Le groupe Plastic Omnium (PO), présidé par Laurent Burelle, a rendu public son projet de céder son activité poubelles et conteneurs à déchets. La raison ? Cette division historique est devenue de plus en plus marginale. Ses 330 millions d'euros de revenus ne contribuent aujourd'hui qu'à 4 % du chiffre d'affaires global de la compagnie familiale née à Lyon. Elle veut aujourd'hui concentrer tous ses moyens humains et financiers sur l'automobile.

"Une belle affaire comme celle-ci ne pouvait pas être négligée, pour autant. C'est la mort dans l'âme qu'ils ont décidé de se séparer de cette branche", glisse un porte-parole.

Déjà en juin 2016

Peut-on parler pour autant de coup de tonnerre ? Déjà en juin 2016, Jean Burelle, président de Burelle SA, la holding familiale de contrôle, avait reconnu en réponse à un actionnaire : "Il est certain qu'avec 95 % (à l'époque) du chiffre d'affaires du groupe dans l'automobile et 5 % dans l'environnement notre conseil d'administration a une réflexion devant lui tant au niveau de PO que de Burelle". Ce dernier n'avait pas voulu en dire davantage lors de cette assemblée générale annuelle. Et aussitôt le groupe avait coupé court à toute velléité de vente.

ADN du groupe

"L'histoire de PO est entièrement liée à la gestion des déchets. Cela fait partie de son ADN", avait assuré Michel Kempinski, PDG de PO environnement interrogé par Acteurs de l'économie - La Tribune, le 6 mars dernier. En présence notamment de Gérard Collomb, alors président de la métropole de Lyon, l'industriel inaugurait ce jour-là, dans la commune de Saint-Priest, sur un site qui lui appartient de longue date, les nouvelles installations de sa division conteneurs. Sont regroupés ici le centre de R&D mondial, le centre d'appels national et d'exploitation régionale. Un investissement de 7 millions d'euros.

Une vieille histoire

A cette occasion Laurent Burelle avait rappelé, non sans fierté, la longue généalogie de ce pôle environnement puisant ses racines à Lyon. C'est en 1965 que son père Pierre Burelle l'a constitué en prenant le contrôle de l'UMDP (Union Mutuelle des propriétaires lyonnais), une société d'assainissement et de propreté fondée par Pierre-Emile Burelle (grand-père de Pierre). Ainsi prit corps PO environnement à qui le groupe doit sa notoriété auprès de tous.

Ce sont aujourd'hui 1 800 personnes dans 12 pays, 6 usines en Europe (France, Allemagne et Espagne) et un réseau d'agents dans le monde. Selon le communiqué cette division compte quelque 8 000 clients : collectivités locales et entreprises. Outre les poubelles la gamme s'étend au mobilier urbain ou encore les aires de jeux pour les enfants.

Pas de calendrier

A ce stade, aucune précision n'est donnée eu égard à cette vente. "Plastic Omnium s'attachera à choisir un acquéreur promoteur d'un projet de développement ambitieux pour cette activité au cœur de la ville propre et intelligente de demain", certifie le communiqué émis pour officialiser l'annonce. Les maires et autres élus vont être attentifs à l'opération.