HCL : un déficit prévisionnel d'exploitation de 25 M€ en 2016

Les Hospices civils de Lyon prévoient, en 2017, un effort d'économies jamais atteints. Cette année 111 postes de personnels soignants ont encore été supprimés. Bien que considéré comme contenu, le déficit du budget principal 2016 est supérieur au montant fixé.

A l'issue du dernier conseil de surveillance des Hospices Civils de Lyon, le 14 décembre dernier, Gérard Collomb qui préside cette instance, en qualité de maire de la ville, et Dominique Deroubaix, le directeur général, évoquaient des résultats 2016 sur la bonne voie. Pourtant le déficit d'exploitation de 25 millions d'euros est supérieur aux 21,5 millions fixés lors de la signature de l'avenant au CREF (contrat de retour à l'équilibre), début 2016.

Certes ce déficit, à caractère prévisionnel à ce stade, ne représente que 1,5 % des produits (environ 1,7 milliard d'euros) du deuxième CHU de France. Toutefois il soulève la question de savoir si, un jour, compte tenu des efforts fournis depuis huit ans, les HCL équilibreront leur compte d'exploitation comme demandé par la tutelle.

Le retour à l'équilibre, toujours l'objectif.

"Le retour à l'équilibre reste l'objectif", assure Guillaume Couillard, directeur général adjoint interrogé par Acteurs de l'Economie-La Tribune. Quant aux résultats 2016 :

"une nouvelle réglementation nous oblige à les présenter plus tôt. Nous sommes donc sur des prévisions établies sur la base des neuf premiers mois. Même si nous avons pris les hypothèses les plus réalistes certains éléments peuvent varier", poursuit le dga.

Des économies jamais égalées en 2017

Le nouvel effort d'économies en 2017 est annoncé à "38 millions environ".  Un niveau jamais atteint.

"C'est un montant important", reconnaît Guillaume Couillard. "Un certain nombre de facteurs exogènes (revalorisation du point d'indice des fonctionnaires, diminution de certains tarifs..) pèse sur l'évolution de nos charges. Nous sommes contraints de faire un plan d'efficience tenant compte du tendanciel d'évolution de nos recettes et de nos charges".

Là encore, il ne s'agit que d'un prévisionnel, le projet de budget (EPRD) 2017 sera présenté en février ou mars prochain.

 "On ne s'en sortira pas"

La poursuite de la maîtrise de la masse salariale (23 000 agents) demeurera un des leviers utilisés pour gagner des marges de manœuvre.

"Le déficit est contenu uniquement par la réduction de personnels", s'inquiète Olivier Brun, délégué CFDT au conseil de surveillance."Mais cela ne résoudra pas les problèmes financiers du CHU. Malgré les efforts de tout le monde on ne s'en sortira pas. Ce constat était partagé au dernier conseil de surveillance".

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Le syndicaliste donne le chiffre de 111 postes de soignants, en équivalent temps plein sur 12 mois, à nouveau supprimés cette année. Il évoque le personnel, en particulier les infirmières (infirmiers) venant travailler la peur au ventre, peur de faire une erreur.

Le revers de l'ambulatoire

Si les HCL voient leurs activités médicales progresser de 6,8 millions d'euros en 2016, c'est largement dû à la montée en puissance de la prise en charge en hospitalisation de jour (+ 11 %). La chirurgie ambulatoire représentera cette année 40 % des actes de chirurgie.

"On joue le jeu. On s'est transformé à grande vitesse", reconnaît Olivier Brun.

Mais ce virage vers l'ambulatoire, fait-il observer, entraîne une baisse de "6 % de la valeur moyenne des cas traités" (VMCT).

Notation financière maximale

En attendant, le deuxième CHU lyonnais a obtenu la note financière maximale susceptible d'être attribuée à une entité du secteur public français, à savoir celle de l'Etat. Il s'est vu décerner la note AA pour les prêts long terme et F 1 + pour le court terme. L'agence internationale Fitch-Ratings qui a effectué cette notation, tient compte en particulier de la mise en oeuvre de mesures efficaces devant permettre aux HCL d'accroître leurs revenus de 7,36 % à l'horizon 2019 et de la réduction de l'endettement en 2016, 826 millions d'euros versus 840 en 2015.

"C'est la première fois que nous nous faisons noter de façon individuelle. Nous pouvons ainsi profiter d'une évolution réglementaire nous autorisant à émettre des billets de trésorerie pour obtenir des financements à court terme à des taux proches de zéro, aujourd'hui".

Les HCL ont ainsi été autorisés par la Banque de France à émettre un programme de titres de créances négociables (TCN) plafonné à 85 millions d'euros et rechargeable au fur et à mesure des remboursements effectués.

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