Auto-école en ligne  : PermiGo repris par le holding Arcan

Le repreneur de PermiGo est un holding parisien connu pour avoir créé l'enseigne de micro-crèches "La part de rêve" cédée à "La Maison bleue", fin 2015. Il conserve les 2/3 des effectifs de l'auto-école lyonnaise en ligne et s'engage à reprendre les 5 500 clients ayant prépayé leur formation. Une issue heureuse, mais qui n'est pas sans poser la question de la solidité de ces nouveaux modèles. Décryptage exclusif.

Soulagement pour PermiGo. Au terme d'un délibéré de 48 heures, le tribunal de commerce de Lyon a retenu, sans surprise, le plan déposé par le holding parisien Arcan pour la reprise des actifs de l'auto-école lyonnaise en ligne. En lice avec deux autres candidats - Ornikar et Allo moniteur, deux acteurs de la profession - son plan était de loin le mieux-disant.

"Dans le contexte, c'est la meilleure solution possible", reconnait Michel Thomas, président de la juridiction consulaire.

Robert-Louis Meynet, administrateur judiciaire, acquiesce : "c'est l'offre la plus humaine et la plus sociale".

Arcan conserve 59 des 91 salariés, et notamment la plupart des moniteurs, ainsi que 8 des 14 antennes implantées dans différentes villes. De plus, il s'est engagé à faire son affaire des quelque 5 500 élèves en compte et ayant payé d'avance leur formation. Pour un montant cumulé de "3,4 millions d'euros", souligne Me Meynet.

Des gages financiers

Le repreneur a-t-il les moyens de ses ambitions ?

"Il nous a apporté des gages financiers. Et il s'est associé à un partenaire", répond l'administrateur judiciaire.

Le groupe Arcan, co-dirigé par Ronan Le Boulaire, avait fondé à Toulouse "La Part de rêve", une enseigne de micro-crèches qu'il a cédée en septembre 2015 à "La maison bleue" pour une somme de plusieurs millions d'euros. L'acquisition de PermiGo semble entrer dans une stratégie de constitution d'un groupe dans ce métier. En effet, Arcan a récemment acheté une école traditionnelle employant une douzaine de personnes et en a lancé une autre 100 % en ligne, Labelleallure.fr. PermiGo qui pèse 1,8 million d'euros de chiffre d'affaires s'inscrit dans un modèle considéré comme mixte.

Impasse de trésorerie

PermiGo créé en juin 2014 par Gregory Giovannone et Serge Haroutiounian, alors deux jeunes diplômés, avait été placé en redressement judiciaire le 5 avril dernier. Tout le cash encaissé au moment de l'inscription des élèves était aussitôt réinvesti pour faire croître la société. Et elle s'était retrouvée dans une impasse de trésorerie faute d'avoir pu lever les capitaux recherchés auprès d'un investisseur.

Quelle sera la place des deux co-fondateurs dans le futur de l'entreprise ? " Nous allons accompagner l'acquéreur dans le processus de reprise avec un statut qui reste à définir. Cet accompagnement s'inscrira sur le long terme", explique Gregory Giovannone.

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"Un bulle"

"Les repreneurs ont bien du courage", réagit Philippe Colombani, président de l'Union nationale des indépendants de la conduite (UNIC) fédérant des auto-écoles traditionnelles."Il va falloir qu'ils assument des mois de travail sans être payés, un stock correspondant aux heures acquittées par les élèves au moment de leur inscription". Ce professionnel qui a démarré dans le métier en 1988 dit en avoir vu passer "des casseurs de prix. Les prix annoncés par les sociétés en ligne, c'est impossible. Nous avons tous les mêmes contraintes et nous sommes déjà au taquet".

Philippe Colombani fustige "une gestion hyper dangereuse" de cette concurrence 2.0. :

"Elle vit aux crochets. Ornikar est sponsorisé par des fonds renommés. Pour PermiGo c'est le client qui faisait crédit alors qu'il était là pour acheter de la formation".

Cette intervention d'Alexandre Chartier, fondateur d'Ornikar, et qui a quitté la société après l'entrée d'investisseurs, permet de mieux appréhender la réflexion de Philippe Colombani.

Le président de l'UNIC fait un constat sans appel : "Le placement en RJ de PermiGo démontre que la formule n'est pas rentable sans lever des fonds. Je me pose des questions sur cette nouvelle économie. On l'aide car c'est dans l'air du temps. C'est une bulle".

C'est toute la question soulevée par l'ubérisation avec ses risques et ses avantages.

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Commentaire 1
à écrit le 12/05/2017 à 20:58
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Soulagement pour les permigo store qui ont été reprit celui de lille n'a pas été reprit donc nous restons sur le carreau et nous n'avons que 1 moniteur donc les heures de conduite impossible à réserver. J'espère au moins que l'on va avoir la chance...

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