lyon, eux aspirent à repenser la société dans son ensemble. Certains sont contre l'État d'urgence, d'autres évoquent Notre Dame des Landes. Ici, les discussions et les décisions se font en assemblée générale.

"Pour l'instant, ce sont surtout les "anars" qui ont répondu présents. Mais nous aimerions prendre de l'ampleur, mobiliser plus de personnes", indique Sylvain.

Originaire de Lyon, il dit ne pas appartenir à un groupe particulier, mais s'inscrit dans la mouvance anarchiste. Lui-même affirme venir d'une "famille de nouveaux riches". Après avoir été archéologue ou designer, il travaille maintenant pour des ONG.

Soupe solidaire

Le long du Rhône, une file d'attente se forme autour de grandes marmites de soupe, chaude et gratuite. "Nous sommes allés glaner des invendus auprès des marchés et des épiceries. Puis nous avons cuisiné une partie de l'après-midi", raconte Tanguy à l'origine de cette initiative.

Lui est là "pour se réapproprier l'espace public". Il évoque, pourquoi pas, une proposition de réforme de la constitution. L'intérêt est de débattre. Le 31 mars, il était aux premières Nuit Debout organisées à Lyon, sur les pentes de la Croix Rousse. Et il compte bien recommencer. Déjà, un prochain rassemblement est annoncé : rendez-vous le 9 avril, dans un lieu qui reste encore à déterminer.

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Commentaires 3
à écrit le 11/04/2016 à 12:31
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Vivement que les citoyens réfléchissent à une société de l'Après Monnaie. Sinon, ça va faire comme d'habitude : parler, dans le vide absolu.

à écrit le 08/04/2016 à 9:03
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"Nous souhaitons seulement avoir un moment festif de libération de la parole". S'ils veulent seulement blablater je ne vois pas tellement l'intérêt. De là à réformer la constitution, il ne faut pas s'emballer non plus Tanguy. Mais c'est sympa q...

à écrit le 08/04/2016 à 0:00
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Les revendications de ce mouvement planétaire, sont légitime (( justice ~ rapprochement des peuples ~désactivation du nouvel ordre (( désordre)) mondiale)) un minimum de coordination s,impose>>> des délégués départementaux , slogan commun sur l,ensse...

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