Bière : premier test pour une filière houblon en Rhône-Alpes

Produire du houblon rhônalpin pour les brasseurs de la région, c'est l'objectif d'une nouvelle filière en circuit court qui s'amorce. Dans la Drôme, un premier agriculteur va tester une culture à grande échelle de cette plante, ingrédient essentiel de la bière.
Le houblon réprésente 0,5 % des ingrédients de la bière.

La filière houblon, initiée par les brasseurs indépendants de Rhône-Alpes, se concrétise. D'ici la fin septembre, quatre variétés, allemande, américaine et tchèque, seront plantées sur une parcelle de 0,6 ha (6 000 m2) dans la Drôme.

Un test de deux à trois ans

Si certains brasseurs cultivaient déjà un peu de houblon de façon marginale, Emmanuel Feraa, agriculteur et brasseur à Gigors et Lauzeron, est le premier à se lancer dans une production à grande échelle sur son exploitation. Il est appuyé par l'association Biera (qui regroupe une trentaine de brasseurs de la région) et la chambre d'agriculture de la Drôme.

« L'objectif est de conduire plusieurs cultures et de voir ce qui va le mieux se comporter. Cela va représenter un test de deux à trois ans. L'objectif est de maîtriser la filière et de créer un circuit court vers les brasseurs », précise Emmanuel Feraa.

L'idée du terroir

La fleur du houblon est l'ingrédient aromatique de la bière. Elle ne représente que 0,5 % des ingrédients (1,5 g/l), mais reste essentielle.

« Dans les matières premières qui composent la bière, le houblon, est ce qu'il y a de plus différenciant. On peut faire une comparaison avec la vigne. Chaque houblon a des spécificités liées au terroir où il est planté. On espère avoir des résultats sympas », indique David Hubert, président de l'association Biera et directeur du Ninkasi.

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La culture du houblon nécessite peu de fertilisant, mais de l'eau en irrigation pour les périodes les plus sèches. La récolte se fait généralement en septembre. La plante atteint son plein rendement entre deux et trois ans et peut vivre jusqu'à 20 ans. La réflexion sur la production locale d'ingrédients s'est engagée depuis de nombreuses années en Rhône-Alpes, qui reste la première région française en nombre de brasseries indépendantes, avec plus d'une centaine d'unités, et cinq à dix nouvelles par an.

Pénurie sur certains houblons

Le marché des bières artisanales est porteur, même si cela ne représente que 1 % de la consommation française, contre 15 % aux États-Unis. L'essor du marché américain est tel qu'il pose désormais des problèmes d'approvisionnement pour le houblon.

« Pour un brasseur, le houblon devient une difficulté. On observe une pénurie pour certaines variétés. Nous appuyons l'idée d'une filière locale en circuit court qui permettrait de sécuriser nos approvisionnements » explique Sylvain Chiron, directeur de la brasserie du Mont-Blanc à Chambéry.

Les besoins estimés pour la filière brassicole de Rhône-Alpes sont d'une vingtaine de tonnes chaque année. Ce qui représente une surface cultivée de 10 ha environ. Il y a donc de la marge pour la croissance de la filière, des contacts sont en cours avec d'autres agriculteurs pour qui le houblon peut apporter de nouveaux débouchés.

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Commentaires 2
à écrit le 14/01/2017 à 7:55
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agriculture dans l Ain je cherche à diversifier mon exploitation le houblon me paraît une culture intéressante si vous pouviez me renseigner je vous en remercie

à écrit le 19/09/2015 à 16:16
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Le brasseur malin cultive déjà 1 ha de houblon dans le Beaujolais (en bio) !

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