Alpina, l'appétit d'une centenaire

Le transformateur de blé dur Alpina, bien connu pour ses crozets, fête ses 170 ans d'existence. L'entreprise savoyarde se tourne vers la haute technologie et veut accentuer son développement commercial.

Le trieur optique est la fierté d'Antoine Chiron, maître meunier d'Alpina, et un des deux descendants du fondateur à oeuvrer dans l'entreprise de La Motte-Servolex (Savoie). « Nous sommes de la sixième génération », précise celui porte les mêmes nom et prénom que son aïeul.

Un trieur optique ultra moderne

En avril 2013, Alpina a investi 250 000 euros dans cet appareil qui en a remplacé quatre autres plus rudimentaires. « Le trieur optique filme le blé en deux dimensions, et il élimine celui qui a des impuretés », explique Antoine Chiron. Cet investissement dans l'outil de production symbolise le renouveau de l'entreprise de La Motte-Servolex, qui avait souffert de la hausse des prix du blé et d'un endettement important en 2009. Le groupe agro-alimentaire breton Galapagos avait alors repris la société savoyarde. Et la famille Chiron avait conservé une participation minoritaire.

 Le biscuitier basé à Rennes a depuis investi 6 millions d'euros chez Alpina. Et de nouveaux investissements sont annoncés dans le conditionnement et la manutention des produits finis.

 L'ambition de Galapagos pour Alpina ne s'arrête pas à la position de leader français dans la fabrication de pâtes biologiques, et de deuxième sur le marché du couscous. « Notre marché n'est pas le marché de masse », rappelle le président du groupe rennais, Christian Tacquard.

Un développement commercial ciblé

Celui-ci entend maintenir le cap fixé en 2009, à savoir développer les pâtes techniques. « Ces produits précuits sont destinés notamment à la restauration collective, ou à l'incorporation dans des plats cuisinés, comme les soupes pour bébés » explique Nicolas Chiron.

Un autre axe de croissance est celui des spécialités régionales, qui collent à l'image d'Alpina, et dont les ventes ont progressé de 10% l'an dernier. De nouveaux produits à base de crozets sont proposés dans l'arc alpin, explique ainsi Jean-Philippe Lefrançois, le directeur général d'Alpina, qui cite le gratin de crozets au fromage à raclette, particulièrement apprécié en Suisse.

Le retour de Croix de Savoie

Dans cette perspective de développement commercial attaché à son identité territoriale, Christian Tacquard annonce le retour prochain de la marque Croix de Savoie, abandonnée au début des années 2000 pour laisser place à Alpina. L'entreprise de La Motte-Servolex possède encore la propriété de cette marque pour un grand nombre de produits et services de l'alimentation. La marque Croix de Savoie est aussi une propriété du coutelier Opinel et du club de football Évian-Thonon-Gaillard, mais pour une utilisation dans d'autres domaines.

Alpina en chiffres :

  • Chiffre d'affaires 2013 : 49 millions d'euros (dont 10% à l'export)
  • Production annuelle : 38 000 tonnes transformées, dont la moitié en couscous, le quart en pâtes, 5% en spécialités régionales (crozets, taillerins)
  • Effectif : 140 personnes

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