La fusion de la Drôme et de l'Ardèche n'est pas (encore) envisagée

Avec la réforme territoriale, la plupart des régions fusionneront en 2016. Dans les couloirs des ministères, la question revient souvent pour certains départements, comme la Drôme et l'Ardèche. Si les deux collectivités travaillent main dans la main sur de nombreuses thématiques, ce n'est pas au point de se marier.

Les conseils généraux de la Drôme et de l'Ardèche vont-ils fusionner ? La question est régulièrement abordée, à l'heure de la réforme territoriale. Mais ce rapprochement ne semble pas si "inévitable" que cela. De chaque côté du Rhône, on reste encore prudent. Cependant, les deux collectivités travaillent déjà main dans la main sur certaines problématiques depuis plusieurs années, telles l'économie ou encore le numérique. Une assemblée bi-départementale siège d'ailleurs une fois par an. Une collaboration qu'elles comptent poursuivre dans les prochaines années.

L'importance de l'échelon départemental

Selon Hervé Saulignac, président PS du Conseil général de l'Ardèche, la question d'une éventuelle fusion des deux collectivités n'a en fait jamais été posé. "Cela n'a jamais été dit, c'est presque surréaliste", précise-t-il. Et selon lui, un conseil général aura toujours un rôle à jouer.

"J'espère que cette collectivité pourra continuer à apporter son aide aux communes, à travers la solidarité territoriale et l'action sociale. Ce sont aux législateurs de décider quel rôle on va jouer. Mais je réclame une clarification des compétences", souligne l'élu.

Une vision partagée par Didier Guillaume, sénateur et président PS du Conseil général de la Drôme, qui lui-aussi insiste sur l'utilité de l'échelon départemental, qui plus est est nécessaire dans les zones rurales. Tout en notant également que la fusion de ces deux conseils généraux pourrait se faire à l'avenir.

"Peut-être un jour, pas dans un futur immédiat mais à moyen terme. Pour autant, cette question n'est pas d'actualité. Il faut déjà réussir la fusion des Régions. [...] Je crois qu'il y aura fusion dans quelques années, à force de travailler ensemble", déclare-t-il.

Des acteurs économiques qui anticipent

Les collectivités territoriales ne sont pas les seules à s'être rapprochées. De nombreuses associations ont déjà la dénomination "Drôme Ardèche". L'idée fait aussi son chemin du côté des chambres consulaires. Joël Roques, président de la Chambre de commerce et d'industrie de la Drôme, espère ainsi la fusion avec son alter-égal ardéchoise, afin d'avoir davantage de poids en Rhône-Alpes Auvergne, et mieux représenter le sud de la grande région. En 2010, le Medef de la Drôme et celui de l'Ardèche ont été les premiers à unir leurs destins.

Des établissements publics de coopération intercommunale ont aussi franchi le pas, à l'instar de la communauté de communes Portes de DrômArdèche, qui réunit aujourd'hui 35 municipalités au nord des deux départements. Un rapprochement qui répond à une double stratégie : celui de coller aux besoins d'un bassin de vie et avoir une certaine représentation face aux deux départements et la région.

"Je pense que le temps des frontières géographiques sur une carte est révolu. Il s'agit d'une même communauté de vie. Notre intercommunalité prend en compte cette réalité. Nous réunissons les deux rives du Rhône, c'est une force de frappe importante au regard des deux départements et de la région", souligne Pierre Jouvet, président PS de l'intercommunalité.

Même en cas d'alternance, les élections départementales de mars prochain ne devraient sans doute pas, précipiter un mariage entre Drôme et Ardèche. Mais ailleurs en Rhône-Alpes, Savoie et Haute-Savoie, ont des velléités de rapprochement bien plus nettes.

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