Anticor Lyon, 6 mois d’existence et des dizaines de dossiers de corruption

Le réseau de lutte contre la corruption, Anticor, créé en 2002 en France, étend son périmètre dans le Rhône, à Lyon en particulier. A peine six mois après la création de son antenne locale, l'association enregistre déjà des dizaines de dossiers de corruption transmis par des lanceurs d'alerte.
Parmi les dossiers de corruption que traite Anticor 69, celui du Lyon-Turin est l'un des plus sensibles.

Avec sa présence dans la deuxième agglomération de France, Anticor 69 entend bien peser et devenir un acteur essentiel de la lutte contre la corruption. Six mois à peine après sa création, l'association, qui se définit comme un réseau "oecuménique" a déjà reçu plusieurs dizaines de dossiers transmis par des lanceurs d'alerte de la région Rhône-Alpes. A charge ensuite à la centaine d'adhérents qui composent le réseau lyonnais de les traiter, vérifier et porter.

Le Lyon-Turin dans le collimateur

Dans son viseur : le sensible Lyon-Turin, l'entreprise de transport public d'enfants handicapés Vortex, le lobby d'un syndicat de la montagne ou encore certains hommes politiques tels que Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon qui "occupe 20 fonctions", critique l'association qui annonce vouloir le rencontrer afin d'évoquer l'éthique en politique.

La politique, le cheval de bataille d'Anticor. Si bien que depuis 2002, elle tente de faire modifier les comportements des élus en leur soumettant la signature de sa charte d'éthique et de bonnes pratiques. A Lyon, l'association la proposera aux candidats aux élections régionales de décembre. Depuis sa mise en place, "nombreux sont les candidats en France à l'avoir signé, mais peu sont élus", remarque Stéphane Sacquépée, référent d'Anticor pour le Rhône et trésorier de l'association au niveau national. Seuls les maires de Dijon et Montpellier s'y sont appliqués pour l'heure, aucun en Rhône-Alpes.

Actions en justice

"Nous ne sommes pas des justiciers, prévient Stéphane Sacquépée. Nous alertons pour qu'ensuite les rouages législatifs prennent le relai."

Et si rien n'est fait, Anticor peut porter des affaires "d'envergure nationale" devant la justice. Cela a été le cas très récemment avec celle des frais de taxi de l'ancienne présidente de l'INA Agnès Saal. En revanche, plus difficile localement d'en arriver jusque-là, en "raison du faible budget de l'association", 50 000 euros en tout, relevant essentiellement de cotisations et de dons de particuliers garant ainsi d'une "totale" indépendance.

"Il est peut-être limité néanmoins nous conservons notre éthique. C'est là l'essentiel", précise Stéphane Sacquépée.

Une tournée des universités

Encore nouveau sur le territoire, Anticor 69 peut compter sur le réseau actif des contribuables lyonnais Canol avec qui elle travaille conjointement sur certains dossiers. À l'avenir, l'association espère en faire de même avec les réseaux de l'internet comme le Parti Pirate.

En attendant, l'association cherche à se faire entendre plus largement. Malgré les affaires qui éclatent régulièrement, et le nombre d'adhérents qui augmentent nationalement et avec eux, les lanceurs d'alerte plus nombreux grâce aux outils informatiques, "nous souffrons toujours d'un déficit de notoriété sur le grand public". Pour y remédier, Anticor 69 prévoit prochainement une tournée des universités pour expliquer et vulgariser leur mission avec un message : "Le comportement de l'électeur peut tout changer !"

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