La CGPME Rhône n'attend plus le gouvernement

La CGPME du Rhône dénonce "l'immobilisme" du gouvernement. Elle demande le retour aux 39h et annonce un programme tourné vers la nouvelle économie, avec une plateforme de crowdfunding, des passerelles pour les startups et même un "CGPME Camp", avec Google.
François Turcas, Président CGPME du Rhône, accompagné de Franck Morize, secrétaire général.

« L'immobilisme va faire perdre le gouvernement ». Fidèle à sa réputation, François Turcas, Président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPEM) du Rhône, n'y va pas par quatre chemins, lors d'une conférence de presse de rentrée, ce jeudi. Il prend ses distances avec le gouvernement socialiste.

Critique, l'organisation patronale amorce également un virage et prend ses responsabilités. « C'est un syndicalisme nouveau, en rupture avec le passé mais qui garde nos bases humaines », précise François Turcas. Il s'agit d'initier des actions locales concrètes sans attendre la traduction législative des projets gouvernementaux. Le programme de la CGPME est résolument orienté vers la nouvelle économie.

Rapprocher les deux économies

« Tournée vers l'ouverture, la modernité et l'audace », l'organisation patronale veut proposer des mesures concrètes. Elle organisera en novembre  le  'premier CGPME Camp', en partenariat avec Google, Keolis, Groupama, Caisse d'Epargne et Auditex ainsi qu'une vingtaine d'écoles. Sur 3 jours, il s'agit de transformer une idée en un prototype.  « C'est une révolution. Ca ne s'est jamais fait ailleurs en France », explique François Turcas.

Le syndicat patronal, qui revendique 4 000 adhérents dans le Rhône, souhaite également rapprocher les anciennes entreprises et les startups pour favoriser le partage de connaissances. Une sorte de super binôme,  où les jeunes pousses distilleraient leur dynamisme et leur compétence, notamment sur le digital. En retour, les entreprises  mettent à disposition des startups, des locaux, conseils et ouverture sur le financement.

« C'est du gagnant-gagnant qui permet de rapprocher ces deux économies. Et de répondre aux deux problématiques majeures des startups : les bureaux et les contacts pour accéder aux capitaux », détaille Franck Morize, secrétaire général de la CGPME du Rhône.

Dans ce sens, en collaboration avec l'EM Lyon, les chefs d'entreprises seront invités le 9 octobre  à une conférence sur le thème " faire plus avec moins", s'inspirant du modèle startup.

Création d'une plateforme Crowdfunding

Le besoin en financement ne touche pas que les nouvelles activités. Ainsi, le programme de l'organisation vise à trouver des sources de financements plus performantes, dans un contexte où la trésorerie est le problème majeur des PME. La CGPME va créer sa propre plateforme de crowndfunding, pour laquelle elle est en pourparler avec la structure spécialisée WeSeed, mais aussi avec « un gros assureur de la région », probablement Groupama. La confédération souhaite aussi s'appuyer davantage sur les business Angels et envisage des partenariats avec de nouveaux établissements bancaires.

Un retour aux 39 heures

Bien que montrant une réelle rupture sur le côté pratique, le syndicat patronal réaffirme certaines revendications : réductions des charges, remise à plat du compte pénibilité, simplification du code de travail.

Sur les 35 heures, la CGPME ne souhaite pas la suppression de la durée légale du travail mais un allongement aux 39 heures et « refuse de toucher au salaire minimum. Pour nous la valeur ajoutée, c'est l'humain », affirme François Turcas. A ce titre, la CGPME nationale, propose un « contrat de travail conditionnel », un CDI dont la durée (minimum 3 ans) serait subordonnée à des objectifs contractuels, à l'évolution de la situation économique et de l'activité de l'entreprise.

Prise de distance avec le Medef national

Par ailleurs, François Turcas prend ses distances avec les récentes déclarations du MEDEF national.

« Pierre Gattaz met de l'huile sur le feu sans aborder les questions de fond ».

Cependant, il souligne la bonne coopération entre sa structure et le Medef Lyon-Rhône dirigée par Laurent Fiard, lui-même encore adhérent à la CGPME Rhône.

Interrogé sur sa situation personnelle,  alors que Jean-François Roubaud, président de CGPME national passe la main, François Turcas dit vouloir se concentrer sur la région Rhône-Alpes, loin des considérations parisiennes « et des danses de foulards auprès des ministères ». Il est candidat à sa propre succession pour un nouveau mandat de 3 ans, dont les élections auront lieu en mars 2015.

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