A Villeurbanne, le quartier des Gratte Ciel entame sa mue

Le projet urbain Gratte Ciel Nord a été dévoilé ce mercredi. D’ici 2027, le centre ville de Villeurbanne aura doublé de taille. Un défi que les acteurs du projet veulent inscrire dans le prolongement du travail de Morice Leroux, architecte des Gratte Ciel, sans pour autant le copier.
Vue d'architecte du futur quartier de Villeurbanne depuis les tours des Gratte Ciel

L'exercice est unique en Europe. Pour cause, hormis Villeurbanne, aucune ville du Vieux Continent ne peut se targuer d'avoir sur son territoire les fameux Gratte Ciel. Il oblige donc à respecter le passé de ce quartier vieux de 80 ans, à l'architecture emblématique . Mais il impose également de tenir compte des nouveaux modes de vie et de l'époque actuelle. Pour relever ce chalenge, Nicolas Michelin, architecte en chef du projet des Gratte Ciel fait le pari de la continuité, sans tomber dans la copie.

Réinventer l'architecture en gradin

L'aménagement des sept hectares positionnés au Nord de l'actuel centre ville de Villeurbanne vont donc respecter l'esprit des Gratte Ciel.

« Nous travaillons dans le prolongement de l'avenue Henri Barbusse et nous avons décidé de garder l'idée d'une architecture en gradin. Nous souhaitons que l'architecture du nouveau centre ville puisse s'harmoniser avec l'existant et qu'un projet contemporain puisse naître en s'inspirant du projet des années 30 », résume l'architecte.

Si la philosophie reste la même, son expression sera sensiblement différente de celle de Morice Leroux. La largeur de l'avenue Barbusse sera ainsi un peu moins importante dans le futur quartier et les immeubles devraient adopter des hauteurs variables en fonction de leur localisation. Par ailleurs, entre les Gratte Ciel, prendront place des immeubles moins hauts mais également en gradins, alors que Leroux avait choisi de relier ses Gratte Ciel avec des petites barres de hauteurs égales.

Gratte Ciel Nord

Vue aérienne du futur ensemble urbain Gratte Ciel Nord

Les architectes vont travailler ensemble

Autant de partis pris qui seront affinés au cours du projet, selon une méthodologie qui varie de celle en vogue aujourd'hui sur le territoire de la Métropole. « Nous ne travaillerons pas sur des consultations réunissant des architectes et des promoteurs. Notre idée est de faire travailler plusieurs architectes ensemble pour dessiner ces immeubles, puis ensuite de lancer une consultation auprès des promoteurs », esquisse Jean-Paul Bret, maire de Villeurbanne.

« Il faut garder une cohérence entre le nord et le sud du quartier, c'est pourquoi nous devons être dans une situation où on ne dilue pas la compétence architecturale », ajoute Michel Le Faou, vice président de la Métropole en charge de l'urbanisme. Reste désormais à trouver la forme pratique et juridique que peut prendre cette nouvelle forme de travail. D'autant que le maire de Villeurbanne souhaiterait pouvoir associer des historiens, des sociologues et peut être des anthropologues au travail des architectes.

Une opération sans équivalent en Europe

Ces acteurs auront à plancher sur une opération sans équivalent, puisque le projet des Gratte Ciel vise une opération de requalification urbaine sur un site patrimonial. Leur travail permettra de faire sortir de terre environ 870 logements, 20 000 mètres carrés d'équipements publics, dont le Lycée Pierre Brossolette qui sera livré en 2016, 27 000 mètres carrés de commerces et 4000 mètres carrés de bureaux. Réalisée par phase, cette extension du centre ville de Villeurbanne va s'étaler sur une douzaine d'années. Les 100 premiers logements sont annoncés pour 2019.

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