Comment Leygatech ambitionne de devenir une ETI

L’entreprise alti-ligérienne Leygatech, fabricante de film plastique, inaugure son nouveau site de production. Une usine à 18 millions d’euros qui devrait lui permettre, à horizon de 5 à 7 ans, d’atteindre le statut d’ETI.
(Crédits : DR)

D'ici 5 ans, la PME altiligérienne entend bien passer dans la cour des grands et rejoindre le clan des ETI, ces fameuses Entreprises de Taille Intermédiaire. Le fabricant de film plastique (film barrière à l'humidité et au gaz) a réalisé en 2017 un chiffre d'affaires de 63 millions d'euros avec 150 salariés (résultat net : 2%). En 2023, l'objectif est d'atteindre le seuil de 100 millions d'euros avec 200 salariés.

Comment ? En poursuivant la stratégie de croissance menée depuis 2002 par Thierry Bonnefoy, son dirigeant. Une stratégie qu'il a pu structurer grâce notamment à l'accompagnement de BpiFrance, via le programme "Accélérateur PME". En 2016, Leygatech avait été la première PME de la Loire et Haute-Loire à décrocher le précieux sésame.

Augmentation des capacités

Première étape de cette marche forcée : l'augmentation des capacités de production. Leygatech vient d'investir massivement, 18 millions d'euros au total, dans un nouveau bâtiment de 7 500m² situé à Yssingeaux, à une trentaine de kilomètres de son site historique de Saint-Romain-Lachalm.

Les machines seront complètement opérationnelles d'ici quelques jours, elles permettront de produire 6 000 tonnes supplémentaires de film plastique par an. Soit une augmentation des capacités de production de 37,5%.

Un investissement complémentaire est programmé pour les prochaines années afin d'atteindre une capacité totale de 26 000 tonnes.

"Nous avons choisi de nous installer à Yssingeaux car il nous est difficile de recruter à Saint-Romain-Lachalm. Nous espérons un bassin d'emplois plus favorable", explique Thierry Bonnefoy.

Une vingtaine de personnes a déjà été recrutée cette année.

Montée en gamme

Deuxième axe de croissance : la montée en gamme. Le nouveau bâtiment, ultra-compartimenté, a été conçu pour répondre à des normes d'hygiène très contraignantes.

"Nous sommes aujourd'hui fortement positionnés sur l'industrie alimentaire, avec 70% de notre chiffre d'affaires réalisé sur ce segment. 12% de nos films sont destinés au secteur de la pharmacopée. L'enjeu est de développer fortement ce dernier marché", annonce le dirigeant de Leygatech.

L'entreprise parie par ailleurs sur la R&D (700 000 euros l'année dernière) pour développer des produits à plus forte valeur ajoutée : films haute barrière, films antibactériens, films biodégradables...

Leygatech semble avoir fait les bons choix : l'exercice 2018 s'annonce en forte hausse avec un chiffre d'affaires estimé à 70 millions d'euros (170 salariés, RN probablement en recul par rapport à 2017 en raison des investissements), soit une progression de plus de 10%.

Pour amortir cette croissance, Leygatech transforme progressivement son organisation.

"Nous avons staffé les équipes et les services supports, nous avons fait évoluer notre management. Nous sommes prêts pour le statut d'ETI", assure Thierry Bonnefoy.

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