"Sigvaris doit passer d'une entreprise textile à une entreprise de santé"

Stéphane Mathieu vient de succéder à Alain Berthéas à la direction de Sigvaris (800 salariés, 110 millions de CA), filiale française du groupe suisse éponyme leader mondial de la compression médicale. Cet ancien dirigeant de Merck médication entend repositionner l'entreprise ligérienne en l'orientant davantage vers le client et la vente de services.
Stéphane Mathieu : "Notre production est 100 % française".

Vous avez rejoint le groupe Sigvaris au mois de mars et vous venez d'en être nommé directeur général. Quelle est votre feuille de route ?

Il serait sans doute prétentieux de parler de feuille de route, car l'activité textile est encore nouvelle pour moi. En revanche, trois éléments vont constituer mon fil conducteur à la direction de l'entreprise. Tout d'abord, il va falloir tourner cette entreprise, historiquement très orientée produit, davantage vers les clients (phlébologues, pharmaciens, prescripteurs), les patients et les consommateurs.

Parallèlement, nous devons passer d'une vente de produits à une vente de services afin d'apporter une plus grande valeur ajoutée. Le dernier point, c'est de faire passer Sigvaris d'une entreprise textile industrielle à une entreprise de santé.

Concrètement, qu'est-ce que cela implique ?

Il faut mettre en œuvre une évolution dans la culture de l'entreprise. Nous sommes sur un marché qui a changé et qui est aujourd'hui très concurrentiel. Il nous faut être beaucoup plus à l'écoute des patients et des consommateurs afin d'adapter en permanence nos solutions. Cela passe notamment par la poursuite d'une politique d'innovation et d'investissement en R&D. Cela passe également par des investissements dans l'équipement et la réalisation d'enquêtes auprès de nos clients mais aussi d'enquêtes cliniques.

Qu'entendez-vous par "passer d'une entreprise textile industrielle à une entreprise de santé" ?

J'entends par là la montée en compétence de Sigvaris et l'intégration de collaborateurs qui ont une expérience dans le secteur médical. Cela afin d'avoir une meilleure compréhension, notamment des exigences réglementaires et de santé publique. Sigvaris est aujourd'hui le leader mondial de la compression médicale.

A ce titre, il nous faut pouvoir apporter des solutions nouvelles à nos prescripteurs. Actuellement, nous couvrons la plupart des insuffisance veineuses, mais nous devons également apporter des solutions personnalisées pour des pathologies plus précises.

Vous accordez également une importance au "made in France". Ce positionnement est-il tenable face à la concurrence ?

Notre production est 100 % française. Nous sommes très ancrés dans le tissu industriel français. Nous possédons deux sites dans la Loire à Saint-Just-Saint-Rambert et Andrézieux-Bouthéon, et deux sites en Alsace à Huningue et Saint-Louis (68). Ce dernier sera vendu en fin d'année et son activité sera intégrée à celui d'Huningue sur lequel nous investissons un million d'euros. Ces deux unités sont distantes de moins de cinq kilomètres. Nous allons gagner en efficience tout en conservant l'emploi et les compétences. Cette opération va nous permettre de réaliser des économies d'échelle, de maintenir nos prix de revient et donc la production en France.

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