Amallia à la conquête de l'Ile-de-France

En nouant des partenariats avec des organismes comme la RATP, le spécialiste lyonnais du logement social affirme sa vocation nationale. Et espère que la nouvelle convention quinquennale portant sur les emplois des fonds issus de la Participation des Employeurs à l'Effort de Construction (PEEC) pour la période 2015-2019, qui vient d'être signée le 2 décembre, soutiendra ses ambitions.

Amallia, société spécialisée dans le logement social a beau être basée à Lyon, elle n'a pas attendu, pour s'intéresser à la capitale et sa périphérie, la récente étude d'OpinonWay, qui place Paris en neuvième position seulement du classement des villes les plus attrayantes pour les salariés...

Une percée logique

« Nous tenons à notre identité régionale mais développons notre vocation nationale », relève ainsi le directeur général Pascal Parent, pour expliquer l'intérêt de l'Ile-de-France. Le potentiel est évident, dans la zone la plus tendue de l'Hexagone en matière de logements abordables. Le relatif désintérêt des salariés pour Paris et sa région exprimé dans l'étude d'OpinionWay reflète d'ailleurs cette situation. Pourquoi en effet rêver de travailler à Paris si l'on ne peut pas s'y loger correctement ?

En outre, Amallia voit une logique dans sa percée en Ile-de-France, puisque sa collecte, totalisant 140 millions d'euros par an, émane pour un tiers d'entreprises basées en région parisienne, soit plus d'un millier de sociétés sur les 8 000 adhérentes. Enfin, sa taille - elle est la quatrième société spécialisée dans le logement social en France (avec 9% du total des fonds collectés sur l'ensemble du territoire) - lui impose d'être agile et créative face à ses concurrents. A cela s'ajoute sa vision régionale, un atout « supplémentaire » pour l'Ile-de-France selon son directeur général.

Jusqu'à 1 200 appartements par an

Amallia a adopté une politique de partenariats dans sa stratégie francilienne. Elle a ainsi signé un accord avec la RATP en 2007. A travers un GIE, les deux entités ont déjà livré un millier de logements depuis 2011 et prévoient de 1 000 à 1 200 appartements par an à partir de 2016. Une partie sera réservée aux salariés de la RATP, en particulier les conducteurs de bus et de rames de métro assujettis à des amplitudes horaires de travail qui justifient une proximité géographique. Le reste des logements sera attribué aux salariés des autres sociétés affiliées à Amallia.

Les deux établissements programment d'autres projets. La RATP possède ainsi, en région parisienne, des terrains qui pourraient être construits. Une stratégie qui s'inscrit dans le cadre de la vision développée par les pouvoirs publics sur le Grand Paris. Dans certains cas, les terrains pourraient avoir une double utilisation : des parking souterrains, par exemple pour garer les bus de la RATP, au-dessus desquels seraient érigés des immeubles de logements et de commerces.

Pascal Parent Amallia

Pascal Parent, directeur général d'Amallia. (Crédit photo : DR)

Les logements intermédiaires en priorité

En plus du logement social, Amallia travaille aussi sur le logement intermédiaire, qui lui aussi fait défaut à Paris et pénalise les cadres. Ce type d'opérations a pour l'instant connu un certain succès en province, notamment à Grenoble et à Lyon. « Il y a la place pour faire des logements intermédiaires à Paris et nous avons les ressources pour les construire », indique Pascal Parent. Au-delà de la collecte en provenance du 1% Logement, Amallia, présente dans plusieurs provinces de France métropolitaine, ainsi qu'aux Antilles et en Guyane et dont le patrimoine de logements sociaux a franchi la barre des 50 000, bénéficie en effet des retours de prêts effectués, même si les taux d'intérêt sont actuellement très bas. Les montants engrangés par Amallia avec les retours de prêts totalisent 200 millions d'euros par an.

Nouvelle convention quinquennale

Et pour accentuer son développement en Ile-de-France, le groupe pourra compter sur la convention quinquennale portant sur les emplois des fonds issus de la Participation des Employeurs à l'Effort de Construction (PEEC) pour la période 2015-2019, qui vient d'être signée le 2 décembre 2014.

Elle consacre le retour à la contractualisation des emplois des fonds issus de la PEEC et fixe un objectif commun. Il s'agit de développer le logement social et intermédiaire avec un total de financements de 6,8 milliards d'euros d'ici 2019, soit 600 000 logements sur 5 ans, d'accompagner le parcours résidentiel et professionnel des salariés - notamment les jeunes actifs, les salariés en mobilité ou rencontrant des difficultés d'accès ou de maintien dans un logement -, et enfin de préciser les modalités de financement du nouveau plan national de rénovation urbaine (N-PNRU) : les financements d'Action Logement seront composés de prêts à hauteur de 40%, permettant de respecter l'engagement d'un financement du N-PNRU à hauteur de 5 milliards d'euros en équivalent subvention. Un accord qui, selon la ministre du Logement Sylvia Pinel, « doit renforcer le lien entre l'emploi, le logement et la compétitivité ».

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