Cavissima : vin, plaisir et investissement

Cavissima propose la constitution et la gestion de caves à vin de garde en ligne, clé en main, aussi bien pour les particuliers que pour les investisseurs. Désormais, l’entreprise veut s’ouvrir à l’International.

« Il y a certes un mouvement spéculatif sur le vin. Pourquoi ne pas s'en servir pour s'offrir de belles bouteilles ? » analyse Thierry Goddet, fondateur de Cavissima. Entre plaisirs du vin, valeur refuge et perspectives d'investissements, sa société, créée en 2009, propose aux clients la constitution et la gestion de cave à vin de garde en ligne. Avec un chiffre d'affaires de 2,3 millions d'euros sur l'exercice 2013, la structure vise une hausse de 25 % de son activité sur 2014, notamment par une levée de fonds de 2 millions d'euros à venir et en s'ouvrant à l'international.

Ce fils de négociant des métiers du cuir a été initié au vin dès sa jeunesse, notamment par la pratique des vendanges. Puis, cadre dans l'industrie chimique, il travaille pendant plusieurs années, visite les vignobles d'Afrique du Sud et d'Australie.

Une offre de différenciation 

De retour en France, Thierry Goddet décide de se lancer dans « le secteur ultra-concurrentiel du vin en ligne ». Au départ, la société basée à Saint-Didier-au-Mont-d'Or, dispose d'un capital de 280 000 €, financé à 100 000 euros par ses soins, le reste par des business angels. Lauréat du réseau entreprendre Rhône, il bénéficie de 20 000 euros pour développer son activité. Mais pour exister, Cavissima doit se différencier.

Thierry Goddet décide alors de créer une offre globale, une première en France : achat, conseil, stockage, gestion, livraison, revente. Ainsi, le client peut se constituer une cave dans les meilleures conditions de conservation, sans les contraintes et en toute sécurité. L'entrepreneur sait de quoi il parle : pendant ses études, il tenta à deux reprises de se constituer une cave. Les deux fois, il a été cambriolé.

Pour mettre à bien ce projet, il fallait façonner une cave virtuelle ludique : « quand on constitue une cave, il y a un rapport émotionnel avec ses bouteilles. Nous voulions retranscrire cette émotion à l'abonné » détaille t-il. La plate-forme nécessita un réel effort d'innovation.

Cavissima

Capture d'écran de la cave virtuelle de Cavissima. Le client peut se faire livrer en France et dans les pays limitrophes.

« Boursorama du vin »

Initialement ciblée sur l'aspect plaisir, la demande des clients s'étend à l'investissement. En 2011, le contexte de manque de confiance pour les produits financiers classiques favorise les valeurs refuges comme l'or ou le vin. « D'où l'idée de créer un Boursorama du vin » affirme le fondateur.

La société propose aujourd'hui à ses 1 500 clients, dont le cœur de la clientèle est âgé de 30 à 50 ans, deux offres distinctes : une cave libre/progressive, basée en Bourgogne, avec un ticket d'entrée à 400 euros, destinée « aux amateurs de bons vins, aux petits boursicoteurs, à ceux qui cherchent un lieu de stockage ou à acquérir de grands crus sur le principe du "buy two, sell one" ». Ainsi, la frontière entre l'achat-investissement et l'achat-plaisir n'est pas étanche. 

Cavissima propose également une cave "sur mesure" à partir de 30 000 euros pour ceux qui veulent diversifier leur patrimoine. Basé en zone franche à Genève, ce lieu de conservation est entièrement dédié à l'investissement : « contrairement à la cave bourguignonne, nos clients ne peuvent pas sortir des caisses de vin pour les consommer » souligne l'entrepreneur.

Ouverture internationale  

Pour promouvoir les transactions, l'entreprise a créé sa propre place de revente, qui génère désormais 25 % de l'activité du site. L'abonné fixe lui-même le prix de la bouteille en fonction de la cote. Clients internes et ceux extérieurs viennent y faire leur marché. L'acheteur y trouve « un gage de traçabilité et de qualité de conservation optimale » tandis que le vendeur peut se détacher de ses vins aux meilleures conditions, contrairement aux salles des ventes où la commission perçue par le commissaire est élevée. Cavissima s'adjuge 15 % de la plus-value.

L'entreprise prévoit de lever 2 millions d'euros par le biais d'un fond d'investissement et en "Family office". De 8 salariés actuellement, l'entité veut employer 20 personnes en 2015. Une configuration qui annonce, tout en se renforçant en France, l'ouverture à l'international : « d'ici cinq ans, nous voulons développer quatre implantations à l'étranger » explique Thierry Goddet. Bien qu'il reste mystérieux sur les localisations, le fondateur « regarde avec intérêt en Chine » où il disposerait déjà d'investisseurs potentiels.

 

Actualisé le 6 mai 2014 à 18:54.

 

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