La châtaigne est une véritable fierté pour le département de l'Ardèche. Un fruit qui a d'ailleurs forgé l'identité de ce territoire au travers des siècles. Oui, mais jusqu'à quand ? Depuis 2010, le cynips menace la survie de la châtaigneraie ardéchoise. En pondant dans les bourgeons au printemps, ce parasite empêche la pousse des feuilles et la formation des fruits. Détruisant parfois jusqu'à 75% des productions.

150 000 euros nécessaires

Afin de lutter contre ce ravageur, les producteurs locaux ont choisi d'introduire sur leurs parcelles un prédateur du Cynips, le Torymus sinensis. Une centaine de lâchers a déjà été réalisée entre 2011 et 2014. Un coût supporté lors de cette période par les pouvoirs publics ainsi que la chambre d'agriculture de l'Ardèche. Mais ce sont plus de 600 lâchers qui seront nécessaires dès 2015. Près de 150 000 euros sont nécessaires pour mener à bien cette action. Un montant que ne peut supporter seule la filière castanéicole ardéchoise.

Un appel aux dons a ainsi été lancé auprès du grand public le 1er octobre dernier. A ce jour, près de 16 500 euros ont déjà été récoltés. Les producteurs ainsi que les transformateurs ont également prévu de mettre la main à la poche. Les intercommunalités ainsi que certaines communes seront aussi sollicitées. Le département de l'Ardèche ainsi que le Crédit Agricole devront quant à eux verser respectivement 50 000 euros et 20 000 euros.

L'économie locale en péril

Il manque aujourd'hui 2000 tonnes de châtaignes pour satisfaire la demande. Avec l'arrivée du cynips, l'écart pourrait donc se creuser encore davantage selon Daniel Vernol, président du syndicat de défense de la châtaigne d'Ardèche.

C'est une réalité. Il va manquer des châtaignes dans les années à venir. Nous espérons gagner en production. Mais l'Ardèche reste vendeuse. Ce qui fait notre force, c'est l'AOP (l'appellation d'origine protégée, obtenue en 2014 ndlr), souligne ce dernier.

Exploitant à Saint-Étienne-de-Boulogne, Daniel Vernol est lui-aussi concerné par ce phénomène destructeur. Même s'il ne peut encore établir des données chiffrées, il a en effet pu constater l'ampleur des ravages. Selon lui, dans certaines zones comme le nord du département, des producteurs connaissent jusqu'à 75% de pertes. Une situation qui pourrait mettre en péril l'économie locale. L'Ardèche compte en effet près de 1 000 producteurs, des coopératives ainsi que plusieurs transformateurs.

En savoir plus sur www.cynips-chataigne-ardeche.com