L’isérois Micro Partner vise les 20 millions d’ici trois ans

Créé en 2011, le groupe isérois Micro Partner, spécialisé dans la mécanique de précision, vise désormais le cap des 20 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici 3 à 4 ans. Après le dernier rachat en date de la société SFMM (Bresson), ce dernier mise sur une stratégie mêlant croissance externe et organique, qui coïncide avec une nouvelle vague d’investissements réalisée au sein de l’une de ses filiales, Micro Technic.
(Crédits : DR)

Associé à la holding lyonnaise Oryx Partner, Lucio Maggio a bâti au cours des huit derniers années un petit groupe spécialisé dans la mécanique de précision, qui commence à peser sur la scène grenobloise.

"Nous avons commencé par racheter la société Micro Technic en 2011, puis Laser Rhône-Alpes en 2013, et nous avons ensuite intégré le bureau d'études d'Avsis en 2016, puis la société spécialisée dans l'usinage de précision SFMM basée à Bresson (38) en 2019", résume Lucio Maggio, président du groupe.

Avec, toujours comme fil rouge, l'objectif était de réunir des sociétés travaillant dans le domaine de la mécanique de précision.

"Le rachat de la société AVSIS nous a par exemple permis de développer son département machines spéciales, allant de la conception à la réalisation d'équipements automatiques destinés à différents industries (médicale, vide, optronique, etc)".

En intégrant plusieurs étapes de la chaîne de fabrication, Micro Partner a souhaité proposer une offre globale à ses clients, allant de la fabrication de certaines pièces, à des procédés de soudure laser, en vue de s'adresser à une clientèle composée de fabricants des secteurs médical, aéronautique ou microélectronique.

"Nous sommes l'un des seuls fabricants sur la scène grenobloise à pouvoir offrir l'ensemble des processus d'usinage, de tournage, de fraisage et de rectification, etc sur un même site", affiche Lucio Maggio.

Une nouvelle dimension d'ici 2 à 3 ans

A l'aube des 30 ans de Micro Technic, la première société acquise par le groupe en 2011, c'est l'ensemble de celui-ci qui s'apprête à prendre une nouvelle dimension. Avec, comme prochain objectif, l'atteinte d'un chiffre d'affaires global de 20 millions d'euros d'ici 3 à 4 ans (contre 15 millions d'euros à l'heure d'aujourd'hui).

Une cible qui devrait passer à la fois par de la croissance organique, mais aussi par de nouvelles opérations de croissance externe :

"Nous regardons tous les trimestres des dossiers d'acquisitions, confirme Lucio Maggio. C'est une solution intéressante pour nous car elle nous permet de trouver de bons techniciens ainsi que des clients".

Avec une volonté : demeurer sur le bassin grenoblois, en vue de continuer à maximiser les synergies tout en facilitant la gestion du groupe.

Du côté de la croissance organique, Micro Partner compte développer de nouveaux marchés, tels que le segment des machines spéciales, déjà approché par sa filiale Micro Technic, qui œuvre encore en majorité dans le secteur médical.

"Nous avons aujourd'hui une activité dans le domaine des machines spéciales pour les semi-conducteurs et le dernier rachat en date du groupe nous a permis de bénéficier d'une salle grise que nous pourrons utiliser pour l'assemblage de composants", indique son dirigeant.

Cette stratégie coïncide également avec un effort soutenu en matière d'investissements, que le groupe a notamment orienté sur sa société Micro Technic.

"Lorsque nous avons repris cette société en 2011, nous avons dû réaliser des investissements majeurs en matière d'automatisation car on était assez loin de l'usine 4.0, puisque l'entreprise ne possédait ni robots ni site internet", se souvient-t-il.

Micro Partner a donc mis la main à la poche et investi chaque année une enveloppe de 500 000 à 800 000 euros au sein des équipements (soit 8 à 10% du chiffre d'affaires).

"En l'espace de 5 ans, nous avons installé 16 nouveaux centres d'usinage à commandes numériques, et recruté 18 nouveaux techniciens afin de monter en compétences", cite en exemple Lucio Maggio.

De nouveaux investissements à venir

Et ce n'est pas encore fini puisqu'en 2019, Micro Technique a acquis un centre d'usinage palettisé - intégrant deux machines 5 axes ainsi qu'une machine tridimensionnelle automatique et une machine à électroérosion à fil -, qui représentent à nouveau plus de 800 000€ d'investissements. Son site a d'ailleurs connu plusieurs extensions, dont la dernière en date remonte à 2018, avec 250 m2 supplémentaires, dédiés à l'installation de nouvelles machines.

"Près de 80% de notre parc de machines a été renouvelé, et nous visons les 100%".

Un engagement financier qui lui a toutefois permis de repositionner l'entreprise en augmentant sa productivité sur le marché des moyennes séries, grâce à l'automatisation. Résultat ? Micro Technic a quasiment doublé son chiffre d'affaires, passant de 5,2 millions d'euros lors de son rachat en 2011, à 10,3 millions d'euros aujourd'hui.

Même raisonnement chez Laser Rhône Alpes, où le groupe a investi dans les forces commerciales et le développement de sa visibilité (internet, événements et salons, etc).

"Nous nous sommes aperçus qu'un client sur deux ne connaissait pas la soudure laser : il existait donc encore une évangélisation à réaliser et nous avons mis un point d'honneur à utiliser les réseaux sociaux et le numérique afin d'améliorer notre prospection".

En l'espace d'un an, Laser Rhône-Alpes a elle aussi connu un bond de son chiffre d'affaires de 2,5 à 3 millions d'euros.

Enfin, le groupe devrait également continuer à s'appuyer sur son implantation sur le bassin grenoblois pour développer ses collaborations avec plusieurs groupes du secteur médical et des semi-conducteurs.

"Nous avons un certain nombre de clients dans le secteur du médical, qu'il s'agisse de startups ou de grands groupes, dont certains nous permettent d'aller à l'international. C'est le cas de Becton, pour lequel nous livrons des pièces stratégiques sur pour son site du Mexique", glisse Lucio Maggio.

Au total, le groupe réalise 30% de son chiffre d'affaires à l'export ( 44% pour la filiale Micro Technic) avec, au premier rang, les Etats-Unis et l'Europe. Avec, toutefois, une volonté de croissance maîtrisée : "Nous restons malgré tout une entreprise familiale et qui souhaite demeurer locale, puisque le groupe emploie une centaine de salariés sur le bassin grenoblois".

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