Santé animale : Boehringer Ingelheim renforce encore sa présence lyonnaise

En 2022, Boehringer Ingelheim comptera un nouveau pôle d'activité sur la Métropole de Lyon. Il sera dédié à la production de vaccins vétérinaires.
Le futur site de Boehringer Ingelheim de Jonage
Le futur site de Boehringer Ingelheim de Jonage (Crédits : DR)

C'est à Jonage, dans l'Est de l'agglomération lyonnaise, que Boehringer Ingelheim (BI) a choisi d'implanter son futur site de production de vaccins vétérinaires. Sur 4 hectares, ce bâtiment de 15 000 m2, dont la construction vient de démarrer, sera dédié à la culture de vaccins vétérinaires contre la fièvre aphteuse et la fièvre catarrhales - deux maladies virales et très contagieuses pour le bétail, mais non-transmissible à l'homme. Le site servira également de banques d'antigènes, la mise en flacon des vaccins étant toujours effectué sur son site de Lyon Porte-des-Alpes.

"Lyon, un choix naturel"

L'implantation de ce 6e pôle d'activité dans la région lyonnaise confirme les ambitions du géant Allemand pour la France, et Lyon en particuliers où plus de 400 millions d'euros ont été investis depuis 2015

Ainsi, BI va investir 200 millions d'euros son nouveau projet lyonnais. Il y créera, dès 2022, plus de 100 emplois qualifiés. Il est "un choix naturel" pour Erick Lelouche, le président de BI santé animale France.

"Nous avons ici notre héritage lyonnais : en 1947, Charles Mérieux fonde l'Institut français de la fièvre aphteuse. Il deviendra Rhône Mérieux, puis Merial puis Boehringer Ingelheim. En parallèle, les autorités sanitaires et les scientifiques français sont devenus des acteurs clés et des références dans la lutte contre la fièvre aphteuse", poursuit Erick Lelouche.

La présence de l'ensemble de la chaîne de valeur du groupe (1 500 personnes) sur la métropole lyonnaise, de la R&D au tertiaire en passant par la production, qui lui permet d'assurer une complémentarité avec ses autres sites, est également un atout complémentaire.

BI aurait pu construire cette nouvelle unité sur son site de Porte-des-Alpes où il dispose encore de réserves foncières suffisantes. Mais la nécessité de construire un site extrêmement protégé aurait compliqué le travail et l'organisation du site selon le président de santé animale France et limité l'éventuelle extension de l'activité installée sur place.

Enjeux économiques

Grâce à ce nouveau site, et à ses nouvelles capacités de production, BI disposera alors du plus grand centre européen de vaccins contre la fièvre aphteuse capable d'alimenter le monde entier.

Selon les prévisions de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) la demande de tels vaccins devrait doubler en 10 ans. Et toujours selon ses projections, par exemple, une épizootie qui se déclarerait aux États-Unis pourrait coûter près de 200 milliards de dollars à l'économie sur 10 ans. En 2001, la crise de la fièvre aphteuse au Royaume-Uni a été évaluée à près de 10 milliards de dollars.

Réserves stratégiques

L'autre nouvel atout du site (15 % de son activité) : pouvoir abriter des banques d'antigènes, ces réserves stratégiques de vaccins commandées par un gouvernement pour déclencher rapidement la fabrication de vaccins en cas d'épizootie (de plusieurs mois à 7 jours en moyenne).

"Sans ce type de réserve, il est difficile de juguler les crises, car il n'y a pas assez de vaccins de disponibles sur le marché. Notre rôle est aider à protéger les animaux avec des vaccins efficaces en cas de crise", rappelle Jacques Bonin, directeur de la santé publique vétérinaire de BI.

BI gère déjà les banques d'antigènes de 20 pays le monde. A ce sujet, le groupe serait en discussion avec les États-Unis.

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