En inaugurant le 26 avril dernier son laboratoire d'application américain basé à Paramus, dans le New-Jersey, Gattefossé, concepteur et fabricant de composants pour la cosmétique et la pharmacie, continue de creuser son sillon pour le long terme. C'est en 1982 que l'ETI familiale lyonnaise a créé un bureau de liaison aux Etats-Unis et en 1997 au Canada. C'est en 2001 qu'Eric Brun a quitté le siège du groupe, à Saint-Priest, pour développer le marché nord américain et prendre la présidence de la filiale.

"A l'époque il y avait 10 collaborateurs. Et nous sommes aujourd'hui 35 : 6 aux Canada et 29 aux Etats-Unis. Je suis le seul Français", détaille le dirigeant expatrié.

Les façonniers

Avec cette création Gattefossé se dote de son quatrième centre technique d'excellence. Outre la structure historique de Saint-Priest, dans le Rhône, il avait précédemment ouvert un laboratoire à Shanghai, en Chine, et à Mumbai (Bombay), en Inde.

"Jusqu'à présent les clients américains (plusieurs centaines) étaient accompagnés depuis Saint-Priest", indique Eric Brun. "Nous avons répondu à la demande de certains d'entre eux, et plus particulièrement les façonniers. Eux sont tout le temps dans l'urgence et ils ont donc besoin de gagner du temps".

Coller à la demande du marché

Le rôle d'un tel laboratoire ?

"Il nous permet de capter les tendances locales en matière de texture recherchée et donc d'ingrédients de spécialités à proposer dans le domaine de la beauté", éclaire Eric Brun.

Par ailleurs, en se rapprochant de ses clients, le fabricant lyonnais veut les aider à mieux comprendre comment ses technologies peuvent améliorer la qualité des produits finis en cosmétique. Comment elles peuvent apporter des solutions innovantes de formulation à la pharmacie.

Une zone influente

Gattefossé prévoit ainsi de recruter chaque année une ou deux personnes supplémentaires au niveau du laboratoire du New-Jersey dans lequel il a investi 2,3 millions d'euros. De quoi soutenir un rythme de croissance annuelle compris entre "8 et 10 %" en Amérique du Nord où l'industriel affiche 20 millions de dollars de revenus. Cette zone concentre pas loin de la moitié des centres de recherche mondiaux dans les secteurs de la santé et son rôle influent n'est nullement remis en cause, à ce stade.

25 % à la R & D

Le groupe lyonnais, présidé par Jacques Moyrand, et pesant 95,8 millions d'euros de ventes réalisés à 75 % à l'international, dit consacrer 25 % de son chiffre d'affaires à la R&D et au développement. Il emploie 280 salariés et possède deux unités de production à Saint-Priest et Singapour.