Aéroports de Lyon : pas de privatisation envisagée avant 2015

L'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry a donc un peu de temps devant lui. Emmanuel Imberton, président de la CCI de Lyon, rappelle que le processus de cession par l'Etat de sa participation dans la plateforme lyonnaise nécessite un texte législatif, comme à Nice.

Le processus de privatisation des aéroports régionaux ira t'il cette fois jusqu'au bout ? Le 11 juillet, le gouvernement de Manuel Valls a annoncé que l'Etat, propriétaire de 60 % des actions, allait céder l'essentiel de sa participation majoritaire (60 %) au capital de Aéroport Toulouse Blagnac, qui serait donc le premier à ouvrir le bal. L'opération confiée à l'APE (Agence de participations de l'Etat) passera par une procédure d'appel d'offres «ouverte et transparente » avec promesse que les actionnaires locaux seront pleinement associés à sa mise en œuvre. 

"Une loi s'impose"

Bordeaux, Montpellier, Strasbourg, Nice et Lyon pourraient suivre, en toute logique. « Bercy ne nous a pas contactés, à ce jour. A notre connaissance rien n'est engagé pour Lyon. A l'instar de Nice, une loi s'impose. Compte tenu des navettes parlementaires cela nous amènerait à 2015. Nous avons donc un certain temps devant nous», indique Emmanuel Imberton, président de la CCI de Lyon, interrogé par Acteurs de l'économie.

Pour rappel, et selon un schéma commun aux autres plateformes concernées, l'institution consulaire détient 25 % des actions de Aéroports de Lyon, société anonyme fondée en 2006 suite à la loi du 20 avril 2005 destinée à rendre possible l'ouverture capitalistique des plateformes régionales. A cette occasion, la Région Rhône-Alpes, le Département du Rhône et le Grand Lyon ont pris chacun 5 % du capital (148.000 euros) de la SA assurant désormais la gestion des aéroports de Saint-Exupéry et Bron dans le cadre d'une concession.

 De concert avec les collectivités

« Notre position de principe n'a pas changé depuis le début du mandat », poursuit Emmanuel Imberton. La CCI de Lyon entend agir de façon concertée avec les collectivités territoriales pour assurer l'avenir de cet équipement stratégique pour le rayonnement de l'agglomération et de son hinterland. Cependant,  et contrairement à  2010, quand le gouvernement Fillon avait lancé le premier projet de transformation, arrêté en 2011, les contextes budgétaires ne sont plus les mêmes.

A l'époque, la communauté urbaine de Lyon et la chambre consulaire, en particulier, envisageaient acheter des actions.  En « aurions nous les moyens ? La question reste ouverte », reconnaissait Gérard Collomb, le 16 mai dernier, dans une interview accordée à Acteurs de l'économie. Pour autant, l'élu faisait observer que le Grand Lyon est d'ores et déjà très actif et que sa part va passer à 8 % , quand naîtra la Métropole ; le Nouveau Rhône réduisant la sienne à 2 % conformément à une partition négociée.

Non à ADP

Pour sa part, et dans ses arguments en faveur de la « co-construction » d'une CCI métropolitaine, Emmanuel Imberton avance son souhait de mettre l'infrastructure aéroportuaire dans la corbeille de ce mariage consulaire, à l'échelle de l'aire urbaine. En ce qui concerne le futur montage et l'ouverture du capital au privé « nous examinerons le moment venu ce qu'il a de mieux pour les entreprises que nous représentons », poursuit-il. Toutefois, l'adossement à ADP (aéroports de Paris) « n'est pas notre tasse de thé », confirme le président Imberton. La ligne n'a pas changé : l'aéroport de Lyon ne veut pas devenir l'annexe de ceux de la capitale.

La plateforme lyonnaise a accueilli 8, 5 millions de passagers, en 2013.  Elle a publié un chiffre d'affaires de 158,4 millions d'euros (+3,6 %), une EBE (excédent brut d'exploitation) de 51,4 millions (+ 7,5 %) et un bénéfice net de 7,8 millions. La société affichait un endettement net de 75,5 millions à son dernier bilan. 

 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 21/07/2014 à 10:15
Signaler
" l'aéroport de Lyon ne veut pas devenir l'annexe de ceux de la capitale" Pourquoi tout rattacher à une entité parisienne si on veut aller vers des régions un peu autonomes ? Ça apporterait quoi d'être une "branche" d'ADP ? Vieux réflexe de l'Etat in...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.