A Lyon, le courtier Alliance des énergies pris entre explosion de la demande et volatilité des cours

La société lyonnaise de courtage en énergie (gaz et électricité) est en pleine effervescence car sursollicitée par des entreprises inquiètes face à l'envolée des tarifs. Elle doit néanmoins faire face à des fournisseurs fébriles car confrontés à des cours extrêmement volatiles, et donc peu enclins actuellement à ouvrir grands leurs portes à de nouveaux clients.
Les analystes d'Alliance des énergies suivent non stop les cours du marché pour proposer la meilleure fenêtre de signature à ses clients. Mais ils sont confrontés à des fournisseurs frileux et particulièrement réticents à signer de nouveaux contrats pour les entreprises industrielles consommant beaucoup d'énergie.
Les analystes d'Alliance des énergies suivent non stop les cours du marché pour proposer la meilleure fenêtre de signature à ses clients. Mais ils sont confrontés à des fournisseurs frileux et particulièrement réticents à signer de nouveaux contrats pour les entreprises industrielles consommant beaucoup d'énergie. (Crédits : DR)

"Ce que l'on constate actuellement sur les salles de marché de l'énergie est absolument édifiant. Les entreprises dont les contrats d'énergie arrivent bientôt à terme, et qui doivent donc renouveler ou signer avec de nouveaux fournisseurs, se trouvent confrontées à un contexte particulièrement hostile", constate Julien Malgras.

Il a créé il y a deux ans à Lyon, avec Anthony Dal Moro et le groupe bourguignon PFD (200 salariés, 35 millions d'euros de chiffre d'affaires), Alliance des énergies, société de courtage en énergie B2B. Professionnels aguerris du sujet, ils ont réussi en moins de deux ans, à la mener aux 7,5 millions d'euros de chiffre d'affaires, avec quarante salariés et 7.000 clients représentant quelque 20.000 compteurs.

Des prix de l'énergie qui s'envolent et des fournisseurs qui ferment le robinet à contrats

"Depuis le mois de septembre dernier, nos analystes constatent une hausse importante du prix de l'énergie, électricité et gaz, en raison du Covid et de la reprise économique notamment. La guerre en Ukraine vient solder l'addition, avec une envergure toute autre", poursuit le professionnel de l'achat en énergie.

"Les conséquences pour les entreprises peuvent être dramatiques. Nous étions à 15 à 20 euros le mWh avant le Covid, aujourd'hui nous sommes au moins à 90, voire beaucoup plus certains jours. Certaines entreprises, contraintes de renouveler actuellement leurs contrats, vont voir leurs charges exploser".

Au-delà du prix, c'est parfois l'accès même à un nouveau contrat d'énergie qui est remis en cause, comme le déplore Julien Malgras.

"Les fournisseurs d'énergie sont confrontés à des hausses importantes et à des prix extrêmement variables de leurs tarifs d'achat sur les marchés mondiaux de l'énergie. Le cours est très volatile, d'une heure sur l'autre. De très nombreux fournisseurs préfèrent limiter drastiquement le nombre de nouveaux compteurs, plutôt que de signer aujourd'hui des contrats avec des bases tarifaires sur lesquelles ils seront perdants en cas de nouvelle flambée".

Ils sembleraient particulièrement réticents pour les entreprises industrielles consommant beaucoup d'énergie.

10 millions de chiffre d'affaires en 2022

Dans ces conditions, la société lyonnaise de courtage est confrontée à une double dynamique business, aux élans diamétralement opposés.

D'un côté, un frein réel au développement de l'activité avec un contexte très défavorable à la renégociation pour les entreprises disposant de contrats pour les prochains mois/années. " Ce n'est pas dans notre intérêt, mais nous n'encourageons pas nos clients à renégocier aujourd'hui, les paramètres sont trop défavorables. Nous serions de mauvais conseillers si nous les poussions dans cette direction". De l'autre, un booster provoqué par les mêmes paramètres pour de nombreuses entreprises actuellement en fin de contrat.

"Dans un contexte aussi hostile, négocier seul est très périlleux. Les entreprises en ont pris conscience. Nous sommes extrêmement sollicités depuis le deuxième semestre 2021 et encore plus depuis la guerre en Ukraine".

Alliances des Energies compte donc poursuivre le trend positif assuré depuis sa création. Après avoir recruté une trentaine de salariés en 2021, la PME envisage d'étoffer encore son équipe de 20 à 30 collaborateurs supplémentaires en 2022, et de passer le seuil des 10 millions d'euros de chiffre d'affaires. Ce dernier s'appuyant sur le courtage mais aussi sur une activité d'optimisation fiscale liée à l'énergie.

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