Retrait du Flash-ball : Verney-Carron s'inquiète pour son avenir

Après avoir été écarté du marché de remplacement du fusil d'assaut Famas, l'armurier stéphanois Verney-Carron anticipe un éventuel retrait progressif de son célèbre Flash-ball des services de police et de gendarmerie. Une position qu'il estime « injustifiée ».
La branche sécurité représente 40 % du chiffre d'affaires de Verney-Carron.

« Cela fait deux ans qu'on est sur la sellette », s'agace Guillaume Verney-Carron, directeur général du fabricant d'armes éponyme. Après le défenseur des droits, c'est au tour de la patronne de l'IGPN, Marie-France Monéger, de décrier le Flash-ball. Lors de son bilan annuel, fin mai, cette dernière a préconisé le retrait progressif du célèbre lanceur de balles de défense mis au point il y a vingt-cinq ans par la firme stéphanoise. Quelques mois après avoir été écarté du marché portant sur la fabrication du futur remplaçant du fusil d'assaut Famas, Verney-Carron essuie donc un deuxième coup dur.

« D'un côté, on dit qu'on veut transformer les PME françaises en ETI, et de l'autre on sort les rares fabricants français de la commande publique. Je ne comprends pas », lâche le dirigeant.

« On essaie de trouver un responsable »

Pour Verney-Carron, la prise de position de la directrice de la police des polices est « injustifiée ». Il dénonce un « usage disproportionné » du Flash-ball ainsi qu'un manque de formation des personnels de police et de gendarmerie à l'utilisation du lanceur de balles.

En effet, cinq tirs suffisent à obtenir l'habilitation, renouvelée tous les deux ans avec seulement trois tirs. Guillaume Verney-Carron souligne également que certains accidents ont été attribués à tort au Flash-ball alors qu'un autre lanceur intermédiaire est arrivé sur le marché en 2010.

« En accusant le Flash-ball, on essaie de trouver un responsable », estime le dirigeant.

D'autant que l'entreprise affirme avoir fait parvenir aux services de police un nouveau type de munitions, plus précis et plus stable, sans réponse à ce jour. L'interdiction progressive du Flash-ball mettrait en danger la pérennité de l'armurier stéphanois. La branche « sécurité » de Verney-Carron (Flash-ball, accessoires, munitions) représente en effet 40 % de son chiffre d'affaires. L'essentiel de cette activité est réalisée à l'export, particulièrement en Afrique et Asie du Sud-Est. « Le message envoyé par la France pourrait faire capoter des affaires en cours », déplore Guillaume Verney-Carron. Le dirigeant attend notamment une réponse concernant l'équipement de la police nationale d'un pays d'Amérique du Sud.

Lyon et Marseille équipées

La mauvaise publicité autour du Flash-ball pourrait également refroidir un certain nombre de polices municipales. Un marché que cherche à développer Verney-Carron. Récemment, Verney-Carron a équipé celles de Lyon et Marseille. Et elle vient de lancer une version Mini Pro, plus petite et mieux adaptée au travail de patrouille. « Il y a un vrai marché potentiel », juge le dirigeant.

Créée en 1820, Verney-Carron est l'un des derniers fabricants d'armes français. Il emploie 90 salariés pour un chiffre d'affaires (stable) de 11,5 millions d'euros. Parallèlement à sa branche sécurité, l'entreprise familiale fabrique et commercialise des armes de chasse, principalement en France où elle pèse 10 % du marché.

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Commentaires 5
à écrit le 24/06/2015 à 23:31
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Bravo à celui qui fait honneur au savoir-faire français!.....

à écrit le 24/06/2015 à 18:57
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J'attends que nos élus s'emparent du sujet. VC est plus qu'une entreprise. A. St Etienne c'est un symbole.

à écrit le 24/06/2015 à 18:14
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Dommage car le flash ball est moins dangereux que le taser ! 👹 Verney-carron a un super collier de geolocalistation des chiens de chasse ! Il damne le pion a Garmin et autres !

à écrit le 24/06/2015 à 18:05
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Bien difficile de comprendre les motivations des pouvoirs publics en ces temps d'idéologie et de copinages socialisants. Le Flash ball est une arme de défense qui mise entre des mains bien formées n'est à priori pas létale, à la différence d'une arme...

le 25/06/2015 à 9:46
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Vous trouvez l'idéologie et le copinage droitisant plus efficace... Ou plus conforme à vos convictions?

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