Adocia  : le retour d'Eli Lilly

Adocia, la biotech lyonnaise crée en 2005 par Gérard Soula, a signé avec le géant américain Eli Lilly, un nouvel accord qui fait entrer 50 millions de dollars dans ses caisses, immédiatement. Il concerne le co-développement d'une insuline ultra rapide, comme la précédente alliance rompue en juin 2013.

L'année se termine brillamment pour Adocia, spécialisé dans la formulation de protéines thérapeutiques pour traiter le diabète et leks plaies chroniques pouvant être causées par cette maladie. La biotech lyonnaise a finalisé, le 18 décembre dernier, un accord de licence avec le laboratoire américain Eli Lilly, qui pourrait lui rapporter 570 millions de dollars (456 millions d'euros), sur la durée. Dans l'immédiat, elle encaissera 50 millions de dollars. L'alliance porte sur le co-développement d'une insuline ultra-rapide sous le nom de BioChaperone Lispro. Cette reformulation (ultra- rapide) de l'Humalog d'Eli Lilly - dont le brevet est tombé dans le domaine public - repose sur une technologie propriétaire d'Adocia, start up fondée en 2005.

Technologie stratégique

En ce faisant, Eli Lilly opère un come-back : « en juin 2013, nous avions annoncé avoir rompu la précédente alliance d'un commun accord. Bien nous en a pris car nous avons pu reprendre le développement comme nous le souhaitions. Et Eli Lilly est revenu sur ses positions d'alors. Ce produit est stratégique », commente Gérard Soula, Pdg de la biotech. Il évoque, entre autres, une plus grande flexibilité de l'injection et un meilleur contrôle de la glycémie. Lors de la première signature, fin juin 2011, le géant américain lui avait versé 10 millions de dollars, tout de suite, et quelques millions complémentaires les mois suivants, dans le cadre de « milestones ».

Une combinaison lente et rapide

Adocia, ne révèle pas le budget qu'il a consacré à ce projet précis. « Depuis la création de la société, nous avons levé 55 millions d'euros. Il nous restait 12 millions d'euros, en septembre dernier », répond Gérard Soula. Mais l'argent dépensé a financé « plus de huit études cliniques », relatives à plusieurs produits. Le plus avancé, après BioChaperone Lispro, concerne « une combinaison d'une insuline lente (Lantus de Sanofi, tombé dans le domaine public), avec une insuline rapide », dont les premiers essais ont démarré en novembre 2013. Des discussions sont en cours avec des groupes pharmaceutiques. Le marché de l'insuline est mondialement estimé à 22 milliards de dollars, et sa croissance annuelle est supérieure à 10 %, conséquence du vieillissement des populations. La compétition fait rage.

Du neuf avec du vieux

« Nous essayons de développer des produits low-cost. Nous faisons du neuf avec du vieux, en partant de génériques. Nous revisitons des produits existants en les rendant accessibles au plus grand nombre », explique Gérard Soula. Adocia, fort aujourd'hui de 80 collaborateurs, affichera des comptes positifs, en 2014. Ce 22 décembre, au soir, le  cours de bourse de la biotech était toujours orienté à la hausse (+ 19,39 %) et elle affichait une valorisation de 277 millions d'euros.

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