Pourquoi Biogroup se rapproche du lyonnais Dyomedea Neolab

Acteur majeur de la biologie médicale basé en région parisienne, Biogroup a décidé de renforcer sa présence en Auvergne-Rhône-Alpes en se rapprochant du lyonnais Dyomedea Neolab. L’occasion pour Biogroup d’acquérir un second plateau technique et d’asseoir une position de leader au niveau de la région, dans un contexte de crise sanitaire qui fait exploser le nombre de demandes de tests.
Le groupe lyonnais de biologistes médicaux Dyomedea dispose notamment d'un plateau technique automatisé à la Sauvegarde, dans le 9ème arrondissement de Lyon.
Le groupe lyonnais de biologistes médicaux Dyomedea dispose notamment d'un plateau technique automatisé à la Sauvegarde, dans le 9ème arrondissement de Lyon. (Crédits : DR)

Déjà présent depuis deux ans à Lyon avec la structure Unilians, Biogroup, a décidé d'asseoir une position de leader au niveau de la région en signant l'acquisition de Dyomedea Neolab. "Nous sommes déjà un groupe leader dans le Grand Est, en Île-de-France, en Grand Ouest et dans le Limousin", explique Stéphane Eimer, biologiste médical et président de Biogroup. "Intégrer Dyomedea Neolab nous a permis de nous renforcer au niveau national et au niveau régional", estime-t-il.

La parisien Biogroup, qui comptait déjà plus de 800 sites de biologie médicale en France, s'enrichit à travers cette opération (montant : NC) de 43 laboratoires du département du Rhône, qui réalisaient jusqu'ici en moyenne 250 analyses chaque jour, pour près de 6000 patients. "Grâce à ce rapprochement, nous bénéficions également d'un second plateau technique à la clinique de la Sauvegarde (9ème arrondissement), en plus de celui que nous avons construit à Décines auparavant. Le fait d'avoir deux plateaux techniques est une grande sécurité pour nous, car nous pouvons basculer de l'un à l'autre en cas de problème", apprécie Stéphane Eimer.

Et d'ajouter : "Je connais les associés de Dyomedea depuis plusieurs années et nous partageons la même vision de la biologie. Nous avons le même ADN", assure le président de Biogroup.

12 % de parts de marché au niveau national

Selon lui, les objectifs de ce rapprochement seront d'être "le plus efficace et le plus performant possible. Car il faut avoir la bonne taille pour proposer une qualité de service", commente-t-il.

Sur la scène lyonnaise, il souligne que ce rapprochement ne changera toutefois pas grand-chose. "L'autorité de la concurrence nous a obligés à nous séparer de quelques sites de prélèvements (sept d'après nos informations, ndlr) qui vont être cédés à un groupe concurrent. Mais l'offre pour le patient sera toujours identique en nombre de sites", assure-t-il.

Ainsi, Biogroup détiendra désormais 20 % de parts de marché de la biologie privée, soit 12 % au niveau national (la biologie privée représentant 60 % de la biologie française et 40 % pour la biologie publique). Il vient en effet d'absorber, conjointement avec Dyomedea Lab, le groupe Laborizon, basé à Tours (100 laboratoires), qui porte ainsi le poids de la nouvelle entité à un ensemble de 700 sites et près de 8.000 techniciens et biologistes.

Baisse d'activité pendant le confinement

Ce rapprochement s'effectue dans un contexte de crise sanitaire, qui a eu pour effet de secouer les laboratoires d'analyse médicale. Ils ont d'abord connu une baisse de leur activité pendant le confinement, avant d'être submergés par les demandes de tests PCR pour le dépistage de la Covid-19.

"Pendant le confinement, nous avons connu des baisses d'activité allant jusqu'à 50 %. En effet, les gens n'allaient pas chez le médecin, or c'est lui qui décide de quels examens le patient a besoin", souligne Stéphane Eimer.

En juin, les laboratoires ont massivement investi dans les tests pour la Covid-19, mais très peu ont été réalisés. "Le dépistage s'est mis en place à partir de fin juillet, lorsque les pouvoirs publics ont levé l'obligation d'avoir une ordonnance, qui avait jusqu'ici beaucoup freiné le dépistage de masse". Sans oublier un autre frein, qui résidait dans la limitation des personnes pouvant effectuer les prélèvements (médecins, infirmiers et biologiste, ndlr). "Désormais, nos techniciens ont également l'autorisation de prélever", ajoute Stéphane Eimer.

Recrutement de 2000 personnes

Actuellement, Biogroup réalise près de 250.000 tests par semaine. "En plus de cette activité Covid, nous avons notre activité conventionnelle, car il faut toujours surveiller les pathologies chroniques", rappelle-t-il.

Pour pallier cette hausse d'activité, le groupe a recruté 2000 personnes depuis juillet. "Nous avons besoin de personnes qui ont fait des BTS de biologie médicale, or, ce n'est pas toujours facile à trouver. Heureusement, le gouvernement a élargi le recrutement aux masters en biologie. Nous recrutons massivement des préleveurs et des infirmières".

Alors que le temps d'attente commence, depuis quelques jours, à faire de nouveau débat alors que plusieurs territoires dont le Rhône observent un regain de l'épidémie, Stéphane Eimer affirme que les résultats des tests seraient disponibles en 48 heures pour ses laboratoires, sauf pour les personnes qui présentent des symptômes, dont le délai d'attente descendrait à 24 heures. "A la fin du mois, nous devrions avoir les moyens de rendre la majorité des résultats dans les 24 heures sans problème", prévoit Stéphane Eimer.

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