CNR : un exercice 2016 compliqué

La Compagnie nationale du Rhône a connu une année 2016 chahutée, marquée par une baisse de 4 % de son chiffre d'affaires à 1,056 milliard d'euros. La nouvelle organisation sera déployée à partir du mois d'avril.

Elisabeth Ayrault, présidente du directoire de la Compagnie nationale du Rhône (CNR), en est convaincue :

"Les énergies renouvelables peuvent faire vivre de nombreuses entreprises et créer des emplois. Il y a beaucoup d'innovations à apporter dans ce marché en mutation."

L'entreprise concessionnaire du fleuve Rhône va ainsi investir près de 12 millions d'euros dans une ferme hydrolienne fluviale à l'aval de son barrage de Génissiat, dans l'Ain, près de Genève. Ce parc, présenté comme une première sur un fleuve, se composera de 39 hydroliennes et devrait être opérationnel en 2018. Il jouera le rôle de démonstrateur pour valider la faisabilité d'une filière hydrolienne fluviale. D'une puissance totale de 2 MW il assurera une production moyenne annuelle de 6 700 MWh.

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Cette opération a été retenue dans le cadre d'un appel à projets lancé par l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), en août 2015. Pour la mener à bien a été constitué un consortium piloté par CNR et associant la Pme iséroise HydrOquest (le concepteur de l'hydrolienne) et Constructions mécaniques de Normandie (CNM).

Une année 2016 chahutée

En faisant un retour sur 2016, Elisabeth Ayrault a qualifié l'année de "chahutée et contrastée" lors de la présentation des voeux. Le chiffre d'affaires de la CNR a reculé de 4 % à 1,056 milliard d'euros mais "la rentabilité a été maintenue". La compagnie qui tire 85 % de ses revenus de l'électricité a pâti de la diminution du prix du courant et des aléas climatiques.

"On n'a jamais l'eau au bon moment. Fin novembre nous avons subi des crues importantes et en décembre l'eau manquait dans le Rhône. Donc il était difficile de turbiner", raconte t-elle.

Si bien que le chiffre d'affaires du dernier mois n'aura été que de 25 millions d'euros contre les 75 millions prévus. L'année n'a pas été bonne non plus pour le transport fluvial en régression de 5 %. Le dernier trimestre a également été agité au plan social marqué par des grèves et des blocages aux écluses.

Prolongation de la concession

Le conflit était motivé par une "réorganisation sans licenciements et sans mutations forcées", insiste pourtant Elisabeth Ayrault. Cette nouvelle organisation sera déployée à partir du 1er avril.

"Il s'agit de mutualiser les compétences le long du Rhône. Il faut que notre organisation soit plus flexible, plus adaptable", justifie-t-elle.

Quant à la prolongation de la concession du Rhône jusqu'en 2040 (contre 2023) inscrite dans la loi de transition énergique, elle doit être maintenant validée par l'Europe. La réponse est attendue en 2017. A ce propos, la présidente de la compagnie dit faire "confiance à la France et à Bruxelles pour trouver le bon compromis".

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