Bois-énergie : un laboratoire innovant en Drôme-Ardèche

En amont de la COP 21, la filière forêt-bois organise un colloque national ce jeudi sur le thème "Filière forêt-bois et changement climatique : investir pour l’avenir". Certains n'ont pas attendu, pour dynamiser l'activité du secteur, Fibois, l’inter-profession qui regroupe des entreprises de l'ensemble de la filière en Ardèche et Drôme, a lancé en septembre un laboratoire dédié à l'innovation pour le bois énergie.
Le bois est soumis à toute une batterie de tests dans le laboratoire de Rovaltain

Depuis 1994, Fibois assure la promotion et l'animation de la filière bois en Ardèche et Drôme. Aujourd'hui, l'inter-profession souhaite accroître l'usage du bois sous toutes ses formes afin renforcer et de créer des marchés qui permettront de dynamiser l'activité. Trois axes majeurs sont ainsi développés pour y parvenir : le développement de l'utilisation des essences locales (pin noir, pin sylvestre, châtaignier, etc.), la promotion de l'utilisation du bois dans la construction, ainsi la promotion et la structuration de la filière d'approvisionnement en bois énergie. Un laboratoire dédié concernant ce dernier a d'ailleurs été lancé en septembre dernier. Celui-ci est implanté dans les locaux de l'Ineed, au sein de l'écoparc Rovaltain (Drôme).

Près de 60 000 euros d'investissements

Le fruit d'une réflexion menée il y a voilà deux ans, qui a notamment pu voir le jour grâce aux concours des conseils départementaux de la Drôme et de l'Ardèche, de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), ainsi que de la Caisse d'Epargne Loire-Drôme-Ardèche. Car l'investissement s'élève en effet à près de 60 000 euros, dont 50 % financé par Fibois. Les différentes machines dont l'inter-profession a fait l'acquisition permettent ainsi de mesurer l'humidité, la masse volumique, la granulométrie, le pouvoir calorifique, le rendement de combustion réel des appareils de chauffage ou encore le taux de cendres.

"Cela nous permet d'analyser la qualité d'un produit. Puis, avec toutes ces mesures, on peut ensuite interpréter les résultats. Et comment l'améliorer par exemple. On remet alors aux professionnels ou aux maîtres d'ouvrage un rapport détaillé", explique Matthieu Petit, chargé de mission bois énergie.

La structure mène aussi des recherches et peut aussi apporter son expertise sur le terrain.

"Nous accompagnons plusieurs chaufferies lors d'actions de contrôles régulières. Cela permet aux techniciens de changer les paramètres de l'installation en temps réel. Par exemple, si le taux d'humidité a augmenté depuis les dernières livraisons, l'agent va changer ses paramètres pour que soit accepté le bois humide", poursuit-il.

Une référence dans l'Hexagone

Quand d'autres laboratoires peuvent communiquer les résultats dans un délai de deux à trois semaines minimum, celui-ci ne transmet ses données que trois jours plus tard. Un atout de plus. Aujourd'hui, les contrôles effectués concernent principalement la région Rhône-Alpes (près de 80 %). Mais d'autres acteurs, implantés dans d'autres régions telles l'Alsace, la Picardie ou encore Midi-Pyrénées, s'appuie peu à peu sur ce nouveau dispositif.

"C'est beaucoup de bouche-à-oreille. Les professionnels des chaudières se font également passer le mot. Il s'agit d'un service payant. Les clients adhèrent à la structure puis il y a une grille tarifaire appliquée en fonction des analyses réalisées", ajoute le jeune homme.

Pour l'heure, deux personnes polyvalentes se relaient afin de faire vivre ce laboratoire. Mais reste l'idée de créer un poste dédié, à temps plein. Parmi les autres objectifs à long terme, celui de se faire accréditer par le Cofrac, qui validera ainsi la viabilité de l'installation.

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