Cem'In'Eu, la startup qui révolutionne le marché du ciment s'installe dans la Drôme

Cem'In'Eu, la startup industrielle qui s'attaque au marché du ciment en Europe installe sa deuxième usine de France à Portes-lès-Valence, dans la Drôme.
(Crédits : Cem'In'Eu)

Article publié le 30 avril, mis à jour le 4 mai 2020

Après une première usine à Tonneins, dans le Lot et Garonne, Cem'In'Eu, une "startup disruptive de l'industrie du ciment" comme la qualifie son fondateur Vincent Lefebvre, choisit la région Auvergne-Rhône-Alpes pour installer sa deuxième usine française, à Portes-lès-Valence, dans la Drôme.

Un choix qui ne relève pas du hasard.

"S'installer à Portes-lès-Valence nous permet d'être au milieu d'un triangle Lyon-Marseille-Montpellier mais également d'être connecté aux vallées alpines. Nous sommes ainsi au cœur du grand marché Sud Est," justifie Vincent Lefebvre, président de la startup et co-président de la World Cement Association.

L'entreprise a donc choisi cette place stratégique pour pouvoir acheminer le clinker - la matière première nécessaire à la fabrication du ciment - par les voies ferroviaires et fluviales depuis le port de Sète.

"Nous ne fabriquons pas le clinker, nous sommes en partenariat avec une usine très moderne d'une capacité de 5 millions de tonnes situé a l'est de la Turquie. Cette usine a son propre accès au port, ce qui permet de faire parvenir le clinker par bateau jusqu'à Sète, avec un bilan CO2 par tonne de clinker importé extrêmement bas," justifie Vincent Lefebvre.

L'idée de la société est de repenser l'ensemble de la chaîne de production pour minimiser les émissions de CO2 en s'appuyant sur le transport maritime, qui ne représenterait que 6 kg de CO2 par litre de ciment, selon la jeune pousse.

250 000 tonnes de ciment par an

L'usine de Portes-lès-Valence devrait, à l'origine, produire les premières tonnes de ciment à la mi-juillet. Néanmoins, en raison de la crise sanitaire actuelle, le chantier est pour le moment interrompu sans que l'entreprise puisse confirmer cette date de mise en service.

" Sur les 30 000 m2 du site situé en partie en zone verte, donc sensible d'un point de vu environnemental, l'usine occupera 22 000 m2 et permettra de produire 250 000 tonnes de ciment par an," précise Vincent Lefebvre.

Le site de 30 000 m2, qui comptera une vingtaine de personnes pour démarrer, devrait compter une trentaine de salariés, en 3/8 d'ici la fin de la deuxième année. C'est Magali Laurenço qui dirigera Rhône Ciments, la future usine Cem'In'Eu de Portes-lès-Valence.

La startup a investi 23 millions d'euros dans ce projet, y compris pour effectuer l'embranchement ferroviaire privé permettant d'acheminer la matière première depuis Sète.

"Nous avons déjà une base de clientèle solide puisque nous avons commencé très tôt la commercialisation avec trois commerciaux qui couvrent l'ensemble de la zone du marché sud-est", explique le président de Cem'In'Eu.

D'autres usines à venir

Toujours dans un souci de limiter son empreinte carbone, l'entreprise prévoit d'ouvrir d'autres usines aux quatre coins de la France, pour couvrir l'ensemble du territoire. Une troisième usine devrait voir le jour dans la zone industrielle de Méron sur la commune de Montreuil Bellay (Maine et Loire) pour être livrée par bateau et train depuis un port de l'Atlantique. Cette usine couvrira la zone grand-ouest. Une quatrième usine ouvrira dans le Port de d'Ottmarsheim (Haut-Rhin), pour couvrir le marché Suisse et le Sud de l'Allemagne mais également le Nord-Est de la France.

" Chaque usine devrait rapporter entre 25 et 30 millions d'euros par an de chiffre d'affaires", estime Vincent Lefebvre.

Dans un contexte perturbé par l'épidémie de Covid-19, ces projets ne sont pas remis en cause. L'usine de Tonneins a connu, au mois de mars, "une baisse notable des commandes."

Nous avons donc été contraints d'avoir recours à l'activité partielle afin de pouvoir continuer à produire et à vendre tout en réduisant l'impact de la crise sur notre entreprise", précise Vincent Lefebvre.

Cependant, ce ralentissement a été de courte durée. Le mois d'avril a été "en phase avec les objectifs budgétaires fixés avant la crise, notamment grâce à une forte vente de ciment en sacs", conclut-il.

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