L'impact économique de l'Euro 2016 pourrait atteindre 166 millions d'euros pour Lyon et 77 millions d'euros pour Saint-Etienne. Selon une étude dévoilée, mardi à Lyon, par le Centre de droit et d'économie du sport (CDES) de l'université de Limoges. Jusqu'ici le maire de Lyon, Gérard Collomb, évaluait les retombées pour sa ville à 150 millions d'euros.

1,3 milliard de retombées au niveau national

À l'échelle de la France, le CDES estime l'impact économique à 1,3 milliard d'euros. « Ce sont des estimations relativement prudentes. Il s'agit d'un impact économique à minima. Nous avons pris des hypothèses réalistes et minimales », précise Christophe Lepetit économiste au CDES.

L'organisme a développé une méthodologie universitaire pour réaliser son étude à partir de données sur la coupe du monde de 1998 et celle de rugby en 2007. L'analyse du CDES prend en compte les dépenses des spectateurs étrangers et celles d'organisation ainsi que des investissements de l'État.

Le poids des dépenses des supporters étrangers

À Lyon, qui accueillera six matchs, dont une demi-finale, dans le détail, les retombées pourraient donc atteindre 134 millions d'euros dépensés par les visiteurs étrangers au stade et dans « la fan zone ». Selon, le CDES, entre 300 et 320 000 spectateurs sont attendus dans le stade des Lumières et 625 000 personnes dans « la fan zone », dont 125 000 étrangers. 12 autres millions d'euros devraient être engrangés dans le cadre de l'organisation, avec la location du Grand stade de Décines par l'UEFA et les locations d'hôtels par les équipes nationales. Enfin 20 millions d'euros ont été injectés par l'État dans le projet.

À Saint-Etienne, où quatre matchs auront lieu, les dépenses des spectateurs étrangers pourraient atteindre les 61 millions d'euros, 8 millions pour l'organisation, en plus des 8 millions dépensés par l'État dans la rénovation du stade Geoffroy Guichard.

« L'impact pour Saint Étienne est particulièrement intéressant, sur une période touristique assez creuse du mois de juin. Nous évaluons au nombre de supporters qui iront à Geoffroy Guichard à 130 000 et à 390 000 le nombre de visiteurs dans la ville dont 80 000 étrangers. Ce qui n'est pas neutre pour un territoire comme Saint-Etienne », souligne Christophe Lepetit.

150 millions de téléspectateurs par match

Par ailleurs, l'UEFA de son côté estime qu'un match de l'Euro représente 150 millions de téléspectateurs. Avec 10 matchs à Lyon et Saint-Etienne, ce sont donc près de 1,5 milliard de téléspectateurs qui auront un œil sur Rhône-Alpes durant la compétition. « Cela représente autant d'opportunités de visibilité » rappelle, Philippe Margraff, directeur de la billetterie et de l'hospitalité de l'Euro 2016.

L'étude propose également d'autres données prospectives, liées à la façon dont l'État et les collectivités, exploiteront au mieux l'évènement à postériori.

« La notion d'héritage devient fondamentale dans les évènements sportifs. La question essentielle c'est d'avoir un héritage à long terme pour un évènement de ce type cela peut prendre différentes formes : développement de la pratique sportive, de l'engagement bénévole, etc », explique Christophe Lepetit.

Le CDES estime par exemple, que le développement de la pratique sportive à Saint Étienne, à l'issue de l'Euro, pourrait représenter une économie potentielle sur les dépenses de santé de 1,5 million d'euros.