Truffe : le nord de la Drôme vise la première IGP de France

Loin du Périgord, la Drôme des collines produit également des truffes. Le syndicat des producteurs est d'ailleurs en train d'effectuer les démarches nécessaires en vue d'obtenir une indication géographique protégée (IGP). Ce qui serait une première en France.

Certaines régions sont réputées pour leurs truffes, à l'instar du Périgord ou encore le sud du département de la Drôme. Des marchés très prisés des professionnels s'y déroulent d'ailleurs régulièrement, tel celui de Richerenches (Vaucluse). Mais l'on connait beaucoup moins les truffes de la Drôme des collines. Des écrits font pourtant état de leur qualité et leur réputation dès le XIXe siècle. Des diamants noirs que le syndicat des producteurs de truffes du secteur compte bien valoriser.

15% de la production du sud-Est

Depuis plusieurs semaines, ces derniers sont d'ailleurs présents sur les marchés et lors des fêtes agricoles de la région. Leur but : faire connaître les truffes de la Drôme des collines. On en récolte cinq variétés, dont la tuber melanospoum, la truffe noire très appréciée des gourmets. Si la valorisation dans la Vallée du Rhône est pour le moment le premier objectif, de plus grandes agglomérations sont aussi envisagées telles Lyon ou encore Paris.

Il y a quelques mois, le syndicat a même décidé de demander une IGP auprès de l'INAO (Institut national des appellations d'origine). Selon le syndicat, la truffe de la Drôme des collines a en effet des caractéristiques liées au terroir qui lui sont propres (aspect, densité, parfum, maturité).

"Cette truffe, qui évolue dans de la molasse, a un aspect intéressant et est agréable à nettoyer. Il y a donc peu de perte lorsque les cuisiniers la préparent. C'est un produit spécifique qui justifie notre démarche", note notamment l'un des trufficulteurs.

Un cahier des charges est ainsi en train d'être élaboré, où figure également des formations ainsi que des contrôles entre producteurs.

"Même si nous n'obtenons pas l'IGP, cela nous aura permis d'avancer", poursuit-il.

Une première en France

La demande de cette IGP serait en tout cas une première en France, si elle aboutissait. Si beaucoup de personnes connaissent en effet la "truffe du Périgord", il ne s'agit pas d'une certification mais d'un nom générique, qui concerne une variété qui peut être cultivée ici ou là. "C'est la même chose pour le chou de Bruxelles", souligne un technicien de la fédération départementale des trufficulteurs du Périgord.

Au sud de la Drôme, le syndicat général de la truffe noire du Tricastin, implantée à Saint-Paul-Trois-Châteaux, avait souhaité obtenir une appellation d'origine contrôlée (AOC) il y a une vingtaine d'années. Sans succès. Si un cahier des charges avait bel et bien été élaboré, les trufficulteurs n'avaient souhaité déclaré leurs terrains en tant que truffières.

Pourtant, l'idée d'un label leur est compréhensible. "En France, entre 40 et 50 tonnes de truffes sont produites, alors que la demande est de 150 tonnes. Il y a une concurrence avec l'Espagne et l'Italie. Sans compter la truffe de Chine, utilisée dans la restauration basse et moyenne gamme", indique un technicien de la maison de la truffe et du Tricastin.

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