SFAM, le petit poucet devenu grand

Poids-lourd de l’assurance affinitaire pour la téléphonie et les appareils multimédias, le Drômois SFAM accélère son développement et annonce le recrutement de quelque 1 000 salariés cette année dont 400 sur son siège de Romans-sur-Isère et 400 à Roanne, dans la Loire. Accusé par des associations de consommateurs de pratiques abusives, son dirigeant balaie ces plaintes et poursuit son chemin vers le milliard d’euros de chiffre d’affaires.
(Crédits : DR)

2 400% de croissance en 5 ans : 50 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2015, 135 en 2016, 250 en 2017 et 500 au menu de 2018. Les chiffres sont impressionnants. Pourtant, c'est en toute discrétion que Sadri Fegaier, le fondateur en 2000 de cette entreprise s'affichant comme le leader européen de l'assurance affinitaire pour la téléphonie et les appareils multimédias, a mené sa barque.

La petite PME de Romans-sur Isère pèse aujourd'hui 1 300 salariés répartis sur trois sites (dont deux en Auvergne-Rhône-Alpes) et plus de quatre millions de clients en Europe. 1 000 autres collaborateurs devraient grossir les rangs de SFAM cette année. 400 postes vont ainsi être créés sur son site de Roanne, racheté en 2016 à B2S, 400 sur son siège drômois, et 200 sur son nouveau centre parisien. Des postes de téléconseillers, développeurs web, personnel administratif, informaticiens, financiers et commerciaux sont à pourvoir.

Accélération

Si la croissance de SFAM est régulière depuis sa création, elle s'est très fortement accélérée ces dernières années.

"Jusqu'en 2010, nous avions un positionnement régional. Puis, nous avons entamé un déploiement national et international. Nous avons désormais plus de 2 500 boutiques distributrices de nos solutions d'assurance. 10% de nos clients sont aujourd'hui à l'étranger. C'est un levier de développement futur important pour SFAM", explique le discret Sadri Fegaier.

L'Espagne devrait atteindre les 50 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2018. La Belgique, la Suisse, le Portugal, l'Allemagne, l'Italie et les Pays-Bas sont également dans le viseur immédiat du dirigeant drômois.

11% du capital de Fnac Darty

Autre vecteur de succès : le renforcement du partenariat avec le groupe Fnac Darty. Un lien étroit qui s'est même concrétisé, il y a quelques semaines, par une prise de participation de 11% dans le capital du distributeur de produits électroménagers, culturels et high tech.

Une opération inattendue qui a provoqué la surprise des observateurs du secteur.

"Nous travaillons avec Fnac Darty depuis 2015, et de façon intensive depuis 2017. Cette prise de participation permet de renforcer nos liens de confiance", a commenté le dirigeant.

Les recettes du succès selon Sadri Fegaier ? "Des téléopérateurs tous basés en France, formés régulièrement et un produit de qualité avec un marketing précis".

Le dirigeant avance aussi comme explication, la motivation de ses équipes qu'il affirme bichonner. Pour preuve, il évoque cette première place au classement Happy to Work 2017 et un taux affiché de turn-over à seulement 1%, largement en dessous des normes du secteur.

Nouveaux locaux

Pour faire face à cette croissance, SFAM investit lourdement (chiffres non divulgués). Un an après la construction d'un siège social à 10 millions d'euros à Romans-sur-Isère, celui-ci affiche déjà complet. Une nouvelle extension de 20 000 m² (en plusieurs tranches) sera ainsi opérationnelle en 2019.

"Nous allons construire un campus offrant des services nouveaux aux salariés : salles de sport, crèche, etc", détaille Sadri Fegaier.

A Roanne, c'est également la crise du logement. SFAM va quitter l'ex-site de B2S pour une construction de 10 000m² flambants neufs.

SFAM compte bien continuer sur sa lancée. Il vise le milliard d'euros de chiffre d'affaires pour 2020.

Plaintes de consommateurs

Seule ombre, jusqu'à présent, au tableau de chasse de Sadri Fegaier : un dossier à charge monté récemment par des associations de consommateurs, notamment 60 millions de consommateurs.

Celle-ci fait état de plusieurs dizaines de plaintes de clients pointant une vente forcée.

"Ils parlent de 200 plaintes. Je n'en ai que 20 ! Mais admettons même que leurs chiffres soient justes...200 plaintes sur 4 millions de clients, c'est une goutte d'eau. Tous les services clients reçoivent des réclamations ! Chez nous, elles sont traitées rapidement. Chaque consommateur souhaitant résilier son abonnement peut le faire facilement", balaye le dirigeant.

Pas de quoi, apparemment donc, terrasser le petit Poucet devenu grand...

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.