Sanofi Pasteur MSD : un nouveau vaccin aux multiples enjeux

Après plus de 10 ans nécessaires à son développement, Sanofi Pasteur MSD a lancé son nouveau vaccin pédiatrique hexavalent - vaccinant en une seule fois contre 6 antigènes, donc 6 maladies- sur le marché français en mai dernier. Au-delà de la prouesse technologique, les enjeux sont à la fois d'ordre économique, avec une économie d'échelle par la simplification de la mise en œuvre, et de santé publique, puisque la vaccination n'est pas qu'un enjeu individuel, mais surtout collectif, rappelant la notion de bouclier sanitaire au niveau sociétal.

Sur un site de 40 hectares à Marcy l'Etoile (Rhône) comptant 90 bâtiments et 3 740 collaborateurs, soit la plus grosse entité de R&D de Sanofi Pasteur, sont produits des vaccins pour protéger contre 12 maladies virales et bactériennes. 1 200 lots d'antigènes et 500 millions de doses de vaccins sont fabriqués chaque année sur ce qui est le plus gros site de production de vaccins au monde.

Vaccins combinés

Parmi ces vaccins, l'Hexyon se veut particulierVaccin combiné hexavalent destiné aux nourrissons, il permet de protéger contre six maladies*. Le principal enjeu des vaccins combinés, notamment en pédiatrie, est de protéger en une seule injection contre plusieurs maladies graves, potentiellement mortelles du jeune enfant. "C'est le seul vaccin pédiatrique hexavalent prêt à l'emploi sous forme liquide disponible en France" déclare Serge Montero, vice-président France de Sanofi Pasteur MSD. Il a été commercialisé en avril 2016 en France.

Lire aussi : Divorce Sanofi Pasteur-MSD : "l'approvisionnement des vaccins sera garanti"

Avec déjà plus de 10 millions de doses distribuées dans 30 pays en février 2016 - après une première mise sur le marché européen en Allemagne, Benoît Soubeyrand, directeur Médical Europe de Sanofi Pasteur MSD, rappelle :

"Le principal intérêt de produire un vaccin combiné prêt à l'emploi est de faciliter la vie aux parents et aux professionnels de santé puisqu'on réduit le nombre d'injections tout en contribuant à la prévention des maladies infectieuses graves".

Pénuries

La commercialisation en France de se produit s'inscrit dans un contexte particulier, marqué par des soucis d'approvisionnement. En mars 2015, une pénurie sur les vaccins à destination des nourrissons avait été constatée en France. Si "'il y a une part de responsabilité des industriels, avec leur logique de production à flux tendu", comme le rappelle Yves Gillet, adjoint du chef des urgences pédiatriques à l'Hôpital Femme Mère Enfant (HFME) du CHU de Lyon, la situation est également due à une augmentation mondiale de la demande.

Par exemple, "la demande mondiale de vaccins contre la coqueluche a augmenté de 50 %" sur les trois dernières années, détaille Serge Montero, vice-président de Sanofi Pasteur MSD. Aussi un nombre croissant de pays ont introduit les vaccins combinés dans leurs recommandations vaccinales, au premier rang desquelles la vaccination combinée hexavalente D-T-Polio-Ca-Hib-Hep B contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, les infections à Haemophilus influenzae de type B et l'hépatite B.

Si la France est l'un des principaux pays producteurs de vaccins au monde, 85 % des vaccins fabriqués dans le pays sont exportés, selon l'organisation des entreprises françaises du médicamen (Leem)

Dans cette conjoncture, le vaccin Hexyon offre "une voie de sécurisation de l'approvisionnement" de vaccins pédiatriques, affirme Benoît Soubeyrand.

La vaccination : un enjeu économique

Si la caractère de santé publique est clairement identifié, la vaccination est également un enjeu pour les finances publiques et pour le principe de prévention. "Pour 1 euro investi dans la vaccination de l'adulte en Europe ce sont 4 euros économisés" indique P. Juvin.

Face à la défiance envers les vaccins, l'objectif est donc de (re)faire prendre conscience de la nécessité de la vaccination pour éviter les épidémies, limiter la gravité des symptômes présentés par les malades et surtout empêcher le retour de certaines pathologies infectieuses graves ...précédemment éradiquées, mais qui réapparaissent par défaut de vaccination.

"La résurgence de rougeole et de coqueluche est mesurable dans tous les hôpitaux pédiatriques", déplore le Pr. Yves Gillet.

"Avec 9 injections on protégeait contre 5 maladies dans les années 70, et contre 22 aujourd'hui avec le même nombre", observe-t-il, soulignant qu'il y a actuellement encore 300 000 porteurs chroniques d'hépatite en France et que c'est la vaccination chez le nourrisson qui reste la plus efficace contre la maladie.

*Diphtérie (D), tétanos (T), coqueluche (Ca, pour "coquelucheux acellulaire"), poliomyélite (P), hépatite B (HepB) et infections à Haemophilus influenzae de type b (Hib).

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