Défense - sécurité : Eden Cluster prend une envergure nationale

Fondé en 2008, Eden Cluster, qui regroupe les PME de la défense, de la sécurité et de la sûreté, était jusqu'alors organisé en quatre associations régionales. En optant pour une entité unique nationale, la structure veut renforcer les synergies et collaborations entre les entreprises du secteur, alors que la concurrence à l'international est toujours plus rude.

"L'assemblée générale de ce 4 juillet va consacrer la transformation d'Eden en un cluster national", souligne Jean-Luc Logel, président de la structure. Fondé en 2008, le cluster qui regroupe les PME de la défense, de la sécurité et de la sûreté, était jusqu'alors organisé en quatre associations régionales, sous "tutelle" d'une "fédération" nationale. Son passage en une unique entité nationale est la conséquence des difficultés de mutualisation et d'animation du réseau sous cette forme décentralisée.

En résulterontdésormais, "un bureau unique, un seul budget et une seule équipe d'animation, tandis que le siège sera maintenu à Lyon et que les équipes d'animation seront renforcées sur ce site", poursuit Jean-Luc Logel, qui devrait être maintenu à la présidence au terme de l'audience de ce mardi. "Cela représentera un levier de mutualisation des moyens encore plus importants", poursuit-il. Ce pivotement stratégique - qui n'effacera pas complètement les ancrages locaux - s'accompagnera de nouveaux objectifs ambitieux.

200 membres d'ici 2020

Le cluster avance en effet dans son projet portant sur la période 2017-2020 le souhait d'atteindre 200 PME membres, contre 130 aujourd'hui (dont 60 en Auvergne-Rhône-Alpes). Un objectif qui pourrait être plus facilement atteignable par cette nouvelle organisation, alors que l'ensemble de la filière française (PME-ETI) est composée de 4 000 entreprises.

En accueillant davantage d'adhérents, le cluster augmente sa capacité de collaboration entre les membres, l'une des promesses fondatrices de la structure. Car face à une concurrence internationale forte, des normes européennes pas toujours favorables, et des grands comptes français qui n'ont pas systématiquement joué la carte de la filière, les PME du cluster ont donc la nécessite de se fédérer pour "chasser en meute".

Lire aussi : Jean-Luc Logel (cluster Eden) Défense : "L'absence de standard européen pénalise la compétitivité"

Preuve de l'efficacité du réseau, selon M. Logel, "2/3 des sociétés Eden ont participé à un salon l'an dernier." Le cluster favorise les actions de prospections communes à l'étranger, encourage les synergies business et technologiques "afin de rendre plus cohérente et visible l'offre des entreprises françaises". Un levier de coopération essentiel alors que 45 % du chiffre d'affaires cumulés des membres (sur un total d'environ 1 milliard d'euros) est réalisé à l'international. A titre d'exemple, "Verney-Carron Security et Nobel Sport procèdent à des ventes croisées de leurs produits respectifs en Asie et en Afrique", illustre celui qui est également à la tête du fabricant lyonnais de systèmes de contrôle embarqués Centralp.

International et DGA

Si l'international représente un marché non négligeable, le marché intérieur via la commande public, est également un créneau à perfectionner pour les PME françaises. L'action de la Direction générale des armées (DGA) - soutien "historique du cluster" - permet de dynamiser le secteur. Premier investisseur public, avec une moyenne de 11 milliards d'euros de commandes par an pour équiper les armées françaises, la DGA accompagne également les PME tricolores qui développent des produits innovants. Objectif : les vendre à l'étranger, à des militaires et des civils.

"Nos PME profitent de plus en plus de cette manne (le montant n'est pas communiqué par le cluster, NDLR). Cela contribue à maintenir la compétitivité de notre tissu industriel, et celui de notre savoir-faire sur le territoire français", met en lumière le président du cluster.

Pour rappel, le poids de l'industrie de la défense en France représente 165 000 emplois directs pour un chiffre d'affaires global compris entre 15 milliards d'euros et 20 milliards d'euros.

Eden cluster, soutenu par les chambres consulaires mais majoritairement financé par ses entreprises membres (60 % des cotisations financent le budget annuel de 250 000 euros), devra cependant relever un nouveau défi suite à ce changement d'organisation. "Nous devrons veiller à maintenir notre dynamique collective à l'échelle nationale, et tout faire pour que la philosophie qui nous anime ne s'étiole pas avec les kilomètres", met en garde Jean-Luc Logel.

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