Grégory Moreau est un industriel stéphanois du secteur de la mécanique. Ingénieur et golfeur, il a lancé en septembre 2012 la marque Valgrine, spécialisée dans la fabrication de putters de prestige. « Le marché de l'équipement de golf est très uniformisé et mass-market, constate-t-il. Les grandes marques généralistes appartiennent à des groupes comme Nike, Adidas ou Puma. Dans ce marché mondialisé, 99 % de ce qui se fait est produit en Chine. Ce qui existe dans la chasse, l'automobile ou les costumes n'existe pas dans le golf. » Valgrine explore donc un marché vierge, « un océan bleu », souligne Grégory Moreau.

Putters sertis de diamants

La jeune marque stéphanois s'adresse à une clientèle aisée voire très riche. « Il existe une catégorie 'no limit' pour qui la question de l'argent ne se pose pas », note le dirigeant. Valgrine leur propose des putters à partir de 5 000 euros. Les modèles « haute création » ne démarrent pas en-dessous de 19 000 euros. En moyenne, Valgrine fait intervenir 22 maîtres-artisans dans la réalisation d'un putter. Des matériaux tels que la poussière de météorite, l'inox forgé, le Damas, le carbone, l'aluminium aéronautique, le cuir et le fil de lin entrent dans la composition des produits. La marque travaille également avec la maison de luxe ST Dupont et le bijoutier montbrisonnais Tournaire pour les putters sertis de diamants.

« Je ne voulais pas seulement que mes putters soient beaux, élégants et bien finis, je voulais également qu'ils soient performants », insiste Grégory Moreau. Avant de lancer Valgrine, l'homme a travaillé pendant trois ans en recherche et développement. Il s'est entouré d'experts et de joueurs professionnels pour la phase de test et de prototypage. « Nous avons développé un putter avec un balancement régulier, une bonne tolérance à l'impact et une puissance de sortie de balle importante, décrit le dirigeant. Statistiquement, nos putters vont permettre de mettre plus de balles dans le trou. »

Exposition au New-York design center

Avec ces arguments, Grégory Moreau espère convaincre des joueurs professionnels d'adopter les putters Valgrine. Pas si simple face aux géants du secteur : « Je n'ai pas les moyens de donner à un joueur 200 000 dollars pour qu'il joue avec un putter Valgrine ! »

En attendant, la marque qui a vendu près de 150 pièces depuis sa création, mise sur l'événementiel, la presse spécialisée et le networking pour faire connaître sa griffe en Europe, en Asie et aux Etats-Unis. Actuellement, Valgrine expose au New-York design center. Dans quelques semaines, la marque, intronisée fin juin au comité Bellecour, sera présente dans un concept-store à Courchevel. Elle se prépare également, d'ici la fin de l'année, à lancer un putter financièrement plus accessible.