Résultats 2019 : Une forte dynamique commerciale malgré des taux bas pour le Crédit Agricole Sud-Rhône Alpes

Malgré un contexte économique et social délicat, le Crédit Agricole Sud-Rhône Alpes (CASRA) a présenté ce lundi, à Grenoble, des résultats 2019 en consolidation, grâce à la diversification de ses services développés dans les secteurs de l’assurance et de l’immobilier ainsi que par une forte dynamique commerciale enregistrée l’an dernier sur ses principaux métiers.
Le Crédit Agricole Sud-Rhône Alpes (CASRA), dont le siège est situé sur la Presqu'île grenobloise, a présenté ce lundi des résultats 2019 qui démontrent une forte dynamique commerciale, malgré un contexte social et économique contraint.
Le Crédit Agricole Sud-Rhône Alpes (CASRA), dont le siège est situé sur la Presqu'île grenobloise, a présenté ce lundi des résultats 2019 qui démontrent "une forte dynamique commerciale", malgré un contexte social et économique contraint. (Crédits : DR/ML)

Crise des gilets jaunes, mouvements de grèves sur fond de réforme des retraites... comme le soulignait ce lundi Jean-Pierre Gaillard, président du Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes, "le contexte social de 2019 a été agité", durant plusieurs mois, à travers l'Hexagone. Un environnement qui pouvait susciter des craintes concernant les résultats annuels des acteurs économiques du territoire.

Il n'en est cependant rien pour le Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes, qui a présenté ce lundi de solides performances commerciales, même si elles demeurent grignotées par un environnement de taux négatifs.

"Malgré un contexte social et économique particulier, avec un environnement de baisse des taux durable qui s'installe dans le domaine bancaire (en raison d'une baisse des taux directeurs amorcée par les banques centrales, NDLR), ainsi que des épisodes marqués par de forts aléas climatiques, l'année commerciale a été marquée par des performances commerciales extraordinaires", indiquait Christian Rouchon, directeur général du Crédit Agricole Sud Rhône Alpes.

Le CASRA a en effet enregistré, en 2019, une série d'indicateurs dans le vert sur le plan de son activité commerciale, avec une augmentation de son fonds de commerce (+14 600 nouveaux clients en 2019), accompagnée par des encours de crédits en hausse de 7,7% cette année (17 249 millions d'euros), et des encours de collecte en progression de +6,4% ( à 22 074 millions d'euros).

Son stock de cartes a lui aussi bondi de 8,2% l'an dernier, avec près de 564 158 détenteurs, tandis que le segment des assurances se consolide, avec un stock de contrats en hausse de 10,6% en 2019 (soit 465 461 contrats).

"Nous sommes dans une position où nous n'avons pas fait que vendre des contrats. Nous avons aussi répondu aux aléas climatiques (gel, sécheresse, grêle, vents forts, etc) qui ont touché notre territoire l'an dernier", indique Vincent Mouveroux, directeur général adjoint, en charge du développement.

Le CASRA a en effet débloqué une enveloppe d'aide d'urgence d'un montant total de 4 millions d'euros pour accompagner particuliers, entreprises et agriculteurs, à l'aide de prêts à taux 0 notamment.

Des résultats positifs mais contrariés par les taux bas

Du côté des principaux marchés de la banque iséroise, le secteur du crédit à l'habitat demeure stable avec, toujours 28,6% de parts de marché pour le CASRA, qui a enregistré des encours en hausse de 7% (à 11,5 milliards d'euros) en 2019. Et ce, malgré la poursuite des renégociations du taux des crédit immobilier réalisées depuis 2016, et représentaient encore l'an dernier près de 50 à 55 millions d'euros d'économies pour les ménages.

