Comment Boehringer Ingelheim s'engage dans la lutte contre le Covid-19

En marge de la publication de ses résultats annuels, le laboratoire pharmaceutique allemand Boehringer Ingelheim, dont le siège français est à Lyon, a détaillé ses différentes actions en faveur de la lutte contre le Covid-19.
(Crédits : DR)

Le laboratoire pharmaceutique allemand a annoncé, via communiqué, avoir clôturé son exercice 2019 sur un chiffre d'affaires consolidé de 19 milliards d'euros, contre 17,5 milliards d'euros en 2018, en hausse de + 5,7% après correction des effets de change. Le résultat opérationnel a augmenté d'environ 9%, à 3,8 milliards d'euros, tandis que le résultat net après impôt se stabilise à 2,7 milliards d'euros, contre 2,1 milliards d'euros en 2018.

Une performance qui vient confirmer la tendance positive enclenchée depuis l'intégration, désormais totale, de la filiale spécialisée en santé animale de Sanofi, Merial, en 2017.

Cette croissance reste néanmoins toujours portée par la division santé humaine. Elle représente encore 74% du chiffre d'affaires, en croissance de 8% par rapport à l'année dernière. L'activité santé animale, à 4 milliards d'euros, est stable comparée à l'année dernière. Le reste est réalisé par la division de fabrication biopharmaceutique pour le compte de sociétés tiers, en croissance de +7,1%.

"Si le chiffre d'affaires net a augmenté sur le segment des animaux domestiques, le segment porcin a souffert de l'épidémie de peste porcine africaine, en particulier en Chine. Nos résultats ont été clairement impactés par la situation des marchés extérieurs, très concurrentiels. Malgré cela, nous avons obtenu des résultats solides, avec un chiffre d'affaires stable", avance Jean Scheftsik de Szolnok, directeur de la santé animale monde - l'ancien directeur France a cédé sa place à Erick Lelouche au début de l'année 2020.

La France en retrait

Dans ce contexte global, les performances du marché français sont plus contrastées, a contrario des tendances mondiales, avec un chiffre d'affaires consolidé de 409,9 millions d'euros en retrait de 1,2% par rapport à l'année dernière.

C'est la division santé humaine qui enregistre un recul d'activité de 2,6% à 230,2 millions d'euros tandis que la santé animale voit son activité progresser de 0,8% à 173,7 millions d'euros, enrayant la baisse de l'année dernière.

En cause, la réglementation française qui n'autorise toujours pas le remboursement de certains médicaments, la pression sur les prix et un marché des animaux de compagnie et d'élevage plus "mature" qu'ailleurs. L'activité a également été impactée par la cession de son activité française de Saint-Herblain (Nantes), initiée l'année dernière dans le cadre de son plan de structuration français.

Pour 2020, et compte-tenu de la crise sanitaire actuelle, le groupe "n'est pas en mesure de faire des déclarations prospectives". Il a mis 40 000 de ses 51 collaborateurs en télétravail. Pour ceux contraints de se déplacer, des "mesures de protection strictes sur les sites de production ont été mis en place", précise le groupe dont la priorité reste "de produire et distribuer ses médicaments pour ceux dont les traitements en dépendent".

"Notre assise financière solide nous a permis de protéger nos activités ainsi que notre personnel de l'impact du COVID-19. Nous récoltons les fruits de nos investissements passés au niveau de l'infrastructure informatique et de la technologie numérique. Nous pouvons contacter les médecins au travers de nos plateformes en ligne. Et nous pouvons proposer aux vétérinaires de diagnostiquer les animaux domestiques à distance, grâce à notre plateforme numérique PetPro aux États-Unis. À l'heure où la distanciation sociale est si importante, nous sommes proches de nos collègues, de nos clients et de nos partenaires grâce au numérique", a déclaré Michael Schmelmer, membre du directoire chargé de la direction financière et des fonctions du Groupe.

Soutien à la lutte contre le Covid-19

Outre ses recherches en cours - 100 projets actuellement en R&D pour un investissement annuel de plus de 3 milliards d'euros -, le groupe a actionnariat 100% familial soutient par différentes actions la recherche pour lutter contre le Covid-19.

"Nous sommes est en train de passer au crible l'ensemble de notre répertoire de molécules à la recherche de composés qui pourraient attaquer le virus. Par ailleurs, Boehringer Ingelheim participe activement dans le cadre de ses projets sur le COVID-19 à différents consortiums de recherche, à l'Initiative de l'Union européenne sur les Médicaments innovants et à une initiative menée par la Fondation Bill et Melinda Gates, notamment", détaille le groupe.

Soit une équipe d'environ 100 scientifiques dédiée. En complément, il a mis en place un fonds doté de 5,8 millions d'euros, alimenté notamment par les congés payés de ses 51 000 collaborateurs "afin qu'ils puissent intervenir en tant que bénévoles dans le cadre de la lutte contre le COVID-19", ainsi qu'un fonds d'aide de 580 000 euros destiné aux entrepreneurs sociaux et à leurs communautés, au Kenya et en Inde.

En France, le groupe de 2 400 collaborateurs a décidé de "ne solliciter aucune aide de l'état via l'activation du chômage partiel pour ne pas peser sur les dépenses publiques et laisser les entreprises qui en ont le plus besoin s'appuyer sur les aides de l'Etat". Il permet également à ses salariés de bénéficier de 10 jours de congés payés pour s'engager dans la lutte contre le Covid-19.

Ses sites de Toulouse et de Lyon ont lancé la production de gel hydroalcoolique pour répondre aux besoins de ses collaborateurs mais aussi pour une diffusion externe solidaire. Enfin, la filiale française a fait un don de 100 000 euros à l'Institut Pasteur pour financer plusieurs travaux de recherche.

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