Reconditionnement informatique : Codeo sort de l'ombre et vise les Etats-Unis

La société lyonnaise Codeo, spécialisée dans le reconditionnement de matériel informatique à destination des professionnels, affiche une croissance à deux chiffres. Et nourrit désormais de grandes ambitions à l'international.
(Crédits : DR)

Après avoir grandi dans l'ombre, Codeo sort du bois. La PME lyonnaise, spécialisée dans la location, la maintenance et la vente de matériel informatique reconditionné à destination des professionnels, qui appliquait depuis sa création en 2005 l'adage "pour vivre heureux vivons cachés", se résout à enfin faire parler d'elle.

Une nécessaire visibilité alors que la société (17,8 millions d'euros de chiffre d'affaires, 105 collaborateurs) qui affiche une croissance de près de 14 % en 2018 prévoit "de nombreux recrutements" cette année, notamment sur des postes de ventes et logistique/technique.

Discrète, Codeo se pose comme l'un des principaux acteurs européens sur son marché de niche qui consiste à donner une seconde vie aux équipements informatiques professionnels (matériel code-barres, unités centrales de caisse, imprimantes tickets, terminal de paiement...) pour le compte de clients grands comptes tels que La Poste, Carrefour, Casino, Leroy Merlin ou encore DHL.

"Contrairement au marché d'occasion pour les particuliers, le gain financier - même s'il existe - n'est pas l'objectif prioritaire des professionnels qui font appel à Codeo. Il s'agit, pour eux, d'allonger la durée de vie d'un parc informatique déjà connu de leurs collaborateurs. A l'image du marché des smartphones, les fabricants ont raccourci les cycles de vie de leurs produits. Nous remédions donc à la rupture de stock et à l'arrêt de production de certains produits ", explique Christophe Guillarme, le directeur général de Codeo.

Plus de 40% de l'activité à l'international

En tant que reconditionneur, Codeo se charge de la récupération du matériel électronique auprès d'entreprises du secteur de la distribution, de l'industrie et de la logistique avant d'opérer une remise en état puis de les remettre en circulation.

La société accompagne ensuite ses clients dans la gestion de leur parc avec une offre de maintenance, l'un des axes fort de sa croissance actuelle. Avec 1 500 réparations gérées par mois, cette activité représente le deuxième poste de revenus de Codeo, en croissance de 50% l'an dernier.

Dès sa création, la société, dont le capital est entièrement détenu par l'équipe dirigeante, a également fait le choix de l'internationalisation, qui représente aujourd'hui 42% de son activité. La PME dispose ainsi de quatre centres techniques en Europe, à Lyon, Farnborough (Angleterre), Francfort (Allemagne) et Varsovie (Pologne) où elle vient de faire l'acquisition de nouveaux locaux de 1 000 m2, principalement dédiés au reconditionnement des produits.

"Nous avons plusieurs concurrents, notamment Anglais ou Allemands, mais qui sont plutôt spécialisés dans un seul type de produit. Le positionnement sur l'ensemble du matériel informatique (matériel code-barres, terminal point de vente et terminal de paiement) fait notre différence. Notre volonté est désormais de devenir un champion européen, ce qui veut dire réaliser environ 30 millions d'euros de chiffre d'affaires par an. Un objectif que l'on pourrait réaliser au cours des sept ou huit prochaines années", estime Christophe Guillarme.

" Le ressenti autour du marché d'occasion a évolué "

Codeo s'estime, en tout cas, portée par une conjoncture favorable. En plus de pallier à la problématique de fin de vie du matériel, le reconditionnement s'inscrit comme une solution "durable" pour l'environnement.

"Le ressenti autour du marché d'occasion a vraiment évolué au cours des dix dernières années. Au début, quand on parlait de reconditionnement, nos interlocuteurs imaginaient des bricoleurs dans un garage. Ce n'est plus du tout le cas aujourd'hui, Codeo a donc un vrai potentiel," assure-t-il.

Un potentiel que les dirigeants compte exporter jusqu'en Amérique du Nord. Codeo projette ainsi l'ouverture d'un entrepôt aux Etats-Unis, où elle compte déjà quelques clients.

"Le but est de commencer à se placer sur le marché d'Amérique du Nord avec l'idée de dupliquer ensuite ce que l'on fait actuellement en Europe", annonce Christophe Guillarme.

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