Sur le marché du crédit à la consommation, le réseau a gagné deux points de parts de marché (26%), avec une augmentation de ses encours de 14% à 956 millions d'euros en 2019, tandis que le secteur de la banque privée aura lui aussi collecté davantage (+7%), avec près de 3,8 milliards d'euros de fonds. Quant à l'agriculture, segment historique du groupe, on observe là aussi un bond de 11% avec l'arrivée de nouveaux contrats, ainsi que des crédits d'investissement en hausse de +21% (à 156 millions d'euros). Le secteur professionnel n'est pas en reste, avec l'arrivée de 3 500 nouveaux clients ainsi qu'une hausse des crédits investissement de 22% (à 323 millions d'euros), tandis que l'octroi de crédits à destination des entreprises a atteint les 527 millions d'euros, contre 38 millions d'euros pour les collectivités locales.

Malgré ces bons scores, le contexte de taux d'intérêt demeurant bas, consécutif aux baisses de taux directeurs réalisés par les Banques centrales des états au cours des derniers mois, s'est avéré particulièrement "pénalisant" pour le CASRA, comme pour l'ensemble des acteurs bancaires.

"Notre marge d'intermédiation est ainsi descendue à 2,6%, ce qui a un impact direct sur la rentabilité de nos actifs, qui a chuté de 1,85% en 2018 à 1,76% en 2019", affiche Jean-Marc Cros, directeur général adjoint en charge du fonctionnement.

Avec, des conséquences directes sur la rentabilité des banques, CASRA comprise :

"Sur des stocks de crédits qui représentent près de 17 milliards d'euros, l'impact est tel que malgré l'accroissement de nos volumes réalisés, notre dynamique commerciale ne permet pas de compenser entièrement cette baisse des taux", ajoute-t-il.

Une stratégie pour se différencier

Ainsi, le réseau régional a dû miser, plus que jamais au cours des derniers mois, sur une diversification des services proposés, pour atteindre un PNB en croissance de +3% à 428 millions d'euros (hors épargne logement, qui ferait tomber ce score à +0,7%). Avec, en parallèle, un résultat brut d'exploitation (RBE) de 169 millions d'euros (hors épargne logement), pour un résultat net de 107 millions (hors épargne logement).

Un modèle où son métier principal est passé d'un acteur bancaire -qui représentait encore il y a quinze ans 90% de son activité-, à des missions plus larges d'assureur depuis le lancement de sa marque Pacifica dans les années 1990, mais également de fournisseur de services dans des domaines tels que l'immobilier, avec son réseau d'agences en propre, Square Habitat, créé en 2004.

"Un tel environnement économique aura permis de mettre en évidence la stratégie différenciante que nous avons choisie, avec un modèle composé de la banque, de l'assurance et de l'immobilier", affiche Christian Rouchon.

Un modèle que compte bien continuer à suivre le CASRA dans les années à venir : "L'un de nos objectifs pour demain sera de mieux valoriser, car nous savons que le volume ne permet plus d'assurer l'ensemble de la rentabilité attendue", ajoute-t-il.

C'est pourquoi le réseau isérois se fixe l'ambition de consolider encore son offre dans le domaine de l'assurance, et d'augmenter, d'ici 10 ans, le nombre de ses assurés de 60%, en vue de doubler les parts de marché de sa filiale, Pacifica.

"Les évolutions actuelles font que les métiers de la banque et des assurances ont désormais tendance à se fondre, avec des clients qui sont de plus en plus friands d'offres globales de financement et d'assurance", observe Jean-Pierre Gaillard.

Même volonté du côté du segment immobilier, où le CASRA espère passer le cap des 500 biens collectifs neufs vendus au cours des deux prochaines années (contre 200 cette année).

"Il faut s'attendre à d'autres innovations car le secteur bancaire est rempli de nouveaux services potentiels", glisse Jean-Pierre Gaillard.

Pour continuer à se différencier, la CASRA prévoit aussi de poursuivre sa stratégie d'investissement avec le recrutement de près de 163 collaborateurs en CDI l'an dernier, ainsi que la poursuite l'an prochain de son grand plan de modernisation de ses 178 agences, dont 120 ont déjà été réalisés depuis 2015 (budget global : 60 millions d'euros).

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.