Romans veut miser sur l'industrie du son

La nouvelle municipalité de Romans-sur-Isère (Drôme) souhaite s'appuyer sur la Cité de la musique pour développer l'industrie du son dans la ville. Une étude de faisabilité va être lancée en mai.
La Cité de la musique, à Romans-sur-Isère.

Inaugurée en juin 2013, la Cité de la musique, située à Romans-sur-Isère (Drôme), regroupe aujourd'hui le Conservatoire à rayonnement départemental de musique et de danse de la ville, ainsi qu'une Scène de musiques actuelles.

Créer un pôle complémentaire à La Cartoucherie

L'infrastructure, d'une superficie de 4000 m2, accueille ainsi un auditorium, une salle de musique amplifiée, des studios de répétition, des salles d'enseignements, une régie d'enregistrement et bénéficie d'un matériel de pointe d'enregistrement (système EtherSound et studio de recherche de son et d'images 7.1). Montant de l'investissement : 8,27 millions d'euros. La nouvelle municipalité (DVD) souhaite ainsi s'appuyer sur cette structure pour créer un pôle "son" complémentaire au pôle image, implantée à la cartoucherie de Bourg-lès-Valence.

Marie-Hélène Thoraval avait dernièrement, lors d'une allocution, comparé cet équipement de pointe à celui que l'on pouvait trouver dans des capitales européennes, à l'instar de Londres ou encore Paris. "Il y a peu de matériel équivalent, aussi performant en France. La précédente majorité ne l'avait pas exploité", notait alors la première magistrate de la ville. Et pour cause, si la cité a été inaugurée en juin 2013, le matériel du studio n'a été livré qu'en juin 2014, soit quelques mois après le changement de municipalité.

Vers une cité du talent

Les studios Folimage ont récemment enregistré dans l'auditorium des prises de son pour leur futur long métrage "Phantom boy", dont la sortie est prévue en octobre prochain. Serge Besset, l'auteur compositeur de la musique, enregistre d'ordinaire ses musiques à Sofia, en Bulgarie. "C'est un orchestre de très bon niveau et surtout très spécialiste en musique de film. Je suis allé à Romans pour enregistrer un piano à la dernière minute. Ils ont un bon piano et du bon matériel d'enregistrement", souligne-t-il. Pour autant, il lui est impensable de comparer Romans-sur-Isère à Londres : "Cela n'a rien à voir", poursuit-il. Michel Nicolas, directeur des studios et ancien directeur général des services de Romans-sur-Isère, est à l'origine de ce rapprochement. "Quand la ville s'est interrogée sur l'idée de créer un pôle complémentaire à l'image, nous avons trouvé l'idée pertinente. Pour beaucoup de petites choses, nous allions à Lyon ou Paris. Désormais, il y a les moyens à Romans. Ceux-ci sont qualitativement acceptables pour nos besoins. Aujourd'hui, il n'y a rien localement. C'est une nouvelle offre", explique-t-il.

Ce pôle "son" devrait être intégré dans une "cité du talent". La municipalité compte en effet créer également un "laboratoire de fabrication numérique en lien avec des filières locales" et mettre en place un espace de co-working. Deux nouveaux bâtiments pourraient ainsi sortir de terre, dont l'un sur le parc Saint-Romain. Le cabinet lyonnais Sylk, spécialisé dans la formalisation de projets publics menés en partenariat avec le monde de l'entreprise, a mené une étude d'opportunités. Les premières conclusions valideraient la démarche et le réel potentiel du projet. Une étude de faisabilité va être lancée lors de ce mois de mai. La communauté d'agglomération Valence Romans Sud Rhône-Alpes pourrait en tout cas soutenir financièrement le projet.

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