Les discussions devaient aboutir à "un partenariat industriel et commercial". Finalement, le collectif Les Amis d'Ecopla et le repreneur italien de l'entreprise iséroise, Cuki Cofresco, n'auront pas réussi à trouver un point d'entente.
"Lors d'une réunion de travail au sein de l'usine, en février, nous nous sommes aperçus que, contrairement aux engagements formulés par Cuki, tous les outils et les moules avaient été enlevés, sans nous avertir", explique Karine Salaün, membre active du collectif d'anciens salariés qui défendait la reprise de leur entreprise de fabrications de barquettes en aluminium sous forme de Scop.
Par ailleurs, "les négociations se faisaient uniquement de façon unilatérale, et plus nous avancions, plus ils étaient réticents à une réelle autonomie", ajoute-t-elle. Alors que les anciens salariés imaginaient une entreprise basée sur une organisation collaborative, "Cuki préférait une structure pyramidale, capitalistique". Le projet envisagé était "trop éloigné de nos valeurs : intégrité, solidarité et valorisation du travail dans le partage." Autant d'éléments qui ont poussé une majeure partie du collectif à abandonner le projet d'un partenariat exclusif avec l'Italien.
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Désormais, les porteurs de projet sont "contraints de suivre une autre voie". Certains ont déjà tourné la page. Karine Salaün recherche actuellement un emploi, quand d'autres sont en intérim ou entament un CDD. Mais les anciens salariés, qui se sont battus pendant plus d'un an, n'abandonnent pas pour autant leurs idéaux. "C'était une lutte honorable, juste et légitime. Nous nous sommes engagés corps et âmes, [...] avons dépassé nos limites ; nous sortons grandis et fiers !"
Ouverture d'une filiale Cuki France
Malgré l'arrêt des négociations, Cuki Cofresco va bien s'installer dans la Vallée du Grésivaudan (Isère). "Ce sera certainement dans les environs de Saint-Vincent-de-Mercuze car ils recherchent le savoir-faire. Et ce ne sont pas des compétences que l'on acquiert à l'école", indique Karine Salaün. Selon un communiqué du ministère de l'Economie, cette filiale Cuki France va créer 12 emplois lors d'une première phase de redémarrage de la production "envisagée au cours du premier semestre 2017". Cette nouvelle entité du groupe italien a pour objectif d'atteindre "un effectif consolidé de 40 à 50 salariés."
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Depuis près d'un an, le collectif d'anciens salariés du fabricant de barquettes en aluminium, placé en liquidation judiciaire en mars 2016, se bat pour récupérer son outil de travail. En juin dernier, le tribunal de commerce de Grenoble avait préféré l'offre de reprise présentée par Cuki plutôt que le projet de Scop défendu par les anciens salariés. Ces derniers avaient fait appel de la décision, sans succès.
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