Rhône-Alpes "boudée" par la Chine ?

Pour l’année 2013, seuls quatre projets d’investissements chinois se sont concrétisés sur le territoire rhônalpin ; projets qui devraient permettre, relève ERAI, la création et le maintien de quelque 123 emplois à 3 ans. Pas lourd.

Le président chinois Xi Jinping est attendu à Lyon mardi et mercredi avec tous les honneurs d'une visite d'Etat. Une première depuis celle de Jiang Zemin en 1999. Xi Jinping, doit notamment visiter mercredi l'Institut franco-chinois dans le 5e et le siège de bioMérieux dont les relations avec la Chine sont anciennes. Xi Jinping sera accompagné d'une délégation de 200 chefs d'entreprises chinois. Mais les nouveaux capitalistes de l'Empire du Milieu, pourtant si avides d'investissements en Europe, se font encore discrets en Rhône-Alpes.

Il y a certes quelques grands noms : Haier, Huawei, Bluestar ou encore Bank of China - des mastodontes qui pèsent des milliards et qui ont fait le choix de Rhône-Alpes pour y installer leur centre R&D européen ou bien leur succursale régionale.

Une trentaine d'entreprise chinoises

Mais au total, moins d'une trentaine d'entreprises chinoises (y compris hongkongaises) sont actuellement présentes sur la région - implantation qui représente, précise ERAI, 1% des emplois à capitaux étrangers en Rhône-Alpes - et seuls 4 projets d'investissements chinois s'y sont concrétisés l'année dernière. Il s'agit du groupe CIMC (Guangdong) repreneur de l'entreprise ligérienne Air Marrel, de Black Horse (Sichuan) désormais majoritaire dans le capital du savoyard Lisa Airplanes, de l'implantation de Demo Material Handling (Anhui) à Mions et de nouveaux investissements du groupe étatique CNCC dans l'entreprise rhodanienne Adisseo. 

Un "mal" français

Cette situation traduit-elle une réelle "désaffection" des entreprises chinoises pour le territoire rhônalpin ? En réalité, celles-ci jugent paradoxalement « la région très attractive », souligne Nicolas Zhu, associé au bureau de Shanghai du cabinet d'avocats CMS Francis Lefèvre. De fait, Rhône-Alpes est aujourd'hui à la 2ème place en matière d'investissements chinois en France. Mais beaucoup de ces investisseurs tentés par l'Europe hésitent à faire le choix de la France - et a fortiori de Rhône-Alpes - qu'ils jugent comme une destination compliquée (fortes pressions syndicales, cadre administratif lourd, etc.) et lui préfèrent encore largement l'Allemagne, le Portugal ou le Royaume Uni.

Joint-ventures en priorité

Les projections des investissements chinois en Rhône-Alpes sont néanmoins encourageantes. « Dans le domaine pharmaceutique ou encore celui de la grande distribution, les choses pourraient bouger dans la région », prédit Nicolas Zhu. Et l'avocat de citer des investissements à l'étude du groupe shanghaien China Textile et de la branche « grande distribution » du géant Lenovo, connu du grand public pour sa division informatique rachetée à IBM. Le conglomérat Fosun - qui est entré en 2010 dans le capital du Club Med - pourrait également s'installer en Rhône-Alpes. Comment ? Certainement sous la forme de joint-ventures ou d'acquisitions plutôt qu'en nom propre. Cette stratégie - que les groupes chinois déclinent partout en Europe - leur permet en effet d'hériter localement d'une notoriété déjà établie et de technologies éprouvées.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.