Transméa veut le relever le défi de la transmission durable

Créée en 2008, la société de capital-investissement Transméa enregistre un nouvel apport de fonds. Objectif : accompagner 60 nouvelles structures dans leur démarche de transmission ou reprise d'entreprise par les salariés.
(Crédits : Laurent Cerino / ADE)

Au cours de ses 10 premières années d'existence, le dispositif Transméa a permis à l'Union régionale des Scop (Urscop) Auvergne-Rhône-Alpes d'accompagner 60 entreprises, en phase de transmission ou de reprise par leurs salariés. Cette société de capital-investissement se positionne comme un "co-investisseur" dans les projets portés par les salariés.

Apport de capitaux et accompagnement

En premier lieu, Transméa apporte une manne financière afin de renforcer le capital réuni par les salariés.

"On a constaté que le premier frein à la reprise par les salariés, c'est le peu de capitaux qu'ils peuvent avoir" souligne Meryem Yilmaz, responsable développement et consultante reprise/transmission à Transméa.

Le second frein réside dans la capacité des salariés-repreneurs à constituer les dossiers et réussir la partie juridique de la transmission. Transméa se substitue alors à un cabinet d'audit, dans le but d'assurer la pérennité du projet. Le travail en amont s'effectue aussi sur la gouvernance et la direction mise en place pour l'entreprise.

"On apporte une réflexion sur le développement et les perspectives d'avenir de la société. Cet accompagnement vise à réduire le risque d'échec de l'opération de succession" ajoute Meryem Yilmaz.

La majorité des entreprises soutenues par Transméa sont saines, et 10% des projets ne fonctionnent pas sur le modèle coopératif. Lors de l'année 2018, les sociétés soutenues concernaient sept transmissions d'entreprise pour une reprise de société en difficulté.

Nouvelle levée de fonds

Grâce à ce dispositif unique en France, 850 emplois ont pu être maintenus et créés depuis 2008. En moyenne, une entreprise accompagnée perçoit 75 000 euros. En 10 ans, les 4,6 millions d'euros mobilisés au départ par les actionnaires de Transméa ont été écoulés. Afin que le dispositif continue, une rallonge de 2,5 millions a été accordée par plusieurs investisseurs. Sur les cinq prochaines années, Transméa vise ainsi l'accompagnement de 60 nouvelles structures.

"Selon notre plan de développement, cela devrait concerner près de 600 emplois", complète Malik Selmi, responsable des affaires financières.

Un nouvel investisseur

Pour soutenir le dispositif, plusieurs structures privées et publiques font partie de l'actionnariat. La Socoden (Société Financière Nationale) détient 40% du capital avec un apport total de 2,8 millions euros depuis le début, dont 1 million pour la nouvelle levée de fond. La Région, avec 2 millions d'euros investis, dont 1 million pour la nouvelle levée de fond, détient 28 %. L'Urscop et la SEP rajoutent respectivement 170 000 et 80 000 euros. Enfin, la Caisse d'Epargne Rhône-Alpes, nouvel arrivant dans le capital, vient d'injecter 250 000 euros.

La Macif (600 000 euros), la société financière La Nef (50 000 euros) et Le crédit coopératif (450 000 euros ) restent actionnaires de Transméa, bien qu'ils n'aient pas participé au nouvel apport.

Tous mettent en avant le rôle du dispositif qui permet de fixer des emplois sur un territoire et aide les entreprises à rayonner, parfois même à l'international.

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