[Textile, la nouvelle génération 1/5] L comme Lyonnaise habille Lyon

Acteurs de l'économie-La Tribune vous propose chaque semaine, durant l'été, un zoom sur les nouvelles initiatives et acteurs du secteur du textile. Premier épisode de la série avec la marque L comme Lyonnaise, qui a lancé sa gamme de t-shirt, sweats et tot-bags. Mais derrière cette simple affirmation d'une identité locale, repose aussi une stratégie marketing.

Neuf lettres formant le mot "Lyonnaise" au milieu d'un cadre noir. Depuis tout juste un an, ce logo s'affiche sur les t-shirts des habitants de Lyon...ou sur les tot-bags des dernières Nuits Sonores, qui se sont tenues au mois de mai. Une superbe vitrine pour cette jeune marque, L comme Lyonnaise, créée par Céline Berne.

"Pour nous, ce partenariat avec Nuits Sonores était parfait car il s'agit d'un festival européen, branché, l'événement est Lyonnais. Cela donne une image excellente de la marque", s'exclame-t-elle. Au total, 1 800 sacs et 1 000 t-shirts ont été floqués du logo de la marque, et distribués au cours de l'événement. Une façon pour elle de "gagner [sa] crédibilité".

Rock-star

Ainsi lancée, la jeune femme ne compte pas s'arrêter là. Le partenariat lui a ouvert des portes avec plusieurs sociétés lyonnaises. Des projets qui sont pour l'heure encore au stade de discussion. Mais qui entrent dans la stratégie marketing de L comme Lyonnaise.

"Le projet importe plus que le produit. Et pour cela, je dois sans cesse le construire. Sinon, j'ai peur d'être comme une rock star qui ne sort qu'un seul tube."

Et pour faire vivre ce projet, elle compte justement sur ces partenariats. D'autant plus que "des marques de t-shirt, il en existe des milliers. Mais des marques qui véhiculent des identités, il n'y en a pas tant que ça, si ce n'est 64 au Pays basque."

 

Êtes vous prêts ?! D-Day ! #nuitsso2016 Retrouvez la #Lyonnaise sur les tote bags et tee-shirts pros #NS Merci @solene__dcl 😘

Une photo publiée par L Comme Lyonnaise (@lyonnaise_eu) le

Vaches à lait

Et visiblement l'idée qu'elle développe fonctionne, puisqu'elle lui a permis de réaliser entre 30 et 35 000 euros de chiffre d'affaires en six mois, uniquement grâce à la vente de t-shirt. Pourtant, son projet est a priori né par hasard.

En 2014, Céline Berne et Marc Renau sont sélectionnés par la Ville de Lyon pour tenir le Kiosque in Lyon, situé à côté de l'office de tourisme, sur la place Bellecour. Le lieu se veut "une boutique souvenir branchée, à la limité du concept store", décrit Céline Berne. Dans ce lieu sont exposés uniquement des produits faits à Lyon, par des Lyonnais, et qui font un clin d'œil au patrimoine.

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"Or, je me suis rapidement rendue compte que j'avais besoin de vaches à lait (un produit à forte part de marché NDLR). J'avais besoin d'éviter un intermédiaire pour trouver mon dynamisme", se souvient l'entrepreneure.

30 % du CA

Exit les produits de bouche, trop normés. L'idée lui vient lorsqu'elle aperçoit une bloggueuse porter un t-shirt avec l'inscription Lyonnaise. "J'en ai fabriqué, et en ai vendu dix en une semaine." Dans le même temps, un ami lui conseille "de créer la demande". "A ce moment-là, j'ai mis en place mon plan de guerre", raconte Céline Berne avec enthousiasme.

Avec des amies, elle crée un groupe Facebook autour de la femme lyonnaise, organise des événements, des brunchs et commence à publier des photos de sa marque, offre un tot-bag lors des événements. L'objectif ? Rendre le fameux logo incontournable. "Quand je me suis lancée, j'avais déjà une petite communauté prête à soutenir le développement de la première collection." Désormais, la marque représente 30 % du chiffre d'affaires de Kiosque in Lyon. La fabrication des t-shirts en coton bio est 100 % locale, puisqu'ils sont réalisés dans un atelier de Villeurbanne, Artee Impressions.

A cette raison économique, s'ajoute également une raison...territoriale.

"Quand je suis allée sur Google Images, et que j'ai tapé Lyonnaise et Parisienne, dans le premier cas je suis tombée sur une salade, raconte-t-elle. Nous les Lyonnaises, nous sommes frustrées de ne pas être Parisiennes. Mais en même temps, nous sommes chauvins."

Alors ses objectifs pour la fin de l'année sont de continuer à miser sur les partenariats, travailler sur la qualité du produit, développer la gamme avec les chemises et marinières. Et peut-être aussi, inverser la tendance sur le moteur de recherche.

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