La fièvre catarrhale impacte le Sommet de l'élevage

Le Sommet de l'élevage de Clermont-Ferrand, deuxième plus gros salon agricole de France, renonce à accueillir des bovins cette année. L'épidémie de fièvre catarrhale ovine démarrée dans l'Allier et la Creuse impose des contraintes sanitaires fortes à une profession qui était déjà en difficulté.

L'équipe du Sommet de l'élevage a finalement annoncé mercredi qu'elle renonçait à accueillir des bovins sur ses rings. "Les fortes contraintes sanitaires qui s'imposent cette année tant à l'organisation du Sommet qu'à de très nombreux éleveurs du Massif Central, nous amènent à renoncer aux concours et présentations en races bovines pour cette édition 2015", explique Jacques Chazalet, président du Sommet de l'élevage.

2 000 animaux présents, l'an dernier.

Les seuls animaux présents seront les ovins et les chevaux. Une annonce qui préfigure une ambiance des plus tendues sur ce salon, le deuxième de France avec 2 000 animaux présents l'an dernier.

Depuis la découverte de cas de fièvre catarrhale ovine (FCO) à sérotype 8 dans un élevage de l'Allier, le sommet était en sursis. Les mouvements et rassemblements des animaux sont en effet fortement règlementés dans les zones concernées par la FCO. Un périmètre interdit de 20 km est défini autour de chaque foyer infectieux découvert. Une zone de protection et une zone de surveillance d'un rayon de 100 km et 50 km supplémentaires règlementent decrescendo les mouvements d'animaux.

"Le positionnement du salon en périmètre interdit réduit de façon drastique la zone de recrutement ce qui ne permet pas d'avoir, en bovins, les concours et présentations qui font du Sommet de l'élevage un rendez-vous de prestige au plan national et international. Seront présents les ovins, car leur recrutement est, pour l'essentiel, local et les chevaux, car cette dernière espèce n'est pas touchée par la fièvre catarrhale ovine", précise Jacques Chazalet.

Un rendez-vous international important pour les éleveurs

En 2014, le Sommet de l'élevage avait attiré 4 000 visiteurs étrangers de 70 pays, et 270 sociétés étrangères, l'évènement reste un rendez-vous d'affaires incontournable.

"Les professionnels viennent pour certains capter de futurs clients étrangers parmi les visiteurs internationaux du Sommet et aussi s'approvisionner en animaux français et du Massif pour les revendre sur leurs marchés", rappelle Benoit Delaloy, responsable international du Sommet.

Mais en raison de l'épidémie FCO : une partie des exportations est suspendue et cela fragilise directement la trésorerie des éleveurs.

Depuis la découverte des premiers cas de la maladie, les services du ministère de l'Agriculture ont immédiatement mis en place une batterie de mesures pour limiter la propagation. Pour bloquer le moins possible les échanges, le ministre Stéphane Le Foll a appelé les acheteurs à organiser leurs achats dans les élevages le plus tôt possible, en particulier pour les animaux destinés aux échanges et exportations.

Une campagne de vaccination

Les services de l'État ont également mis en œuvre un plan de vaccination. Sans le vaccin, les bêtes ne peuvent quitter le territoire national. La campagne a démarré dès le 26 septembre avec, en priorité, les cheptels déclarés positifs et les animaux destinés à l'export (broutards). Le département du Puy-de-Dôme dispose à cette fin de 50 000 doses de vaccins, celui du Cantal de 86 000 doses.

Pour faire face à l'épidémie, le laboratoire Merial a d'ores et déjà mis à la disposition du gouvernement français 1,3 million de doses de vaccin. "Ces doses sont produites sur le site de Saint-Priest, le conditionnement est effectué à Lyon", précise Jacques Bonin, directeur France du laboratoire. En fonction de l'évolution de l'épidémie et de la réglementation, Merial pourrait relancer ses chaînes de production de ce vaccin.

La FCO est une maladie virale, transmise par des moucherons piqueurs. Elle n'a aucune conséquence sur la qualité de la viande ou du lait, mais affaiblit ou tue les animaux. Les espèces sensibles à la maladie sont les ruminants domestiques (ovins, bovins, caprins) et sauvages. La France continentale était indemne de FCO depuis décembre 2012. Le sérotype 8 ne circule plus depuis 2010 en France, et n'a été notifié dans aucune région du monde depuis 2011.

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