Agro-alimentaire : Charles et Alice dans la tourmente du cartel de la compote

Le fabricant drômois de desserts aux fruits sans sucre ajouté, Charles et Alice, vient d’être lourdement sanctionnée par l’Autorité de la concurrence pour entente avec cinq autres industriels du même secteur. Il réfute l’accusation et annonce faire appel.
(Crédits : DR)

L'Autorité de la Concurrence publie aujourd'hui une décision dans laquelle elle sanctionne un "cartel d'envergure nationale entre les principaux fabricants de compote", ayant opéré entre octobre 2010 et janvier 2014.

Les entreprises concernées sont Materne, Andros, Conserves France, Délis/Vergers de Châteaubourg, Valade, Coroos ainsi que l'entreprise drômoise Charles et Alice/Charles Faraud. Elles écopent globalement d'une amende de 58,28 millions d'euros. Charles et Alice/Charles Faraud reçoivent la peine la plus lourde avec un montant à payer de 16,35 millions d'euros.

L'entente entre ces fabricants de compote concernerait les produits vendus à la grande distribution sous marque distributeur ainsi que ceux vendus aux distributeurs de la restauration (restauration hors foyer). Ces entreprises représentant 90% des parts de marché pour la MDD et 100% pour la restauration hors foyer.

"Un fonctionnement sophistiqué"

L'autorité de la concurrence justifie ainsi la lourdeur des sanctions :

"Les entreprises concernées ont décidé en 2010 de mettre en place un plan d'ensemble dont l'objectif était d'augmenter les prix de vente des compotes et de coordonner le montant des hausses de prix, de se mettre d'accord sur un discours commun justifiant ces hausses de prix et de se répartir les volumes et les clients. Le fonctionnement était secret et relativement sophistiqué : certains protagonistes utilisaient des téléphones portables dédiés, dont l'usage était spécialement réservé à la mise en œuvre de l'entente, ou échangeaient par l'intermédiaire de boites de courriels privées. La plupart des réunions se tenaient non pas dans des locaux professionnels mais dans des hôtels ou des restaurants à Paris et en province".

Cette entente a pu être mise à jour suite à la dénonciation du groupe néerlandais Coroos, dans le cadre d'une procédure de clémence, une démarche permettant à l'entreprise révélant une entente à laquelle elle a pu prendre part d'être exonérée de sanctions. L'enquête avait été ouverte en 2015.

Charles et Alice fait appel

Le coup est rude pour la PME drômoise Charles Faraud, fabricante notamment des compotes sans sucre ajouté Charles et Alice. Avec 400 salariés, elle a réalisé un chiffre d'affaires de 150 millions d'euros en 2018. L'amende représente donc 10% de son chiffre d'affaires annuel.

Charles et Alice est né de la fusion en 2011 de Charles Faraud et Hero France. Les deux structures avaient été reprises en 2007 pour la première et en 2010 pour la seconde, par Thierry Goubault. L'entreprise réalise la moitié de son chiffre d'affaires en MDD.

Par voie de communiqué, l'industriel drômois a réagi immédiatement à la publication de la décision de l'Autorité de la Concurrence. Il conteste formellement sa participation aux pratiques décrites et annonce faire appel immédiatement.

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Commentaires 3
à écrit le 21/12/2019 à 9:55
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Tous ces services (qui sont payés par nos impôts) sont réellement inutiles et coûtent beaucoup plus cher qu’ils ne rapportent Laisser faire la guerre entre grande distribution ( qui est regroupée et bien organisée) et producteurs ( qui doivent se...

à écrit le 19/12/2019 à 8:39
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Quand on est pris la main dans le sac, on courbe l'échine et on se tait. Les prix en France ont terriblement augmenté en 20 ans (ce n'est pas pour rien que tout le monde propose des remises de 30 à 50% tout le temps...). Vivant à la frontière allema...

le 19/12/2019 à 9:49
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Charles et Alice sont pas tombés..toujours vivant toujours debout moi j'aime les animals

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