Auvergne : le surprenant plateau des Hautes Chaumes

Aux confins de Rhône-Alpes et Auvergne, entre Puy de Dôme et Loire, les Hautes Chaumes offrent un visage atypique encore façonné par l’agro pastoralisme. Ce territoire sauvage, propice à la randonnée et à la découverte abrite une faune et une flore riche. Il couvre près de 8 000 hectares entre 1200 et 1700 mètres d'altitude.

Versant Auvergnat bien moins médiatisé que les célèbres volcans, les Hautes Chaumes n'en restent pas moins un haut lieu du tourisme et un espace qui présente des caractéristiques très spécifiques et rares. Ce visage, ces terres le doivent d'abord à leur altitude : pas moins de 1200 mètres et jusqu'à près de 1700 mètres à Pierre sur Haute, point culminant de cet espace d'environ 8 000 hectares. Gâtées par la nature, les Hautes Chaumes ont aussi toujours pu compter sur l'homme qui les a façonnées. « Les Hautes Chaumes sont certainement les plus beaux territoires du Parc Livradois Forez, le berceau nature de ce territoire », décrit Jean-Claude Corbel, chargé de mission au Parc Naturel Régional Livradois Forez.

Une mosaïque de milieux naturels

Les amoureux de la nature trouveront de quoi se régaler sur les reliefs des Hautes Chaumes. Entre les bosquets, les petites zones boisées, et les landes subalpines, sans compter les tourbières et les nombreuses zones humides, ce territoire abrite une faune et une flore très spécifiques.

« Les randonneurs peuvent apercevoir des chouettes de montagne, des busards, mais aussi des chats sauvages qui sont encore présents sur ces grands espaces tout comme l'écrevisse à pattes blanches. Côté, flore les espèces liées aux tourbières abondent, mais aussi des plantes alpines », résume Jean-Claude Corbel.

Autant d'espèces protégées notamment dans le cadre de la charte Natura 2000 qui veille sur les terres s'étendant du col de la Loge jusqu'à Usson en Forez.

Hautes Chaumes Drosera

Parmi les espèces végétales protégées du plateau : la droséra, une plante carnivore... (Crédit photo : Luc Olivier)

Le berceau de l'agro pastoralisme

Pour maintenir une véritable authenticité, les Hautes Chaumes ont toujours pu compter sur l'homme. « Dans le cadre de la tradition pastorale, les paysans des Hautes Chaumes ont su entretenir leur territoire grâce à l'estive », explique Fabienne Igonnin, responsable du pôle promotion de la Maison du Tourisme d'Ambert. Jadis, affaire des femmes, l'estive visait à « monter » les troupeaux de vaches chaque été pour pâturer les prairies d'altitude. De leur lait très riche grâce à cette herbe d'altitude naissaient les fourmes fabriquées dans les Jasseries, de petites maisons d'altitude où la vie s'organisait du printemps aux premières neiges. Les paysans du versant Ouest - côté Puy-de-Dôme - fabriquaient la fourme d'Ambert, tandis qu'à l'Est -côté Loire- avec une différence d'affinage, la fourme était dite de Montbrison.

La fourme de Montbrison est produite côté Loire

Aujourd'hui encore, quelques agriculteurs perpétuent la tradition de l'agro pastoralisme en « montant » leurs troupeaux en estive et en fabriquant des fourmes avec ce lait aux qualités à nulle autre pareille. Un moyen de maintenir l'activité, mais aussi d'entretenir les terres des Hautes Chaumes, notamment les « fumades », des zones riches en herbe bordant les jasseries et fumées grâce au fumier des vaches que l'on regroupe là matin et soir pour la traite. Un moyen aussi de s'ouvrir au tourisme, notamment depuis deux ans, avec la fête de l'Estive qui se déroule chaque année en juin au Col des Supeyres.

Le tourisme prend le relais des traditions

Si l'agro pastoralisme est toujours présent, il ne constitue plus de nos jours, l'activité majeure du territoire qui se tourne de plus en plus vers le tourisme. Tout près du Col des Supeyres, la Jasserie du Coq Noir est le fer de lance de l'activité touristique. En retraçant l'histoire de l'estive, elle donne à voir ce qu'était la vie des paysans sur les Hautes Chaumes. Elle est aussi le point de passage quasi obligé des randonneurs ou VTTistes qui disposent de plus de 300 kilomètres de pistes et chemins pour s'adonner à leur pratique favorite. Dans le respect du territoire.

« Les Hautes-Chaumes sont des zones sensibles sur lesquelles la circulation motorisées a été limitée ces dernières années, afin de les protéger », indique Jean-Claude Corbel.

En marge de la randonnée, les Hautes Chaumes sont également un des terrains de jeu favoris des pratiquants de snowkite. Une manche du Championnat de France s'y déroule d'ailleurs chaque année. Dans le sillage de cette manifestation, la « Fête du Vent » sera organisée pour la première fois en octobre au Col des Supeyres afin de mettre en avant l'éventail des pratiques sportives alliant glisse et vent qui peuvent se pratiquer sur les Hautes Chaumes.

Hautes Chaumes Snowkite

En hiver les Hautes Chaumes sont un "spot" recherché pour les pratiquants de snowkite. (Crédit photo : Maison du tourisme)

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