Becton Dickinson : le site de l'Isère toujours au cœur de la stratégie française

Soixante ans après son implantation en France, le groupe américain Becton Dickinson (BD) héberge la majorité de ses activités commerciales et R&D sur son site historique de Pont-de-Claix (Isère). Un site stratégique dans son plan de conquête du marché français des medtechs, dont il souhaite devenir le leader d'ici 2022.
(Crédits : DR)

Alors qu'il occupe près de 100 000 m2 à Pont-de-Claix depuis 1958, le fabricant de seringues et de dispositifs médicaux Becton Dickinson continue de grandir.

Au cours des quatre dernières années, le groupe a doublé de taille grâce à l'acquisition de deux poids lourds du secteur basés aux Etats-Unis, la société spécialisée dans le matériel médical CareFusion, issue d'une scission de Cardinal Health en 2015, ainsi que son rival C.R. Bard, leader sur le marché de l'urologie, du diabète, des maladies vasculaires et de l'oncologie en 2017.

Si l'entité française du groupe BD ne communique pas sur sa croissance annuelle, elle a enregistré en 2017 un chiffre d'affaires d'un milliard d'euros, contre 898 millions en 2014.

Au niveau mondial, on retrouve également la même tendance, avec un chiffre d'affaires de 16 milliards de dollars l'an dernier, contre 12,5 milliards en 2014. Nicolas Chandellier, Président BD France SAS et directeur général BD France, évoque un marché de la santé plus que jamais "porteur", pour nourrir les ambitions du groupe. "Les dépenses de santé augmentent de 2% par an, et notre croissance est supérieure à ce chiffre".

Des marchés de la santé en croissance

Présent sur l'ensemble de la chaîne de soins, BD propose à la fois des outils améliorant la recherche et le diagnostic, des dispositifs d'administration de médicaments ainsi que des dispositifs médicaux pour les soins hospitaliers.

"Nous avons par exemple été à l'origine de l'invention du premier tube de prélèvement sanguin sous vide en 1949", rappelle Nicolas Chandellier.

Si bien qu'aujourd'hui, le groupe garde une activité forte sur ce segment, tout en misant également sur le développement de solutions innovantes pour le diagnostic des maladies infectieuses et la lutte contre l'antibiorésistance.

"Ce sont deux marchés où la croissance est rapide. Ces sujets sont devenus un enjeu de santé publique, alors que 12 500 décès par an sont liés à l'antibiorésistance et que l'on dénombre chaque année 750 000 patients contractant une infection associée aux soins (IAS)", affirme-t-il.

Le marché du diabète, qui représente un taux de prévalence de 5,4% au sein de la population hexagonale, fait également partie des cibles du groupe. "Nous faisons face aujourd'hui à une très forte concentration de la concurrence au niveau mondial, avec des acteurs comme Medtronic et Cardinal Health qui se rapprochent par exemple. Notre stratégie a donc été de nous positionner pour apporter des solutions plus globales à nos clients", souligne le pdg France de BD.

Des investissements massifs en R&D

Présent à l'échelle mondiale, BD distribue sa production auprès d'un portefeuille de 300 clients, regroupant à la fois des hôpitaux, laboratoires d'analyses médicales, cabinets de médecins, pharmacies, unités de recherche, associations gouvernementales et ONG. "Avec l'acquisition de Bard, nous avons par exemple pu compléter notre gamme de cathéters par des cathéters plus spécifiques aux voies centrales", ajoute le pdg France de Becton Dickinson.

Pour réussir face à la concurrence, le groupe a également misé sur des investissements réguliers en matière de R&D, avec une enveloppe de 1 milliard d'euros allouée chaque année, rien que pour l'entité française.

"Les impératifs de qualité nous demandent de tendre vers des niveaux de contamination sans cesse à la baisse. C'est pourquoi nous avons fait fortement évoluer notre parc de machines, avec l'introduction de robots qui limitent le contact et le risque de cassures de verres", illustre Hervé Spetz, directeur de l'usine de Pont-de-Claix

Avec un second enjeu à l'avenir, qui sera de maîtriser ensuite le traitement et la gestion des données en vue de détecter au plus vite les anomalies sur la chaîne de production.

Des effectifs globalement à la hausse

Sur son site de Pont-de-Claix, qui héberge à la fois des activités de production de seringues ainsi que le siège mondial de la division BD Medical Pharmaceutical Systems - la seule division dont le siège mondial est situé en dehors des Etats-Unis -, le groupe emploie 1 650 personnes issus d'une vingtaine de nationalités différentes.

Et ce ne sont pas les plans sociaux, entrepris entre 2010 et 2015, qui pourraient faire pâlir les perspectives du groupe. Ludovic Tchoulfian, directeur des ressources humaines, les voit même comme une marque d'expérience.

"Nous avons connu une restructuration importante en 2015, qui a été précédée de deux autres restructurations significatives. Cela a bien sûr constitué des moments importants pour la société mais nous avons réussi à préserver les collaborateurs, en évitant tout licenciement contraint", souligne Ludovic Tchoulfian, directeur des ressources humaines.

Il précise que la direction a privilégié durant ces périodes la mobilité interne ainsi que les plans de départs volontaires. "Cela nous a aidé à construire le parcours mobilité que nous avons aujourd'hui, et auquel nous n'aurions jamais pensé sans cette expérience. Nous sommes fiers d'avoir eu cette approche 'solutions'".

Si aucun chiffre concernant ces départs a été confirmé, on peut constater qu'au niveau global, les effectifs de BD France ont tout de même évolué à la hausse au cours des dix dernières années, en passant de 1 713 salariés en 2008 à 1 900 salariés en 2018.

"Nous avons embauché près de 250 personnes en 2017, majoritairement des CDI", conclut Ludovic Tchoulfian.

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